9:1 Jésus, étant monté dans une barque, traversa la mer, et alla dans sa ville.
9:2 Et voici, on lui amena un paralytique couché sur un lit. Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique: Prends courage, mon enfant, tes péchés te sont pardonnés.
Ce verset illustre parfaitement l’importance et la puissance de l’intercession pour autrui. Dans ce récit, les amis du paralytique le portent jusqu’à Jésus, convaincus que seul Jésus peut le guérir. Ce geste démontre une foi profonde, non seulement dans le pouvoir de Jésus, mais aussi dans l’importance de prendre en charge spirituellement les besoins d’un autre. Leur foi en Jésus agit ici en faveur du paralytique, qui semble incapable de se déplacer ou même de chercher le Seigneur par lui-même. C’est leur foi commune qui attire l’attention de Jésus, et il agit en réponse à cette intercession collective.
Ce passage montre donc que l’intercession peut faire une grande différence. Lorsque nous prions ou intervenons pour les autres — que ce soit pour leur guérison, leur pardon ou leur salut —, notre foi peut les aider à se rapprocher de Dieu et à recevoir ses bénédictions. Jésus reconnaît et répond à cette foi partagée, indiquant que Dieu valorise ces actes de solidarité spirituelle, et qu’ils peuvent ouvrir la voie à des miracles et au pardon.
Ainsi, ce passage encourage chaque croyant à prier pour les autres et à soutenir ceux qui, pour des raisons physiques, émotionnelles, ou spirituelles, ne peuvent pas chercher Dieu par leurs propres moyens. L’intercession devient alors un moyen d’apporter ceux qui en ont besoin devant Dieu, tout comme ces amis ont amené le paralytique devant Jésus.
9:3 Sur quoi, quelques scribes dirent au dedans d'eux: Cet homme blasphème.
Les scribes accusent Jésus de blasphème parce qu’il dit au paralytique : “Tes péchés te sont pardonnés”. Dans le contexte juif de l’époque, le pardon des péchés est une prérogative réservée exclusivement à Dieu. En affirmant qu’il pardonne les péchés, Jésus semble revendiquer une autorité divine, ce qui, pour les scribes, est une offense grave, car ils ne reconnaissent pas Jésus comme ayant l’autorité de Dieu.
9:4 Et Jésus, connaissant leurs pensées, dit: Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans vos coeurs?
Les scribes remettaient en question l’autorité et la nature divine de Jésus dans leur cœur, bien qu’ils ne l’expriment pas à voix haute. Leurs “mauvaises pensées” incluent des doutes, du scepticisme et peut-être même de l’indignation. Ils pensent intérieurement que Jésus outrepasse ses droits et le perçoivent comme un imposteur ou un blasphémateur. Jésus, lisant leurs pensées, les confronte en leur demandant pourquoi ils pensent ainsi, mettant en lumière leur jugement intérieur et leur incrédulité.
9:5 Car, lequel est le plus aisé, de dire: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi, et marche?
9:6 Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés: Lève-toi, dit-il au paralytique, prends ton lit, et va dans ta maison.
9:7 Et il se leva, et s'en alla dans sa maison.
Défi intellectuel pour les scribes : Jésus confronte les scribes en leur montrant que le pouvoir de pardonner les péchés et le pouvoir de guérir sont intimement liés, et que les deux relèvent d’une autorité divine. En posant la question, il les pousse à réfléchir : s’il peut guérir le paralytique d’un simple mot, pourquoi ne pourrait-il pas aussi pardonner les péchés ?
Preuve de son autorité : Jésus utilise cette question pour préparer les scribes et la foule à ce qu’il va faire ensuite. En guérissant le paralytique de manière visible et immédiate, il prouve qu’il a un pouvoir réel, non seulement de guérir mais aussi de pardonner. La guérison devient une preuve visible de son autorité spirituelle.
Leçon spirituelle : La question souligne une leçon importante : la guérison spirituelle (le pardon des péchés) est tout aussi essentielle, sinon plus, que la guérison physique. En guérissant l’âme du paralytique en premier, Jésus démontre l’importance du pardon et de la réconciliation avec Dieu. La guérison physique qui suit est un acte secondaire, servant à confirmer le pardon.
9:8 Quand la foule vit cela, elle fut saisie de crainte, et elle glorifia Dieu, qui a donné aux hommes un tel pouvoir.
Dans ce passage, la foule est d’abord frappée par la guérison physique du paralytique, car elle est visible et immédiate. Lorsqu’ils voient le paralytique se lever et marcher, la foule réagit avec crainte et glorifie Dieu. Cette réaction montre qu’ils sont impressionnés par la manifestation spectaculaire de puissance un homme paralysé depuis longtemps se lève soudainement. En revanche, lorsqu’il pardonne les péchés du paralytique, ils ne réagissent pas de la même manière, car le pardon des péchés est une réalité spirituelle, invisible et beaucoup plus difficile à saisir pour eux.
Ce contraste met en évidence la différence entre la perspective humaine et la perspective divine. Les gens sont souvent plus sensibles à ce qui est physique, visible et miraculeux. Pour eux, la guérison est une preuve tangible du pouvoir de Jésus. En revanche, le pardon des péchés est plus abstrait et demande une compréhension spirituelle plus profonde.
Jésus, cependant, accorde plus d’importance au pardon des péchés, car c’est une guérison de l’âme, qui touche à la relation de l’homme avec Dieu. En guérissant le paralytique, Jésus prouve son autorité divine non seulement pour accomplir des miracles visibles, mais surtout pour offrir le pardon, un pouvoir réservé à Dieu seul. En cela, il montre que le salut spirituel, même invisible, est au cœur de sa mission.
Cette scène rappelle également que la foi en Dieu ne doit pas seulement être fondée sur des miracles visibles, mais aussi sur la reconnaissance de son autorité pour pardonner et transformer nos vies de l’intérieur.
9:9 De là étant allé plus loin, Jésus vit un homme assis au lieu des péages, et qui s'appelait Matthieu. Il lui dit: Suis-moi. Cet homme se leva, et le suivit.
Lieu des péages c est collecteur d’impôts : Avant de suivre Jésus, Matthieu travaillait comme collecteur d’impôts, une profession souvent méprisée par les Juifs à l’époque, car elle impliquait de collaborer avec les Romains.
Jésus l’a appelé personnellement à devenir l’un de ses douze apôtres. Matthieu a immédiatement répondu en quittant son poste pour suivre Jésus.
On lui attribue l’écriture de l’Évangile de Matthieu, dans lequel il présente Jésus comme le Messie et enseigne les valeurs du Royaume de Dieu.
Contrairement aux attentes religieuses de l’époque, Jésus appelle Matthieu, un collecteur d’impôts, un métier méprisé par les Juifs car souvent associé à la corruption et à la collaboration avec les Romains. Cet appel illustre que Dieu ne se limite pas aux élites religieuses (comme les pharisiens ou les docteurs de la loi) mais cherche les humbles et les rejetés pour accomplir son œuvre.
9:10 Comme Jésus était à table dans la maison, voici, beaucoup de publicains et de gens de mauvaise vie vinrent se mettre à table avec lui et avec ses disciples.
Les collecteurs d’impôts, souvent méprisés par les Juifs parce qu’ils travaillaient pour les Romains. Ces publicains étaient souvent perçus comme traîtres, car ils collaboraient avec l’ennemi et s’enrichissaient parfois en exigeant plus d’argent que nécessaire. C’est pourquoi, dans les Évangiles, ils sont fréquemment associés aux “pécheurs” ou aux gens de “mauvaise vie” termes utilisés pour désigner ceux qui étaient marginalisés ou vus comme moralement corrompus par la société juive de l’époque.
Quant aux gens de mauvaise vie, cette expression inclut ceux qui menaient une vie considérée immorale ou déviante selon les normes religieuses. Cela pourrait comprendre des voleurs, des bandits, des prostituées, et plus généralement des personnes exclues des cercles religieux et sociaux respectés. L’expression “gens de mauvaise vie” illustre une vision collective de ceux qui, selon les normes religieuses de l’époque, n’adhéraient pas aux valeurs et règles religieuses de la communauté.
Lorsque Jésus partage des repas avec ces personnes, il montre que sa mission s’adresse à tous, et particulièrement aux exclus, aux pécheurs, et aux personnes rejetées par la société religieuse. Il vient non pas pour les “justes” autoproclamés, mais pour ceux qui reconnaissent leur besoin de pardon et de transformation.
9:11 Les pharisiens virent cela, et ils dirent à ses disciples: Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les gens de mauvaise vie?
9:12 Ce que Jésus ayant entendu, il dit: Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades
Jésus provoquait une réaction forte chez les pharisiens en choisissant de s’associer aux publicains et aux « gens de mauvaise vie. »
Les pharisiens étaient, attachée aux lois et traditions religieuses, et se considéraient comme les gardiens de la pureté spirituelle. Pour eux, côtoyer les pécheurs et les personnes impures signifiait se souiller et s’éloigner de Dieu. Ils ne comprenaient pas comment un maître spirituel pouvait volontairement s’entourer de personnes perçues comme moralement dégradées.
Jésus leur explique sa démarche par une métaphore simple mais puissante : “Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades.” (Matthieu 9:12). Par cette réponse, il souligne que sa mission consiste à apporter guérison et transformation spirituelle. Jésus venait en aide à ceux qui se reconnaissent comme pécheurs et acceptent leur besoin de grâce et de changement. Ceux qui, comme les pharisiens, se considéraient déjà justes ou spirituellement bien-portants n’étaient pas prêts à recevoir cette aide.
En choisissant de partager un repas avec des collecteurs d’impôts et des personnes considérées comme immorales, Jésus montre que la grâce de Dieu est offerte à tous, même à ceux qui sont en bas de l’échelle sociale ou spirituelle. Il vient pour les “malades” spirituels – ceux que la société rejette ou méprise – et il leur offre une opportunité de transformation. C’est un message qui démontre la profondeur de l’amour divin, qui va au-delà des catégories et jugements humains.
9:13 Allez, et apprenez ce que signifie: Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices. Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs
Jésus fait référence à une citation du prophète Osée (Osée 6:6) lorsqu’il dit : “Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices.” Il invite ses auditeurs à comprendre que ce que Dieu désire avant tout, ce n’est pas seulement le respect rigide des rituels religieux (comme les sacrifices), mais un cœur empreint de compassion, de bonté et de miséricorde envers autrui.
La miséricorde, ici, représente l’amour, la compassion, et le pardon. Dieu préfère voir son peuple manifester ces qualités plutôt que de s’en tenir à des actions rituelles dénuées de sincérité. Pour Jésus, la miséricorde est une démonstration de l’amour de Dieu envers tous, surtout envers ceux qui reconnaissent leurs fautes et cherchent la réconciliation avec Dieu et les autres.
Les sacrifices étaient une pratique courante dans l’Ancien Testament, destinés à montrer la dévotion envers Dieu et à obtenir le pardon. Mais Jésus souligne que ces sacrifices n’ont de valeur que s’ils reflètent une transformation intérieure sincère. Sinon, ils deviennent de simples actes de conformisme religieux, sans impact sur le cœur de ceux qui les offrent. Ce message est adressé en particulier aux pharisiens, qui mettaient un point d’honneur à respecter les lois et sacrifices, tout en négligeant la compassion.
Jésus enseigne ici que le cœur de la foi est la miséricorde et l’amour sincère, non pas la simple observance de rites religieux. Son message est clair : Dieu veut des cœurs touchés par la grâce, prêts à faire preuve de compassion, plutôt que des actions qui se limitent à respecter des règles sans amour. C’est une invitation à pratiquer une foi vivante et miséricordieuse envers tous, en particulier envers ceux que la société juge comme pécheurs.
Osée est un prophète de l’Ancien Testament, et il est l’auteur du livre qui porte son nom, le livre d’Osée. Ce livre se trouve dans la section des “petits prophètes” de la Bible hébraïque. Le ministère d’Osée s’est déroulé environ au VIIIe siècle avant Jésus-Christ, dans le royaume du nord d’Israël, une période marquée par l’infidélité religieuse et la corruption morale.
9:14 Alors les disciples de Jean vinrent auprès de Jésus, et dirent: Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons-nous, tandis que tes disciples ne jeûnent point?
9:15 Jésus leur répondit: Les amis de l'époux peuvent-ils s'affliger pendant que l'époux est avec eux? Les jours viendront où l'époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront.
9:16 Personne ne met une pièce de drap neuf à un vieil habit; car elle emporterait une partie de l'habit, et la déchirure serait pire.
9:17 On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement, les outres se rompent, le vin se répand, et les outres sont perdues; mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le vin et les outres se conservent.
Dans ce passage de l’Évangile de Matthieu, Jésus utilise trois images pour illustrer des enseignements spirituels et expliquer la nouveauté de son message et de son ministère.
Première image : les amis de l’époux
Jésus, en tant que Fils de Dieu, connaît l’avenir et le plan divin, mais il utilise cette occasion pour donner un enseignement clair sur la nature de sa mission et la relation entre lui et ses disciples. Il leur explique que tant qu’il est présent parmi eux, c’est un moment de joie et de célébration, comme dans un mariage. Dans cette image du mariage :
• L’époux (Jésus) est la personne centrale de la fête, et les disciples (les amis de l’époux) sont là pour se réjouir avec lui.
• Le jeûne est associé à un moment de privation, et Jésus dit que ce n’est pas le moment approprié pour cela, car il est là avec eux, apportant la plénitude et la joie du Royaume de Dieu.
Il sait bien que son temps sur Terre est limité et qu’il ne restera pas avec eux éternellement. Une fois qu’il sera parti, ses disciples connaîtront des moments de tristesse et de séparation, et là ils auront des raisons de jeûner.
En résumé, tant que Jésus est physiquement présent, c’est un moment à vivre pleinement dans la joie de sa présence. Le jeûne viendra après son départ, dans l’attente de son retour glorieux.
Cette comparaison du mariage est une manière forte et imagée pour Jésus d’expliquer qu’il est l’époux spirituel, et que ses disciples doivent profiter de sa présence et de l’amour qu’il leur apporte, sans se concentrer sur des pratiques de jeûne pour l’instant.
Deuxième image : le drap neuf sur un vieil habit :
• Image : Jésus utilise l’illustration d’une pièce de drap neuf cousue sur un vieil habit. La pièce neuve, qui est plus solide et n’a pas encore rétréci, risque de déchirer davantage l’habit usé et de rendre le problème pire.
• Interprétation : Cette parabole symbolise l’incompatibilité de son message nouveau avec les anciennes traditions religieuses juives qui ne peuvent pas contenir ou supporter cette nouveauté sans se déchirer. Elle signifie que la nouveauté du Royaume de Dieu ne peut pas simplement être ajoutée aux pratiques ou doctrines anciennes sans tout transformer.
Troisième image : Le vin nouveau dans des outres neuves :
• Image : Le vin nouveau doit être mis dans des outres neuves, car le vin en fermentant exerce une pression qui pourrait faire éclater de vieilles outres, trop rigides pour s’étendre. En mettant du vin nouveau dans des outres neuves, on préserve à la fois le vin et les outres.
• Interprétation : Le vin nouveau représente le message et l’esprit de Jésus, tandis que les outres symbolisent les structures, pratiques ou mentalités qui doivent aussi être renouvelées. Jésus exprime l’idée que son enseignement ne peut pas être contenu dans de vieilles structures religieuses ou des esprits figés ; il faut une capacité de transformation et d’adaptation spirituelle.
Une outre est un récipient souple en peau ou en cuir utilisé autrefois pour stocker et transporter des liquides comme le vin, l'huile ou le lait. Les outres étaient souvent faites à partir de peau d'animal tannée, comme celle d'une chèvre. Elles étaient généralement cousues ensemble et scellées pour contenir le liquide. Dans ce contexte, les "vieilles outres" fait référence à des récipients usés et fragiles qui ne peuvent pas contenir le "vin nouveau" sans se rompre.
Les trois paraboles soulignent l’idée que l’enseignement de Jésus, centré sur la grâce et la nouveauté du Royaume de Dieu, ne peut pas être contenu dans les anciens cadres rituels et doctrinaux sans transformation radicale. Cela implique une rupture avec certaines pratiques pour accueillir pleinement le message et la présence de Jésus.
9:18 Tandis qu'il leur adressait ces paroles, voici, un chef arriva, se prosterna devant lui, et dit: Ma fille est morte il y a un instant; mais viens, impose-lui les mains, et elle vivra.
9:19 Jésus se leva, et le suivit avec ses disciples.
9:20 Et voici, une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans s'approcha par derrière, et toucha le bord de son vêtement.
9:21 Car elle disait en elle-même: Si je puis seulement toucher son vêtement, je serai guérie.
9:22 Jésus se retourna, et dit, en la voyant: Prends courage, ma fille, ta foi t'a guérie. Et cette femme fut guérie à l'heure même.
9:23 Lorsque Jésus fut arrivé à la maison du chef, et qu'il vit les joueurs de flûte et la foule bruyante,
9:24 il leur dit: Retirez-vous; car la jeune fille n'est pas morte, mais elle dort. Et ils se moquaient de lui.
9:25 Quand la foule eut été renvoyée, il entra, prit la main de la jeune fille, et la jeune fille se leva.
9:26 Le bruit s'en répandit dans toute la contrée.
Dans ces passages, la foi joue un rôle crucial dans chaque guérison, que ce soit pour la femme atteinte de saignements ou pour la fille décédée.
Voici comment la foi se manifeste et agit dans chacun des deux miracles :
1. La foi de la femme souffrant d’une perte de sang :
Cette femme, malade depuis douze ans, croyait fermement que le simple fait de toucher le vêtement de Jésus suffirait à la guérir. Son approche montre une foi audacieuse et déterminée, car elle était prête à s’approcher discrètement, croyant en l’efficacité du simple contact avec Jésus.
Jésus reconnaît cette foi puissante en disant : « Prends courage, ma fille, ta foi t’a guérie » . La guérison immédiate de la femme prouve que c’est bien sa foi qui a permis la manifestation de ce miracle.
2. La foi du chef pour sa fille décédée :
• Le chef, un homme qui semble être de haut rang, vient humblement se prosterner devant Jésus, exprimant sa foi en sa capacité de ramener sa fille à la vie. Bien que sa fille soit déjà morte, il croit que l’intervention de Jésus pourrait inverser cette situation désespérée.
• En arrivant à la maison, Jésus dit à la foule que la jeune fille « n’est pas morte, mais elle dort », une affirmation qui témoigne de sa puissance sur la mort et de la réalité de la foi du chef, qui a conduit Jésus à agir.
La foi : élément fondamental des miracles
Dans ces récits, Jésus souligne l’importance de la foi comme un pont entre la souffrance humaine et la puissance divine. La foi est montrée comme un acte de confiance et de conviction intérieure en Jésus et en son pouvoir de guérir et de sauver, même contre toute logique humaine (comme la mort ou une maladie incurable).
Ces versets enseignent que la foi n’est pas seulement une croyance intellectuelle, mais un engagement profond, souvent accompagné d’un acte (comme toucher le vêtement ou appeler Jésus au secours) qui manifeste une confiance totale en Dieu.
Non seulement la foi est cruciale, mais aussi l’action de se tourner vers Jésus avec sincérité et détermination. Dans ces récits, la foi n’est pas passive ; elle est accompagnée d’un élan actif et volontaire vers Jésus, ce qui montre un désir sincère de le rencontrer et de recevoir son aide.
Le chef de famille :
• Bien que ce chef ait une position sociale élevée, il se montre humble en se prosternant devant Jésus, ce qui exprime une grande dévotion et une conscience de sa dépendance totale envers lui. Il n’envoie pas quelqu’un d’autre ; il va lui-même chercher Jésus, laissant derrière lui sa dignité et sa position.
• Ce geste montre un engagement personnel et profond il croit que Jésus est le seul capable de sauver sa fille, et il est prêt à faire tout ce qu’il peut pour qu’il vienne. Cette démarche exprime un cœur pleinement tourné vers Jésus, cherchant en lui la réponse à une situation désespérée.
La femme atteinte de saignements :
• Cette femme fait également un pas courageux vers Jésus, malgré les obstacles sociaux et physiques. Dans la société de l’époque, une femme avec une perte de sang était considérée comme impure et risquait le rejet. Pourtant, elle franchit la foule, déterminée à le rencontrer et à toucher son vêtement, convaincue qu’il peut la guérir.
• Son action témoigne d’une recherche sincère et personnelle de Jésus. Elle ne s’arrête pas aux conventions sociales ou aux jugements possibles ; elle est poussée par une dévotion et une foi totale, cherchant avec tout son cœur à rencontrer celui qu’elle croit être son seul espoir de guérison.
La recherche sincère de Jésus : un cœur dévoué et persévérant
Ces deux personnages nous montrent que la foi véritable est indissociable de l’engagement à rechercher Jésus. Leur démarche symbolise une recherche active et authentique, guidée par un cœur entier et dévoué. Ils nous rappellent que la foi va de pair avec une approche sincère et déterminée vers Jésus, et que les plus grandes bénédictions viennent souvent à ceux qui cherchent avec tout leur cœur, sans retenue.
La résurrection de la fille de Jaïrus est considérée comme le premier miracle de résurrection des morts que Jésus accomplit, selon les Évangiles.
Cet acte révèle pour la première fois la puissance de Jésus sur la mort, et introduit une dimension essentielle de son ministère : il n’est pas seulement un guérisseur ou un enseignant, mais celui qui a autorité sur la vie et la mort.
9:27 Étant parti de là, Jésus fut suivi par deux aveugles, qui criaient: Aie pitié de nous, Fils de David!
9:28 Lorsqu'il fut arrivé à la maison, les aveugles s'approchèrent de lui, et Jésus leur dit: Croyez-vous que je puisse faire cela? Oui, Seigneur, lui répondirent-ils.
Dans ce passage, lorsque Jésus demande aux deux aveugles : « Croyez-vous que je puisse faire cela ? », il ne pose pas cette question par doute de sa propre capacité, mais pour révéler et confirmer la foi des aveugles. En posant cette question, Jésus souligne l’importance de la foi personnelle dans le processus de guérison et de transformation spirituelle. La guérison n’est pas un simple acte physique ; elle est intimement liée à la confiance et à la conviction des individus en la puissance de Jésus.
Cette question invite les aveugles à exprimer ouvertement leur croyance en Jésus comme source de salut et de guérison, et leur réponse (« Oui, Seigneur ») témoigne de leur foi profonde en lui. Dans plusieurs récits des Évangiles, Jésus insiste sur la foi de ceux qu’il guérit, affirmant souvent que leur foi les a sauvés ou guéris. Cela montre que Jésus souhaite une relation de confiance avec ceux qui le cherchent, car la foi sincère ouvre le cœur à la grâce divine et permet à Dieu d’agir pleinement.
9:29 Alors il leur toucha leurs yeux, en disant: Qu'il vous soit fait selon votre foi.
9:30 Et leurs yeux s'ouvrirent. Jésus leur fit cette recommandation sévère: Prenez garde que personne ne le sache.
9:31 Mais, dès qu'ils furent sortis, ils répandirent sa renommée dans tout le pays.
Jésus semble vouloir éviter l’excitation de la curiosité superficielle : son objectif n’est pas de se faire connaître comme un guérisseur spectaculaire, mais de toucher les cœurs en profondeur et de répondre aux besoins spirituels des gens. En effet, Jésus cherche avant tout à accomplir la mission divine de salut, en ne recherchant pas la « gloire qui vient des hommes ». Son ministère est centré sur la rédemption et la guérison intérieure des pécheurs, plutôt que sur le succès visible ou l’approbation populaire.
9:32 Comme ils s'en allaient, voici, on amena à Jésus un démoniaque muet.
9:33 Le démon ayant été chassé, le muet parla. Et la foule étonnée disait: Jamais pareille chose ne s'est vue en Israël.
9:34 Mais les pharisiens dirent: C'est par le prince des démons qu'il chasse les démons.
Jésus, à travers ses miracles, révèle progressivement sa puissance divine et sa mission de délivrance, guérissant les malades, ressuscitant les morts, et chassant les démons. Chacun de ces miracles témoigne de sa suprématie sur la maladie, la mort et les forces spirituelles du mal, et ils montrent que Jésus est bien plus qu’un prophète : il manifeste l’autorité même de Dieu.
Dans cet épisode, en libérant un homme possédé et muet, Jésus permet à cet homme de retrouver la parole. Ce miracle frappe la foule, qui n’avait “jamais vu pareille chose en Israël”. Leur émerveillement indique que même les guérisons et exorcismes vus auparavant n’avaient jamais atteint un tel degré de puissance et de nouveauté. Pour la foule, c’est une révélation qui pousse à la reconnaissance de l’autorité unique de Jésus, et une occasion de se tourner vers lui avec foi.
Mais à l’inverse, les pharisiens, aveuglés par leur orgueil et leur jalousie, refusent de reconnaître cette puissance divine. Ils craignent de perdre leur influence religieuse et préfèrent attribuer les œuvres de Jésus à Satan plutôt que d’accepter que Dieu agit à travers lui. En accusant Jésus de chasser les démons “par le prince des démons”, ils vont jusqu’à commettre ce que Jésus appelle plus tard le “blasphème contre l’Esprit” : un rejet délibéré de la vérité, refusant de voir la puissance de Dieu à l’œuvre et l’attribuant même aux forces du mal.
Jésus décrit le “blasphème contre l’Esprit Saint” comme le péché le plus grave, un péché impardonnable. Ce blasphème consiste à attribuer sciemment à Satan l’œuvre du Saint-Esprit manifestée à travers Jésus
9:35 Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité.
Ce verset révèle plusieurs aspects essentiels du caractère de Jésus et de sa mission.
1. Compassion et Amour
Jésus parcourait “toutes les villes et les villages”, sans faire de distinction entre grandes villes et petits villages, pour aller vers tous ceux qui avaient besoin de lui. Cela montre son amour et sa compassion pour chaque personne, peu importe leur situation ou leur statut social. Il était profondément touché par les souffrances humaines et cherchait à y remédier.
2. Dédicace et Zèle
Son parcours constant d’un endroit à l’autre pour enseigner, guérir et prêcher montre son dévouement total à sa mission. Jésus était infatigable dans son service aux autres, pleinement engagé pour accomplir la volonté de son Père.
3. Enseignant de la Vérité
En enseignant “dans les synagogues”, Jésus se montre comme un enseignant des Écritures et un guide spirituel. Il voulait que les gens connaissent la vérité de Dieu et comprennent le royaume de Dieu. Ses enseignements n’étaient pas seulement des mots, mais des messages transformateurs qui guidaient les cœurs vers une vie nouvelle.
4. Porteur de la Bonne Nouvelle
Jésus “prêchant la bonne nouvelle du royaume” montre qu’il est venu apporter l’espérance et le salut. Il offrait une vision du royaume de Dieu, où règnent la paix, la justice et l’amour, en invitant chacun à y entrer par la foi. Son message était centré sur la grâce et la réconciliation avec Dieu.
5. Puissance Divine
En guérissant “toute maladie et toute infirmité”, Jésus démontre sa puissance et son autorité sur les forces de la nature, la maladie et même les forces spirituelles du mal. Ces miracles révèlent qu’il est bien plus qu’un enseignant ou un prophète : il est le Fils de Dieu, avec le pouvoir divin de restaurer et de guérir.
6. Accessibilité et Proximité
Jésus allait vers les gens là où ils étaient, dans leurs propres villes et villages, plutôt que d’attendre qu’ils viennent à lui. Il voulait être accessible à tous, même à ceux qui se sentaient éloignés de Dieu ou marginalisés par la société.
9:36 Voyant la foule, il fut ému de compassion pour elle, parce qu'elle était languissante et abattue, comme des brebis qui n'ont point de berger.
9:37 Alors il dit à ses disciples: La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers.
9:38 Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson.
1. La moisson est grande :
La “moisson” représente les gens qui sont prêts à entendre le message de Dieu et à être transformés. Jésus voit une foule qui a besoin d’amour, de direction et de guérison spirituelle. Il décrit ces personnes comme étant “languissantes et abattues, comme des brebis sans berger”. La moisson est “grande” parce que de nombreuses personnes ont un besoin profond de vérité et d’espoir.
2. Peu d’ouvriers :
Les “ouvriers” sont ceux qui partagent l’amour de Dieu, enseignent, prient et servent pour aider les autres à connaître et à suivre Jésus. Dans ce contexte, les ouvriers sont les disciples et les croyants, ceux qui acceptent la mission d’aider les autres à se tourner vers Dieu. Jésus souligne qu’il y a beaucoup de travail à accomplir, mais qu’il y a peu de personnes prêtes à s’engager dans cette mission.
3. Le maître de la moisson :
Le “maître de la moisson” est Dieu. Jésus demande à ses disciples de prier pour que Dieu envoie plus de “travailleurs” ou de croyants engagés pour répondre aux besoins spirituels des gens. C’est une invitation à reconnaître que Dieu dirige cette œuvre, et que, par la prière, les croyants peuvent demander à Dieu de toucher le cœur de nouvelles personnes prêtes à se consacrer à cette mission.