24:1 Comme Jésus s'en allait, au sortir du temple, ses disciples s'approchèrent pour lui en faire remarquer les constructions.
24:2 Mais il leur dit: Voyez-vous tout cela? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée.
Jésus quitte le temple de Jérusalem quand ses disciples, impressionnés par l’architecture monumentale du sanctuaire, attirent son attention sur sa splendeur. Ils contemplent un édifice en construction depuis des décennies, un symbole puissant de la foi juive et de la puissance religieuse de l’époque. Ce temple n’est autre que le Second Temple, reconstruit après l’exil à Babylone et entièrement rénové et agrandi par le roi Hérode le Grand à partir de 20 av. J.-C.
À l’époque de Jésus, les travaux étaient toujours en cours. Ce n’était pas simplement une restauration, mais un vaste projet de transformation qui visait à faire du temple un monument à la hauteur de la gloire d’Israël. Ses dimensions colossales, ses pierres massives et ses décorations impressionnantes en faisaient un objet de fierté nationale. Pourtant, face à cette admiration, Jésus déclare avec gravité :
« Voyez-vous tout cela ? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. » (Matthieu 24:2)
Cette parole de Jésus est une prophétie saisissante. En l’an 70 après J.-C., soit environ 40 ans plus tard, elle se réalise littéralement. Lors de la grande révolte juive contre l’Empire romain, le général Titus, fils de l’empereur Vespasien, assiège Jérusalem. La ville est prise après de longs combats, et le temple est incendié. Le feu fait fondre l’or présent dans les murs et les ornements. Pour récupérer ce métal précieux, les soldats démontent le bâtiment pierre par pierre, accomplissant ainsi les paroles de Jésus dans un sens littéral et tragique.
À partir de Matthieu 24:4, Jésus répond à la question de ses disciples en annonçant plusieurs signes qui précéderont son retour et la fin du monde. Ces signes sont variés spirituels, sociaux, naturels et mondiaux et nous montrent à quoi ressembleront les temps de la fin. Voici donc une présentation de ces signes annoncés par Jésus,
24:3 Il s'assit sur la montagne des oliviers. Et les disciples vinrent en particulier lui faire cette question: Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde?
24:4 Jésus leur répondit: Prenez garde que personne ne vous séduise.
24:5 Car plusieurs viendront sous mon nom, disant: C'est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens.
Jésus met en garde contre les faux christs : non seulement des personnes prétendant être le Messie, mais aussi tout ce qui prend la place de Christ dans nos vies. Cela inclut les fausses doctrines religieuses, l’orgueil de croire qu’on peut se sauver soi-même, ou encore la confiance excessive dans la technologie ou la science comme source ultime d’espérance. Un “faux christ”, c’est tout ce qui détourne notre foi de Jésus, même si cela semble bon ou prometteur. Jésus nous appelle à la vigilance pour ne pas être séduits.
24:6 Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres: gardez-vous d'être troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin.
Jésus annonce qu’avant la fin, les humains entendront régulièrement parler de guerres des conflits réels, visibles et de bruits de guerres des menaces, tensions, rumeurs de conflits. C’est une description réaliste du monde dans lequel nous vivons : instabilité politique, tensions entre nations, menaces d’escalade. Ce n’est pas nouveau, mais cela s’intensifie.
Face à cela, Jésus exhorte ses disciples à ne pas céder à la panique ou à la peur, malgré ce qu’ils verront ou entendront.
Il dit en quelque sorte : “Ne sois pas déstabilisé dans ta foi. Reste ferme.”
C’est un appel à la paix intérieure, même dans un monde chaotique.
Les guerres et les conflits font partie d’un plan plus vaste : ils sont inévitables dans l’histoire humaine avant le retour du Christ.
Jésus ne dit pas qu’il veut ces choses, mais qu’elles doivent arriver :
• Parce que le cœur de l’homme est corrompu.
• Parce que la rébellion contre Dieu produit toujours la guerre et la division.
• Parce que ces événements sont comme les douleurs de l’enfantement : des signes annonçant la venue d’un monde nouveau.
Même si tout cela est grave, ce n’est que le commencement. D’autres signes viendront encore avant la fin.
24:7 Une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume, et il y aura, en divers lieux, des famines et des tremblements de terre.
24:8 Tout cela ne sera que le commencement des douleurs
Jésus annonce une série d’événements qui marqueront la période précédant la fin des temps. Il ne s’agit pas encore de la fin, mais des premiers signes, comparables aux douleurs de l’enfantement les premières contractions qui annoncent qu’un changement profond est en cours.
« Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume. »
Jésus parle ici de conflits généralisés : des guerres entre pays, des tensions entre peuples, des affrontements à grande échelle. Cela décrit un monde divisé, troublé, secoué par la violence humaine.
« Il y aura, en divers lieux, des famines et des tremblements de terre. »
Ces signes ne concernent pas seulement les hommes, mais aussi la nature. Les famines indiquent que des populations entières souffriront de la faim, que certains pays n’auront plus accès à la nourriture.
Les tremblements de terre symbolisent des bouleversements physiques de la Terre, des catastrophes naturelles qui viendront aggraver encore la souffrance humaine.
« Tout cela ne sera que le commencement des douleurs. »
Ce que Jésus annonce n’est pas encore la fin. Ces événements ne sont que le début comme les premières douleurs d’un accouchement. Ils annoncent une transformation majeure, un basculement, mais ils ne sont que les prémices de ce qui vient.
Il faudra rester vigilants, car ce ne sont que les premières secousses d’un monde en train de changer.
24:9 Alors on vous livrera aux tourments, et l'on vous fera mourir; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom.
24:10 Alors aussi plusieurs succomberont, et ils se trahiront, se haïront les uns les autres.
Jésus annonce qu’un temps viendra où ceux qui croient en lui seront confrontés à une opposition violente. Ils seront livrés aux tourments, c’est-à-dire arrêtés, emprisonnés, persécutés, parfois même torturés. Certains seront mis à mort à cause de leur foi, simplement parce qu’ils portent le nom de Jésus. Le rejet sera mondial : les disciples seront haïs de toutes les nations. Face à ces épreuves, beaucoup ne tiendront pas. Ils perdront courage, abandonneront leur foi, et certains trahiront même leurs proches pour se protéger. Ce climat de peur et de tension provoquera une rupture de la fraternité : les croyants se diviseront, se soupçonneront, et finiront par se haïr les uns les autres. Ce passage décrit une période de grande crise spirituelle, où l’amour s’éteindra chez beaucoup, et où la fidélité à Jésus coûtera cher.
24:11 Plusieurs faux prophètes s'élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens.
Jésus annonce que de nombreux faux prophètes apparaîtront dans les temps difficiles et séduiront beaucoup de gens. Ces faux prophètes sont des personnes qui prétendent parler au nom de Dieu, mais qui enseignent des choses fausses ou trompeuses. Ils peuvent être très convaincants, charismatiques et même utiliser le nom de Jésus ou citer la Bible mais leur message ne vient pas de Dieu.
Ce qui est troublant, c’est qu’un faux prophète peut parfois dire des choses vraies, voire accomplir des signes ou prodiges. La Bible le reconnaît, notamment dans Deutéronome 13, où Dieu dit clairement qu’un prophète qui accomplit un miracle mais qui détourne les gens de la fidélité à Dieu doit être rejeté. La vérité partielle ne suffit pas si l’intention ou la source est corrompue.
Selon la Bible, on reconnaît un vrai prophète non seulement par ce qu’il dit, mais aussi par :
Sa source (vient-elle de Dieu ou non ?),
Son but (glorifie-t-il Dieu ou lui-même ?),
Ses fruits (produit-il une vie fidèle à Dieu, conforme à l’Évangile ?).
24:12 Et, parce que l'iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira.
24:13 Mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé.
Jésus annonce qu’à cause de l’iniquité c’est-à-dire du péché, de l’injustice et de la rébellion contre Dieu l’amour véritable (la charité, l’amour “agapè”) se refroidira chez beaucoup. Cela signifie que les cœurs deviendront plus durs, moins compatissants, et que la foi de plusieurs s’affaiblira à cause du mal environnant.
Mais Jésus ajoute une promesse forte : celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. Cela veut dire que malgré la montée du mal, Dieu sauvera ceux qui resteront fidèles, qui tiendront bon dans leur foi, leur amour et leur attachement à Lui que ce soit jusqu’à la fin de leur vie ou jusqu’au retour du Christ.
24:14 Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin.
Jésus annonce que l’Évangile du Royaume sera prêché dans le monde entier, à toutes les nations, comme témoignage. Ce verset fait partie des signes majeurs qu’il décrit dans Matthieu 24. Il s’agit probablement du dernier signe mondial avant la fin, puisque Jésus conclut ce verset par :
« Alors viendra la fin. »
Ce n’est donc pas le premier signe, mais le signe final, qui vient après les guerres, les famines, les tremblements de terre, les persécutions, les faux prophètes et la montée du péché.
Qu’est-ce que “la bonne nouvelle du Royaume” ?
C’est l’Évangile, le message central de la foi chrétienne :
Jésus est le Fils de Dieu, mort et ressuscité pour nous sauver.
Le Royaume de Dieu est ouvert à tous ceux qui croient.
Dieu règne déjà spirituellement, et Jésus reviendra établir pleinement ce Royaume.
Pourquoi “comme témoignage à toutes les nations” ?
Parce que Dieu est juste : il ne jugera pas sans avoir donné à chaque peuple l’occasion d’entendre le message du salut.
Ce verset ne dit pas que tous croiront, mais que tous auront entendu. C’est un témoignage universel.
“Alors viendra la fin”
Ce verset marque un tournant décisif dans le discours de Jésus :
Tant que l’Évangile n’est pas annoncé partout, la fin n’aura pas lieu.
Quand le témoignage aura atteint toutes les nations, alors pourra venir la fin : le retour du Christ, le jugement, et l’établissement définitif du Royaume de Dieu.
24:15 C'est pourquoi, lorsque vous verrez l'abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint, que celui qui lit fasse attention!
24:16 alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes;
24:17 que celui qui sera sur le toit ne descende pas pour prendre ce qui est dans sa maison;
24:18 et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau.
24:19 Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là!
24:20 Priez pour que votre fuite n'arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat.
24:21 Car alors, la détresse sera si grande qu'il n'y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu'à présent, et qu'il n'y en aura jamais.
Daniel est un ancien prophète juif qui a vécu au 6ᵉ siècle avant Jésus-Christ, à l’époque de l’exil à Babylone. Il est connu pour sa fidélité à Dieu et pour ses visions prophétiques concernant les royaumes futurs et la fin des temps.
Dans ses visions, Daniel parle d’un événement grave qu’il appelle “l’abomination de la désolation”. Il s’agit d’un acte sacrilège, commis dans le lieu saint c’est-à-dire dans le Temple de Jérusalem qui provoquera une grande détresse spirituelle.
Des siècles plus tard, Jésus reprend cette expression dans l’Évangile pour annoncer que ce signe se reproduira. Il prévient que lorsque cela arrivera, ce sera le début de grands bouleversements. Il invite donc ceux qui lisent ou entendent ce message à faire très attention et à rester éveillés spirituellement
Jésus annonce que quand ce signe très grave apparaîtra : l’abomination de la désolation. À ce moment-là, il ne faudra pas réfléchir, mais fuir immédiatement. Il avertit :
Ne prends rien avec toi, pas même ton manteau.
N’hésite pas, ne regarde pas en arrière : ce qui compte, c’est ta vie.
Détache-toi des biens matériels : ils ne peuvent pas te sauver.
Prie, car certains auront plus de difficultés à fuir : les femmes enceintes, les familles, ceux qui devront fuir en hiver ou un jour de sabbat.
Ce sera un moment de grande détresse, unique dans l’histoire. Il faudra tenir ferme, rester lucide et prêt.
C’est un appel à être vigilant, à vivre avec foi, et à se préparer spirituellement.
Jésus, dans son discours sur la fin des temps, décrit avec solennité une période de souffrance exceptionnelle qui surviendra après l’apparition de l’abomination de la désolation. Cet événement marquant, placé dans le lieu saint (probablement le temple à Jérusalem), sera le signal déclencheur d’un temps de chaos profond, que Jésus appelle : la grande détresse.
Il déclare :
« Car alors, la détresse sera si grande qu’il n’y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et qu’il n’y en aura jamais. »
Ce verset annonce une période de souffrance, de jugement et de désordre sans précédent. Le mot grec utilisé ici pour “détresse” est thlipsis, qui signifie : oppression, affliction intense, tribulation.
Jésus parle donc d’un temps de crise extrême, touchant tous les domaines de la vie humaine :
Moralement : une corruption généralisée, la haine, la perte des repères fondamentaux.
Spirituellement : persécutions contre les croyants, grande confusion religieuse, abandon de la foi (apostasie).
Socialement : guerres, désordres, trahisons entre proches.
Et même peut-être au niveau cosmique : bouleversements naturels ou surnaturels qui affecteront toute la terre.
Jésus insiste : cette détresse ne ressemblera à rien de ce que l’humanité a connu. Elle sera plus grave que :
Le déluge au temps de Noé,
L’exil de Jérusalem à Babylone,
Les plus grandes guerres et persécutions de l’histoire d’Israël,
Et toutes les souffrances humaines passées.
Ce sera la pire tribulation de toute l’histoire, et il n’y en aura plus jamais de semblable.
Par ces paroles, Jésus souligne que cette période sera unique et irrépétable. Elle ne se reproduira pas. Cela montre combien ce moment est central dans le plan de Dieu.
Beaucoup de croyants y voient :
Le point culminant des jugements divins annoncés dans les prophéties bibliques,
Ou encore la préparation immédiate au retour glorieux de Jésus-Christ.
24:22 Et, si ces jours n'étaient abrégés, personne ne serait sauvé; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés.
Jésus évoque une période de grande détresse qui surviendra dans les derniers temps. Il parle d’événements si intenses, si dévastateurs, que si ces jours n’étaient pas abrégés, personne ne pourrait y survivre. Il ne s’agit pas nécessairement ici du salut spirituel, mais plutôt de la survie physique : les catastrophes annoncées seraient telles que l’humanité tout entière serait menacée d’anéantissement.
Jésus affirme ensuite que, pour préserver les élus, ces jours seront abrégés. Les « élus » désignent ceux que Dieu a choisis pour lui : les croyants fidèles, les disciples de Jésus, les chrétiens authentiques de toutes les époques en somme, tous ceux qui croient sincèrement en Jésus et lui appartiennent. La Bible les appelle « élus » parce qu’ils sont destinés à être sauvés (voir Romains 8.33, Éphésiens 1.4-5).
Ainsi, Dieu, dans sa miséricorde, n’abandonnera pas les siens dans la détresse. Il interviendra au bon moment pour écourter cette période terrible, afin de préserver la vie des élus. Ce verset est donc à la fois un avertissement sur l’ampleur des tribulations à venir, et une promesse : Dieu veille sur ceux qui lui appartiennent et ne les laissera pas périr.
24:23 Si quelqu'un vous dit alors: Le Christ est ici, ou: Il est là, ne le croyez pas.
24:24 Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s'il était possible, même les élus.
24:25 Voici, je vous l'ai annoncé d'avance.
24:26 Si donc on vous dit: Voici, il est dans le désert, n'y allez pas; voici, il est dans les chambres, ne le croyez pas.
24:27 Car, comme l'éclair part de l'orient et se montre jusqu'en occident, ainsi sera l'avènement du Fils de l'homme.
24:28 En quelque lieu que soit le cadavre, là s'assembleront les aigles.
Dans cette partie du discours, Jésus poursuit son avertissement sur ce qui arrivera avant son retour. Il insiste sur un point crucial : le danger des illusions spirituelles.
Il explique que, dans les temps de troubles, certains viendront en disant : « Le Christ est ici ! » ou « Il est là ! » Mais il avertit : ne les croyez pas. À cette époque, l’espérance du retour du Christ sera si forte, et la souffrance du monde si grande, que des gens seront prêts à croire n’importe qui. Certains, se présentant comme des sauveurs ou des messies, chercheront à tromper. Et ce ne seront pas de simples imposteurs. Ils auront du pouvoir, ils accompliront de grands signes, de véritables miracles, capables de tromper même les croyants fidèles, si cela était possible.
Mais Jésus dit : « Je vous le dis d’avance ». C’est une parole de protection. Il nous avertit pour que nous ne soyons pas surpris, et surtout, pour que nous ne soyons pas trompés.
Il ajoute : « Si on vous dit : il est dans le désert, n’y allez pas. Il est dans une pièce cachée, ne le croyez pas. » Le vrai Christ ne reviendra pas dans un lieu secret ou réservé à quelques initiés. Il ne sera pas dissimulé. Son retour ne sera ni caché, ni localisé, mais global et éclatant.
Jésus donne alors une image puissante : « Comme l’éclair qui part de l’Orient et brille jusqu’en Occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme. »
Autrement dit, le retour de Jésus sera soudain, rapide et visible partout dans le monde. Il ne pourra pas être confondu avec un simple homme, même puissant. Ce sera un événement incontournable, céleste, et indiscutable.
Enfin, il conclut par une parole énigmatique : « Là où est le cadavre, là s’assembleront les aigles. »
Cette image peut choquer, mais elle est lourde de sens. Elle montre que lorsqu’un corps meurt, les oiseaux de proie apparaissent automatiquement. De même, lorsque le monde aura atteint un état de mort spirituelle ou de décomposition morale, alors le jugement viendra sans tarder. Cette parole annonce aussi que le retour du Christ ne viendra pas au hasard : il viendra là où le monde est prêt à être jugé. Là où règne la mort, le ciel interviendra.
24:29 Aussitôt après ces jours de détresse, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées.
24:30 Alors le signe du Fils de l'homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire.
24:31 Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu'à l'autre.
Après avoir parlé des temps de grande détresse, Jésus annonce un bouleversement d’une ampleur cosmique. Le soleil s’obscurcira, la lune cessera de briller, les étoiles tomberont du ciel et les puissances célestes seront ébranlées. Ces images ne sont pas de simples phénomènes naturels : elles expriment un profond changement d’ordre. L’univers entier, dans sa structure et ses lois, semble trembler devant l’arrivée du Seigneur. C’est la fin d’un monde, non pas dans le sens de l’anéantissement, mais dans celui d’un renouvellement total. Le ciel et la terre comme nous les connaissons seront secoués par la venue du Fils de l’homme.
Mais ce bouleversement annonce un événement glorieux : le retour de Jésus. Un signe apparaîtra dans le ciel signe mystérieux, peut-être sa croix, peut-être simplement sa présence resplendissante. Et ce jour-là, toutes les nations se lamenteront. Non pas parce qu’elles auront mal physiquement, mais parce qu’elles réaliseront la vérité. Ceux qui ont rejeté le Christ verront celui qu’ils ont refusé, et le regret sera immense. Pour d’autres, ce sera un jour de joie, car ils attendaient ce moment avec foi et persévérance.
Le Fils de l’homme viendra sur les nuées, entouré de lumière, de majesté et de puissance. Ce ne sera pas un retour discret ou caché. Il sera visible, mondial, incontestable. Tout œil le verra. Il ne viendra pas seul : les anges seront envoyés aux quatre coins de la terre, porteurs d’une mission glorieuse : rassembler les élus, les croyants fidèles, ceux qui ont tenu bon jusqu’au bout. La trompette sonnera, comme dans l’Ancien Testament lorsqu’on appelait le peuple à se lever pour Dieu. Ce son marquera la fin d’une ère et le début d’une autre : le règne éternel de Christ.
24:32 Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l'été est proche.
24:33 De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l'homme est proche, à la porte.
24:34 Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n'arrive.
24:35 Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.
Jésus invite ici à observer le figuier, un arbre bien connu en Israël. Quand ses branches deviennent tendres et que les feuilles poussent, c’est le signe que l’été approche. De la même manière, quand les signes annoncés précédemment (tribulations, bouleversements, faux christs…) seront visibles, on saura que le Fils de l’homme est proche, à la porte. Il ne s’agit plus d’un retour totalement imprévisible comme dans la section suivante mais d’un retour annoncé par des signes visibles, tout comme l’arrivée de l’été.
Puis Jésus déclare : « Cette génération ne passera point que tout cela n’arrive. » Cela peut vouloir dire que la génération qui verra ces signes verra aussi l’accomplissement complet, jusqu’au retour du Christ. Il s’agit d’un cycle compact de tribulations et de manifestation divine.
Enfin, il ajoute une parole solennelle : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. » Cela souligne l’autorité absolue et éternelle de ses paroles. Même si le monde physique disparaît, les promesses de Dieu restent sûres. C’est une parole de stabilité dans un monde bouleversé.
24:36 Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul.
24:37 Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l'avènement du Fils de l'homme.
24:38 Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche;
24:39 et ils ne se doutèrent de rien, jusqu'à ce que le déluge vînt et les emportât tous: il en sera de même à l'avènement du Fils de l'homme.
24:40 Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l'un sera pris et l'autre laissé;
24:41 de deux femmes qui moudront à la meule, l'une sera prise et l'autre laissée.
Jésus termine son enseignement sur les signes de la fin des temps par une vérité bouleversante : personne ne connaît le jour ni l’heure de son retour. Ni les anges dans le ciel, ni même lui, le Fils, ne le savent seul le Père le connaît. Cela peut nous surprendre, car Jésus est Dieu. Mais dans son incarnation, il a volontairement accepté des limites humaines pour accomplir la volonté du Père (voir Philippiens 2:6-8). En tant qu’homme, il s’est soumis pleinement au Père, y compris dans la connaissance du moment de son retour.
Jésus compare cet événement à ce qui est arrivé du temps de Noé. Avant le déluge, les gens vivaient comme d’habitude : ils mangeaient, buvaient, se mariaient. Rien ne semblait les inquiéter. Pourtant, le jugement est tombé sans prévenir, et seuls ceux qui étaient dans l’arche ont été sauvés. Jésus avertit : il en sera de même à son retour. Ce ne sera pas un moment prévu à l’avance, mais une surprise totale. Beaucoup vivront sans s’en douter, jusqu’au jour où il reviendra pour juger.
Il donne alors des images très concrètes : deux hommes dans un champ, deux femmes en train de moudre le grain. L’un sera pris, l’autre laissé. Ces versets montrent que la séparation opérée par Dieu ne sera pas visible d’avance. Deux personnes peuvent paraître identiques extérieurement, mener la même vie mais seul Dieu connaît les cœurs. Il jugera avec justice.
24:42 Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra.
24:43 Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison.
24:44 C'est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas.
Jésus nous adresse un appel clair : « Veillez ». Pourquoi ? Parce que nous ne savons pas à quel moment exact il reviendra. Ce retour, qui marquera le jugement et l’établissement définitif de son règne, n’est pas annoncé à l’avance. Il peut survenir à tout instant. C’est pourquoi Jésus nous exhorte à rester vigilants, à ne pas nous endormir spirituellement, et à vivre chaque jour comme si c’était le dernier avant son retour.
Pour nous faire comprendre l’importance de cette vigilance, Jésus donne une image très simple : celle d’un maître de maison. Il dit : « Si le maître de la maison savait à quelle heure le voleur devait venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. » C’est logique : si quelqu’un sait qu’un voleur va venir à 2 heures du matin, il ne va pas dormir, il se tiendra prêt. Il ne se laissera pas surprendre.
De la même manière, nous devons être prêts en tout temps. Car Jésus viendra à une heure où nous n’y penserons pas. Le danger serait de se relâcher, de vivre comme si rien n’allait changer, d’oublier qu’un jour tout sera mis en lumière. Ce que Jésus attend de nous, c’est une attitude de foi active, une vie centrée sur lui, enracinée dans sa Parole, remplie d’amour, de persévérance et de vérité.
Veiller, ce n’est pas avoir peur. C’est être conscient que notre vie sur terre est limitée, et que nous sommes appelés à vivre chaque jour en communion avec notre Seigneur, comme des serviteurs fidèles qui attendent leur maître. Car il reviendra et heureux celui qu’il trouvera prêt.
24:45 Quel est donc le serviteur fidèle et prudent, que son maître a établi sur ses gens, pour leur donner la nourriture au temps convenable?
24:46 Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi!
24:47 Je vous le dis en vérité, il l'établira sur tous ses biens.
24:48 Mais, si c'est un méchant serviteur, qui dise en lui-même: Mon maître tarde à venir,
24:49 s'il se met à battre ses compagnons, s'il mange et boit avec les ivrognes,
24:50 le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s'y attend pas et à l'heure qu'il ne connaît pas,
24:51 il le mettra en pièces, et lui donnera sa part avec les hypocrites: c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Le serviteur fidèle et le serviteur méchant
Dans ce passage, Jésus nous parle de deux types de serviteurs : le fidèle et le méchant. Le serviteur fidèle, c’est celui à qui le maître a confié une mission nourrir et s’occuper des autres pendant son absence. Et ce serviteur prend son rôle au sérieux. Il reste attentif, il veille, il continue à faire ce qu’on lui a demandé, même si le maître tarde à revenir. Quand le maître revient, il le trouve en train de bien faire, et il est heureux de lui. Alors il le récompense, il lui fait confiance et l’élève encore davantage : il l’établit sur tous ses biens.
Mais Jésus montre aussi un autre scénario : celui du serviteur qui se relâche. Il se dit : « Mon maître tarde, il ne revient pas tout de suite », alors il commence à mal se comporter. Il se met à maltraiter les autres, à vivre dans l’excès, à oublier sa mission. Il agit comme s’il n’y avait pas de retour, pas de conséquence. Mais le maître revient au moment où il ne s’y attend pas, et là, tout change : ce serviteur sera jugé sévèrement, mis de côté, et placé parmi les hypocrites. C’est une image forte du jugement de Dieu : il y aura des pleurs et des grincements de dents c’est-à-dire le regret, la honte, et la séparation d’avec Dieu.
Jésus nous donne un message clair : il ne suffit pas de croire une fois. Il faut rester fidèle, constant, engagé dans ce que Dieu nous confie, jour après jour. Même quand personne ne regarde. Même quand cela semble long. Il viendra, et il sera heureux de trouver des cœurs fidèles, des mains qui servent, des vies qui reflètent son amour. Ce que Dieu cherche, ce ne sont pas des serviteurs parfaits, mais des serviteurs fidèles.