21:1 Lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem, et qu'ils furent arrivés à Bethphagé, vers la montagne des Oliviers, Jésus envoya deux disciples,
Ce verset marque le début d’un moment très important : l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, quelques jours avant sa crucifixion. Et le lieu mentionné Bethphagé, près de la montagne des Oliviers a une signification symbolique forte.
Bethphagé signifie littéralement “la maison des figues pas mûres”. Ce nom évoque un fruit pas encore prêt… un symbole fort si on pense au peuple qui n’était pas encore prêt à recevoir pleinement Jésus comme le Messie.
La montagne des Oliviers est un lieu chargé de sens dans la Bible. C’est un endroit où Jésus a souvent prié, enseigné, et c’est aussi là qu’il pleurera sur Jérusalem, et qu’il sera arrêté. Dans la prophétie, c’est aussi le lieu lié au retour glorieux du Messie (Zacharie 14:4).
Donc, ce verset n’est pas juste une info géographique. Il montre que Jésus entre dans les derniers jours de sa mission, et tout se passe selon le plan divin.
21:2 en leur disant: Allez au village qui est devant vous; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle; détachez-les, et amenez-les-moi.
21:3 Si, quelqu'un vous dit quelque chose, vous répondrez: Le Seigneur en a besoin. Et à l'instant il les laissera aller.
21:4 Or, ceci arriva afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète:
21:5 Dites à la fille de Sion: Voici, ton roi vient à toi, Plein de douceur, et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d'une ânesse.
C’est l’accomplissement d’une prophétie très ancienne, écrite environ 700 ans avant Jésus, dans Zacharie 9:9 :
“Sois dans l’allégresse, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi ; Il est juste et victorieux, humble, et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse.”
Pourquoi une ânesse et un ânon ?
Jésus choisit l’ânon, un petit sur lequel personne n’a jamais monté, pour montrer sa pureté et le fait qu’il est mis à part (comme pour une offrande spéciale). L’ânesse est là car l’ânon ne va pas sans sa mère, surtout si c’est la première fois qu’il est monté. C’est aussi un signe de douceur et d’humilité.
Les rois allaient souvent à la guerre à cheval. Mais Jésus entre sur un âne, comme un roi de paix et d’humilité.
Ce geste montre que Jésus n’est pas un roi guerrier, mais un roi venu apporter la paix entre Dieu et les hommes. Donc oui, c’est un moment super fort : Jésus sait exactement ce qu’il fait, et il accomplit volontairement les prophéties pour montrer clairement qu’il est le Messie annoncé.
21:6 Les disciples allèrent, et firent ce que Jésus leur avait ordonné.
21:7 Ils amenèrent l'ânesse et l'ânon, mirent sur eux leurs vêtements, et le firent asseoir dessus.
21:8 La plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin; d'autres coupèrent des branches d'arbres, et en jonchèrent la route.
21:9 Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient: Hosanna au Fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna dans les lieux très hauts!
21:10 Lorsqu'il entra dans Jérusalem, toute la ville fut émue, et l'on disait: Qui est celui-ci?
21:11 La foule répondait: C'est Jésus, le prophète, de Nazareth en Galilée.
Jésus, le Fils de Dieu, fait son entrée à Jérusalem, la ville sainte, le cœur d’Israël. Ce moment marque un tournant dans sa mission : il entre comme le Roi annoncé, le Messie attendu, plein d’amour, de paix et d’humilité.
“Dites à la fille de Sion : Voici, ton roi vient à toi, plein de douceur, et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse.”
La fille de Sion, c’est Israël, Jérusalem personnifiée. Ce roi vient non pas avec des armes ou la force, mais sur le dos d’un âne, symbole de paix. Il est doux et miséricordieux, différent des rois conquérants. Il ne cherche pas à dominer, mais à sauver.
Les disciples obéissent à Jésus, amènent l’ânesse et l’ânon, posent leurs vêtements sur eux, et le font asseoir dessus. Ce geste montre qu’ils le reconnaissent comme roi. La foule, émue, étend ses vêtements sur le sol un geste de soumission, d’honneur. D’autres coupent des branches d’arbres (des palmes), symbole de victoire et de paix, pour joncher le chemin. C’est une véritable acclamation royale.
Tous crient :
“Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très hauts !”
“Hosanna” signifie littéralement “Sauve-nous, je t’en prie”, mais devient aussi un cri de louange et d’espérance. En appelant Jésus “Fils de David”, ils reconnaissent en lui le Messie promis par les prophètes.
Mais quand Jésus entre dans Jérusalem, certains demandent:
“Qui est celui-ci ?”
Et la foule répond :
“C’est Jésus, le prophète, de Nazareth en Galilée.”
Ils le reconnaissent comme un prophète, mais pas encore pleinement comme le Fils de Dieu. Le mystère du Messie commence à se dévoiler, mais tous ne comprennent pas encore sa véritable identité.
Ce moment est plein de gloire, mais aussi de douleur annoncée :
Jésus est acclamé aujourd’hui, mais il sera rejeté quelques jours plus tard. Pourtant, il ne renonce pas, car il vient non pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie pour sauver.
21:12 Jésus entra dans le temple de Dieu. Il chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons.
21:13 Et il leur dit: Il est écrit: Ma maison sera appelée une maison de prière. Mais vous, vous en faites une caverne de voleurs.
Le temple, à Jérusalem, c’était la maison de Dieu. Un lieu saint. Un lieu mis à part pour la prière, la présence, et la rencontre avec Dieu. Mais ce que Jésus y trouve, ce n’est plus l’adoration… C’est le bruit du commerce, la course à l’argent, l’apparence religieuse sans le cœur. Alors, Jésus agit avec autorité : Il chasse les vendeurs, renverse les tables.
Mais aujourd’hui… où est le temple ? Aujourd’hui, le temple de Dieu, c’est nous.
Notre cœur est censé être une maison de prière,
Un lieu d’humilité, d’écoute, et de communion avec Dieu.
Pas un marché intérieur rempli de désirs charnels, d’orgueil, de bruit, de confusion.
21:14 Des aveugles et des boiteux s'approchèrent de lui dans le temple. Et il les guérit.
21:15 Mais les principaux sacrificateurs et les scribes furent indignés, à la vue des choses merveilleuses qu'il avait faites, et des enfants qui criaient dans le temple: Hosanna au Fils de David!
21:16 Ils lui dirent: Entends-tu ce qu'ils disent? Oui, leur répondit Jésus. N'avez-vous jamais lu ces paroles: Tu as tiré des louanges de la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle?
Les aveugles et les boiteux viennent à Jésus.
Ce sont des personnes faibles, rejetées, en besoin. Ils viennent avec foi, espérant être guéris. Et Jésus ne les repousse pas il les accueille et les guérit. C’est une image forte : ceux qui reconnaissent leur besoin trouvent grâce auprès de Lui.
Les chefs religieux s’indignent.
Ce sont les autorités religieuses juives de l’époque. Eux auraient dû se réjouir de voir les miracles, les guérisons, et l’accomplissement des prophéties. Mais ils sont jaloux, endurcis, et aveuglés par leur orgueil. Leur religion est devenue froide, légaliste, sans compassion. Ils sont dérangés parce que les gens même les enfants acclament Jésus comme le Messie (le Fils de David).
Les enfants crient : “Hosanna au Fils de David”
“Hosanna” signifie : “Sauve maintenant !” ou “Seigneur, sauve-nous”. C’est un cri de foi et d’espérance. “Fils de David” est un titre messianique, qui reconnaît Jésus comme le roi promis d’Israël. Ce sont des enfants, avec une foi simple et pure, qui discernent ce que les religieux ne voient pas.
Jésus cite les Écritures pour répondre :
“Tu as tiré des louanges de la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle”
“Par la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle tu as fondé ta gloire…”
Cela montre que Dieu se glorifie à travers les plus petits, ceux qui ne sont pas prétentieux, mais simples de cœur. Jésus valide ici que ces enfants louent Dieu d’une manière juste et prophétique, même sans tout comprendre.
21:17 Et, les ayant laissés, il sortit de la ville pour aller à Béthanie, où il passa la nuit.
21:18 Le matin, en retournant à la ville, il eut faim.
21:19 Voyant un figuier sur le chemin, il s'en approcha; mais il n'y trouva que des feuilles, et il lui dit: Que jamais fruit ne naisse de toi! Et à l'instant le figuier sécha.
Le figuier représente Israël à l’époque de Jésus, et plus largement tout croyant qui affiche une belle apparence religieuse, mais ne vit pas une vraie foi.
Ce figuier a des feuilles (il semble en bonne santé), mais aucun fruit (il ne produit rien de concret pour Dieu).
Les "fruits", c’est quoi ?
Le caractère de Christ (amour, douceur, patience, vérité, humilité, etc. – voir Galates 5:22),
L’obéissance à Dieu,
Le témoignage de l’Évangile (vivre et annoncer la bonne nouvelle),
L’amour envers les autres,
Et la transformation intérieure par l'Esprit Saint.
Et c’est une alerte pour chacun :
Est-ce que ma foi porte du fruit, ou est-ce juste des feuilles ?
Est-ce que je vis comme Jésus, ou est-ce que je me contente d’un titre chrétien sans engagement profond ?
21:20 Les disciples, qui virent cela, furent étonnés, et dirent: Comment ce figuier est-il devenu sec en un instant?
21:21 Jésus leur répondit: Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi et que vous ne doutiez point, non seulement vous feriez ce qui a été fait à ce figuier, mais quand vous diriez à cette montagne: Ote-toi de là et jette-toi dans la mer, cela se ferait.
21:22 Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez.
Jésus n’a pas simplement fait sécher un figuier. Il a accompli un miracle physique pour enseigner une vérité spirituelle bien plus profonde.
Le figuier sec, c’est un signe visible : il montre que la foi a un pouvoir réel, concret, même sur la nature. Mais ensuite, Jésus parle d’une montagne à déplacer. Et là, il ne parle plus physiquement, mais de vie.
La montagne, c’est ce que toi, tu penses immobile :
maladie, peur, dépression, addiction, blocages, échecs…
Et Jésus dit :
“Si tu as la foi sans douter, non seulement tu feras ce qui a été fait au figuier, mais tu pourras dire à la montagne : ‘Dégage’ et elle partira.”
Il ne demande pas une foi timide. Il veut une foi ferme, pleine, audacieuse, inébranlable.
Et il te donne la clé :
“Tout ce que vous demanderez avec foi dans la prière, vous le recevrez.”
En résumé :
Le figuier sec est un miracle visible, pour nous apprendre que la foi n’est pas que théorie. La montagne, c’est une métaphore puissante de tout ce qui te dépasse. Mais Dieu peut la renverser, si tu pries avec foi et sans douter.
21:23 Jésus se rendit dans le temple, et, pendant qu'il enseignait, les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple vinrent lui dire: Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t'a donné cette autorité?
21:24 Jésus leur répondit: Je vous adresserai aussi une question; et, si vous m'y répondez, je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses.
21:25 Le baptême de Jean, d'où venait-il? du ciel, ou des hommes? Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux; Si nous répondons: Du ciel, il nous dira: Pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui?
21:26 Et si nous répondons: Des hommes, nous avons à craindre la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète.
21:27 Alors ils répondirent à Jésus: Nous ne savons. Et il leur dit à son tour: Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses.
Les sacrificateurs (les religieux) essaient de piéger Jésus. Leur question : “Par quelle autorité fais-tu ces choses ?” est en réalité un piège déguisé. Ils veulent que Jésus affirme publiquement qu’il est le Fils de Dieu, ce qui, selon eux, serait un blasphème, passible de mort à l’époque. Ils cherchent donc une raison légale pour l’accuser devant les autorités.
Mais Jésus, avec sagesse, répond à leur piège par une autre question :
“Le baptême de Jean, venait-il du ciel ou des hommes ?”
Pourquoi cette question ?
Si les chefs répondent : “Du ciel”, alors Jésus leur dira : “Pourquoi n’avez-vous pas cru en lui ?”, car Jean-Baptiste a annoncé Jésus comme l’Agneau de Dieu, le Messie.
Mais s’ils disent : “Des hommes”, ils risquent la colère du peuple, car tout le monde croyait que Jean était un prophète envoyé par Dieu.
Donc eux aussi sont pris au piège : ils refusent de répondre, et Jésus aussi refuse de leur révéler clairement son autorité. Pas parce qu’il ment, mais parce qu’il sait qu’ils ne cherchent pas la vérité ils cherchent seulement à le piéger.
Pourquoi Jésus ne dit-il pas directement qu’il est le Fils de Dieu ?
Parce qu’il choisit le bon moment pour révéler son identité, selon le plan de Dieu.
Il sait que s’il le dit maintenant ouvertement, ce ne sera pas pour convaincre les cœurs, mais pour attiser la haine de ceux qui veulent le tuer.
Jésus parle en paraboles, en énigmes, en questions, pour forcer ses auditeurs à réfléchir, à sonder leur propre foi, plutôt qu’à chercher des raisons de le condamner.
Donc oui, Jésus retourne le piège contre eux. Il expose leur hypocrisie : ils ne veulent pas croire, même si la vérité est devant eux. Et en même temps, il protège sa mission, jusqu’au moment choisi pour se révéler pleinement.
21:28 Que vous en semble? Un homme avait deux fils; et, s'adressant au premier, il dit: Mon enfant, va travailler aujourd'hui dans ma vigne.
21:29 Il répondit: Je ne veux pas. Ensuite, il se repentit, et il alla.
21:30 S'adressant à l'autre, il dit la même chose. Et ce fils répondit: Je veux bien, seigneur. Et il n'alla pas.
21:31 Lequel des deux a fait la volonté du père? Ils répondirent: Le premier. Et Jésus leur dit: Je vous le dis en vérité, les publicains et les prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu.
21:32 Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous n'avez pas cru en lui. Mais les publicains et les prostituées ont cru en lui; et vous, qui avez vu cela, vous ne vous êtes pas ensuite repentis pour croire en lui.
Dans cette parabole, Jésus confronte les religieux en montrant deux types de personnes :
Le premier fils dit non à Dieu, mais finit par se repentir et obéir : il représente les pécheurs (publicains, prostituées) qui entendent l’appel de Dieu à travers Jean-Baptiste et changent de vie.
Le deuxième fils dit oui de la bouche, mais n’obéit pas : il représente les religieux qui ont l’apparence de la piété mais refusent de croire.
Jésus montre que ce n’est ni la parole, ni l’image extérieure qui compte, mais la repentance sincère et la foi vivante.
Ce ne sont pas ceux qui “semblent bien” qui entreront les premiers, mais ceux qui se reconnaissent pécheurs, écoutent Dieu et croient.
Les exclus, les blessés, les mal vus s’ils se repentent entrent avant les religieux hautains qui ne se croient pas malades.
La voie de la justice”, c’est le chemin que Dieu approuve, une vie intègre, en accord avec la volonté divine, une parole vraie, sans compromis, qui dénonce le mal et appelle au changement de vie.
Jean appelait à se détourner du péché, à produire du fruit digne de la repentance, et annonçait celui qui vient après lui, plus grand que lui : Jésus.
Donc, refuser Jean, c’était rejeter la justice de Dieu, et refuser de croire en Jésus, le Fils promis
21:33 Écoutez une autre parabole. Il y avait un homme, maître de maison, qui planta une vigne. Il l'entoura d'une haie, y creusa un pressoir, et bâtit une tour; puis il l'afferma à des vignerons, et quitta le pays.
21:34 Lorsque le temps de la récolte fut arrivé, il envoya ses serviteurs vers les vignerons, pour recevoir le produit de sa vigne.
21:35 Les vignerons, s'étant saisis de ses serviteurs, battirent l'un, tuèrent l'autre, et lapidèrent le troisième.
21:36 Il envoya encore d'autres serviteurs, en plus grand nombre que les premiers; et les vignerons les traitèrent de la même manière.
21:37 Enfin, il envoya vers eux son fils, en disant: Ils auront du respect pour mon fils.
21:38 Mais, quand les vignerons virent le fils, ils dirent entre eux: Voici l'héritier; venez, tuons-le, et emparons-nous de son héritage.
21:39 Et ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent.
Jésus explique une parabole pour illustrer le Royaume de Dieu et l’attitude des responsables religieux de son époque. Il utilise l’image d’un maître de maison qui plante une vigne et la confie à des vignerons. Cette parabole, pleine de symboles, révèle l’histoire d’Israël, la mission de Dieu et le rejet de son Fils.
Le maître de maison :
C’est Dieu le Père, le propriétaire de tout. Il prépare, il bâtit, il confie. C’est Lui qui prend l’initiative d’établir une relation avec son peuple.
La vigne :
Elle représente le peuple d’Israël (cf. Ésaïe 5:1-7), mais aussi, par extension, le Royaume de Dieu, la relation que Dieu veut entretenir avec son peuple, et parfois même la Parole ou l’œuvre de Dieu sur terre.
La haie :
Elle symbolise la protection, les lois, les commandements que Dieu donne pour garder son peuple, le sanctifier, le séparer du mal et des nations idolâtres. Elle marque aussi un cadre spirituel, une frontière entre le sacré et le profane.
Le pressoir :
C’est l’outil pour produire du fruit, c’est-à-dire ici la justice, la foi, l’amour ce que Dieu attend comme résultat de notre vie avec Lui. Cela évoque aussi le sacrifice, le jugement, et le fait que le fruit est extrait par une pression : un symbole de l’engagement réel.
La tour :
Elle représente la vigilance, la prière, l’autorité spirituelle. Dans une vigne, elle servait à surveiller contre les voleurs ou les animaux. Spirituellement, elle peut symboliser la présence de Dieu, les prophètes ou les sentinelles spirituelles établies pour veiller sur son peuple.
Les vignerons :
Ce sont les responsables religieux d’Israël à l’époque les chefs, les prêtres, les scribes. Dieu leur a confié son peuple, mais ils ont refusé d’écouter ses serviteurs (les prophètes), les ont maltraités, et sont allés jusqu’à rejeter et tuer son propre Fils, Jésus-Christ.
Verset 34 : “Lorsque le temps de la récolte fut arrivé, il envoya ses serviteurs vers les vignerons, pour recevoir le produit de sa vigne.”
Le temps de la récolte représente le moment où Dieu attend du fruit de la part de son peuple.
Dieu envoie des serviteurs : ce sont les prophètes (comme Ésaïe, Jérémie, Zacharie, etc.).
Le produit que Dieu attend, ce sont des fruits spirituels : la justice, la fidélité, l’amour, la repentance sincère.
Message : Dieu attend que son peuple lui rende gloire et vive selon sa volonté.
Verset 35 : “Les vignerons, s’étant saisis de ses serviteurs, battirent l’un, tuèrent l’autre, et lapidèrent le troisième.”
Les vignerons (les chefs religieux) rejettent violemment les serviteurs de Dieu.
Battre, tuer, lapider : cela montre la violence et le rejet total des prophètes par le peuple.
Dans l’Ancien Testament, beaucoup de prophètes ont été maltraités, persécutés, parfois même mis à mort.
Message : Le peuple refuse de rendre des comptes à Dieu et rejette ses envoyés.
Verset 36 : “Il envoya encore d’autres serviteurs, en plus grand nombre que les premiers; et les vignerons les traitèrent de la même manière.”
Dieu ne se décourage pas. Il continue d’envoyer des messagers avec patience et amour.
Plus grand nombre : Dieu multiplie les chances données à son peuple.
Mais l’attitude du peuple ne change pas : toujours le rejet, la violence, l’indifférence.
Message : Dieu est patient, mais l’endurcissement du cœur humain persiste.
Verset 37 : “Enfin, il envoya vers eux son fils, en disant: Ils auront du respect pour mon fils.”
Le fils, c’est Jésus-Christ.
Après avoir envoyé tant de prophètes, Dieu envoie ce qu’Il a de plus précieux : son propre Fils.
L’idée est que le Fils du Maître mérite plus de respect, plus d’honneur que les serviteurs.
Message : Jésus est l’ultime messager, le dernier appel de Dieu pour le salut de l’humanité.
Verset 38 : “Mais, quand les vignerons virent le fils, ils dirent entre eux: Voici l’héritier; venez, tuons-le, et emparons-nous de son héritage.”
Les vignerons reconnaissent que le Fils est l’héritier légitime.
Au lieu de respecter le fils, ils complotent de le tuer pour s’approprier l’héritage : le Royaume de Dieu, l’autorité spirituelle.
Spirituellement, les responsables religieux voulaient garder leur pouvoir, leur place, leur influence, même si cela voulait dire rejeter Jésus.
Message : La jalousie, l’orgueil et l’ambition poussent à rejeter Jésus pour garder le “pouvoir” humain.
Verset 39 : “Et ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent.”
Ils se saisirent de lui : ils arrêtent Jésus (par trahison, mensonge et injustice).
Le jetèrent hors de la vigne : Jésus est crucifié hors de la ville de Jérusalem (comme prévu dans la prophétie).
Et le tuèrent : annonce directe de la crucifixion de Jésus.
Message : C’est l’accomplissement du plan de Dieu, mais aussi la démonstration de la méchanceté des hommes.
21:40 Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons?
21:41 Ils lui répondirent: Il fera périr misérablement ces misérables, et il affermera la vigne à d'autres vignerons, qui lui en donneront le produit au temps de la récolte.
Quand Jésus demande aux chefs religieux juifs ce que fera le maître de la vigne (Dieu), ils répondent eux-mêmes :
Ironiquement, ils prononcent eux-mêmes leur propre jugement sans s’en rendre compte. En disant cela, ils admettent que ceux qui rejettent le Fils méritent la perte, et que Dieu confiera son œuvre à d’autres.
Ce passage annonce que le Royaume de Dieu ne sera plus limité à Israël selon la chair, mais sera ouvert à tous Juifs et non-Juifs qui acceptent le Fils, Jésus-Christ, et portent du fruit. C’est une des grandes révélations du Nouveau Testament : l’universalité du salut.
21:42 Jésus leur dit: N'avez-vous jamais lu dans les Écritures: La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l'angle; C'est du Seigneur que cela est venu, Et c'est un prodige à nos yeux?
Lorsque Jésus dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle ; c’est du Seigneur que cela est venu, et c’est un prodige à nos yeux », il cite un ancien passage du Psaume 118:22-23. Ce psaume était chanté lors des grandes fêtes juives à Jérusalem, comme un hymne de victoire et de reconnaissance envers Dieu.
Dans ce contexte, Jésus ne fait pas qu’évoquer une chanson bien connue : il révèle son identité à travers elle.
La “pierre” dont parle le psaume, c’est lui-même. Il se présente comme la pierre essentielle à l’édifice spirituel que Dieu construit. Pourtant, ceux qui auraient dû reconnaître cette pierre les chefs religieux, les pharisiens, les scribes l’ont rejetée. Ils sont les “bâtisseurs” du peuple d’Israël, ceux chargés de guider, d’enseigner, de construire. Mais ils n’ont pas vu en Jésus le Messie.
Et pourtant, c’est cette pierre rejetée que Dieu a choisie pour en faire la “pierre d’angle” la pierre la plus importante d’un bâtiment, celle qui soutient l’ensemble et donne sa forme à la structure. Cette image est puissante : ce que les hommes rejettent, Dieu l’élève. Ce que le monde méprise, Dieu en fait le fondement de son œuvre.
Ainsi, Jésus annonce que la foi en lui deviendra la base du salut, non plus à travers le Temple de pierres, mais à travers un peuple nouveau, bâti sur sa parole, son œuvre, sa croix et sa résurrection. Ceux qui croient en lui deviennent des pierres vivantes dans cet édifice spirituel, comme le dira plus tard l’apôtre Pierre (1 Pierre 2:4-7).
La “pierre rejetée” (Jésus lui-même) devient la pierre principale, le fondement du salut.
Cela va à l’encontre de toute logique humaine : un homme méprisé, crucifié, devient le centre du plan divin.
C’est un “prodige” (dans le sens biblique : un acte étonnant, surnaturel, bouleversant), parce que personne ne s’y attendait sauf Dieu.
21:43 C'est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits.
21:44 Celui qui tombera sur cette pierre s'y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé.
21:45 Après avoir entendu ses paraboles, les principaux sacrificateurs et les pharisiens comprirent que c'était d'eux que Jésus parlait,
21:46 et ils cherchaient à se saisir de lui; mais ils craignaient la foule, parce qu'elle le tenait pour un prophète.
Deux types de jugement : maintenant et à venir
“Celui qui tombera sur cette pierre sera brisé” : c’est le rejet de Christ par Israël à sa première venue, qui entraîne la destruction du Temple (en l’an 70) et la dispersion du peuple.
“Et celui sur qui elle tombera, elle le broiera” : c’est un jugement futur, quand Christ reviendra avec puissance (voir Daniel 2, Apocalypse) ce jugement sera plus radical, définitif, car c’est la fin du temps de la grâce.
Grâce entre les deux jugements
Entre ces deux temps (rejet du Christ et retour glorieux), Dieu ouvre le Royaume aux nations :
La “nation” qui en rendra les fruits, ce sont ceux de toutes origines qui croient, vivent par la foi,
L’Église (composée de Juifs et non-Juifs) devient le lieu où Dieu agit pendant ce temps de grâce.