8:1 Lorsque Jésus fut descendu de la montagne, une grande foule le suivit.
8:2 Et voici, un lépreux s'étant approché se prosterna devant lui, et dit: Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur.
8:3 Jésus étendit la main, le toucha, et dit: Je le veux, sois pur. Aussitôt il fut purifié de sa lèpre.
Après son sermon sur la montagne (Matthieu 5 à 7), où il enseigne les valeurs du Royaume de Dieu, Jésus commence effectivement à accomplir des miracles, démontrant sa compassion et son pouvoir divin. La guérison du lépreux (Matthieu 8:1-3) est l’un des premiers miracles mentionnés après ce sermon. Cette guérison a une signification très forte.
Dans la société juive de l’époque, la lèpre était non seulement une maladie dévastatrice et contagieuse, mais elle rendait aussi ceux qui en souffraient « impurs » selon la loi mosaïque. Les lépreux étaient souvent exclus de la communauté, devant vivre en isolement et signaler leur présence pour que personne ne s’approche d’eux. Le simple fait que Jésus touche le lépreux, un geste de compassion immense, montre qu’il ne se soumet pas aux mêmes lois de contamination et qu’il est capable de transformer l’impureté en pureté. Par ce geste, il affirme que la maladie et les lois de pureté n’ont aucun effet sur lui.
Jésus guérit le lépreux en disant simplement : « Je le veux, sois pur ». Il démontre ainsi qu’il possède une autorité divine. En touchant le lépreux, il manifeste que son pouvoir divin peut annuler les effets de la maladie et de l’impureté. C’est une façon pour lui de montrer que la compassion et la puissance de Dieu surpassent les lois humaines.
8:4 Puis Jésus lui dit: Garde-toi d'en parler à personne; mais va te montrer au sacrificateur, et présente l'offrande que Moïse a prescrite, afin que cela leur serve de témoignage.
"Va te montrer au sacrificateur" : Dans la loi juive, un lépreux guéri devait se présenter au prêtre pour être déclaré pur avant de réintégrer la communauté. Cette démarche souligne l’importance de la loi mosaïque et de la réintégration sociale.
“Présente l’offrande que Moïse a prescrite” : En se présentant au prêtre, le lépreux doit aussi offrir
un sacrifice, tel que prescrit par Moïse. Cela montre l’accomplissement de la loi et le respect des traditions.
8:5 Comme Jésus entrait dans Capernaüm, un centenier l’aborda,
Capernaüm : Une ville de Galilée où Jésus a souvent séjourné et effectué des miracles. Capernaüm était un lieu central de son ministère public.
Un centenier : Officier romain qui commande environ cent soldats. Bien qu’il soit un étranger (païen aux yeux des Juifs) et figure d’une puissance occupante, il vient demander l’aide de Jésus, ce qui montre son humilité et son respect.
8:6 le priant et disant: Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, atteint de paralysie et souffrant beaucoup.
Mon serviteur : Le centenier exprime de l’affection et de la compassion pour son serviteur, ce qui est inhabituel pour un officier romain. En se souciant d’un subalterne, il montre de la bonté et de l’humilité.
Atteint de paralysie et souffrant beaucoup : Le serviteur est gravement malade, souffrant d’une paralysie douloureuse. Cette description accentue la gravité de la situation et la nécessité d’une intervention miraculeuse.
8:7 Jésus lui dit: J'irai, et je le guérirai.
Jésus accepte immédiatement d’aller chez le centenier pour guérir le serviteur, montrant ainsi sa compassion et son ouverture, même envers un non-Juif.
Cette réponse de Jésus suggère aussi qu’il est prêt à briser les barrières culturelles et sociales de l’époque, car les Juifs ne fréquentaient pas les maisons des païens.
8:8 Le centenier répondit: Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit; mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri.
“Je ne suis pas digne” : Le centenier manifeste une grande humilité et conscience de sa position en tant que païen. Il reconnaît l’autorité divine de Jésus et se considère indigne de le recevoir chez lui, signe de profond respect.
“Dis seulement un mot” : Le centenier exprime une foi remarquable en la puissance de la parole de Jésus. Il croit que même sans présence physique, Jésus peut guérir son serviteur, mettant en évidence une confiance totale dans le pouvoir spirituel de Jésus.
8:9 Car, moi qui suis soumis à des supérieurs, j'ai des soldats sous mes ordres; et je dis à l'un: Va! et il va; à l'autre: Viens! et il vient; et à mon serviteur: Fais cela! et il le fait.
Le centenier compare l’autorité militaire avec l’autorité spirituelle de Jésus. Dans son expérience, il sait que la parole d’un supérieur suffit pour déclencher l’obéissance. Il reconnaît que, de la même manière, la parole de Jésus possède un pouvoir autoritaire capable d’exercer une guérison sans besoin de sa présence physique.
Cette analogie montre qu’il voit en Jésus une autorité absolue sur la maladie, comme il en a une sur ses hommes.
8:10 Après l'avoir entendu, Jésus fut dans l'étonnement, et il dit à ceux qui le suivaient: Je vous le dis en vérité, même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi.
“Après l’avoir entendu, Jésus fut dans l’étonnement, et il dit à ceux qui le suivaient: Je vous le dis en vérité, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi.”
• “Jésus fut dans l’étonnement” : Jésus est impressionné par la foi du centenier, un fait rare dans les Évangiles. Cela souligne combien cette foi était inattendue, surtout venant d’un païen.
• “Même en Israël” : Jésus constate que la foi de cet étranger dépasse celle des Israélites, qui étaient pourtant le peuple élu et avaient reçu les enseignements de Dieu. Cette déclaration sert d’exemple pour ses disciples et les autres auditeurs, leur montrant que la vraie foi transcende les appartenances ethniques et religieuses.
• Une foi simple et puissante : La foi du centenier ne repose pas sur des signes visibles, mais sur la conviction que Jésus peut accomplir ce qu’il dit.
8:11 Or, je vous déclare que plusieurs viendront de l'orient et de l'occident, et seront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux.
Le miracle est une démonstration puissante de l’ouverture de Dieu aux Gentils et aux non-Juifs qui viennent à lui par la foi. Jésus se sert de l’exemple du centurion pour enseigner que le royaume de Dieu ne sera pas limité aux Juifs, mais ouvert aux Gentils ceux qui, par la foi, reconnaissent l’autorité de Dieu. Il annonce ainsi prophétiquement que des personnes viendront “d’Orient et d’Occident” pour s’asseoir avec Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume, montrant l’inclusion future des nations dans le plan divin.
Définition centurion :
Un centurion était un officier de l’armée romaine chargé de commander une centurie, unité composée de cent soldats, bien que le nombre réel puisse varier. Les centurions étaient des figures clés dans la structure militaire romaine, responsables de la discipline, de l’entraînement et de la direction des troupes lors des batailles.
Quand Jésus dit que des gens viendront “d’Orient et d’Occident” pour s’asseoir dans le royaume avec Abraham, Isaac et Jacob, il mentionne ces trois patriarches pour une raison bien précise. Abraham, Isaac et Jacob représentent l’alliance de Dieu avec son peuple et sont les pères fondateurs de la foi. En choisissant de les nommer, Jésus souligne que l’accès au royaume de Dieu se fait par la foi et la promesse divine, pas par la loi ou les œuvres.
Moïse et Élie, bien qu’importants, symbolisent autre chose : Moïse représente la loi que Dieu a donnée pour guider son peuple, et Élie incarne les prophètes, qui rappelaient Israël à cette loi. Abraham, Isaac et Jacob, quant à eux, incarnent la relation de foi personnelle avec Dieu, avant même que la loi soit donnée. Jésus montre donc que le royaume de Dieu est ouvert à tous ceux qui viennent avec cette même foi, qu’ils soient Juifs ou non, rendant hommage à l’alliance que Dieu avait faite dès le début.
On dit qu’Abraham, Isaac et Jacob sont les fondations de la foi parce que :
Abraham : il a cru à la promesse de Dieu (même quand tout semblait impossible, comme avoir un enfant à 100 ans).
Isaac : il est le fils de la promesse, preuve que Dieu tient parole.
Jacob : Dieu lui a confirmé l’alliance et il est devenu le père des 12 tribus d’Israël.
Ensemble, ils représentent le début de l’histoire du peuple de Dieu et montrent que tout commence par la foi et la confiance en Dieu.
8:12 Mais les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.
8:13 Puis Jésus dit au centenier: Va, qu'il te soit fait selon ta foi. Et à l'heure même le serviteur fut guéri.
Les “fils du royaume” désignent ici ceux qui, en Israël, pensent être naturellement héritiers des promesses de Dieu en raison de leur appartenance ethnique ou de leur statut religieux. Au temps de Jésus, de nombreux Juifs croyaient que leur statut de “peuple élu” leur garantissait automatiquement une place dans le royaume de Dieu. Jésus, cependant, vient enseigner que la foi est le critère d’entrée dans le royaume, et non pas l’appartenance ethnique ou les privilèges culturels.
“Seront jetés dans les ténèbres du dehors”
Cette phrase exprime une image puissante d’exclusion et de jugement. Les “ténèbres du dehors” évoquent l’éloignement de la lumière, symbole de la présence divine, de la paix, et de la joie. Les ténèbres représentent l’absence de Dieu, une séparation d’avec sa grâce et son royaume. Jésus avertit ici que ceux qui ne vivent pas leur foi de manière authentique, même s’ils pensent être les héritiers légitimes, risquent l’exclusion de la communion divine.
“Où il y aura des pleurs et des grincements de dents”
Cette expression souligne la douleur, la détresse et le regret intenses qui accompagneront cette exclusion. Les “pleurs” représentent le chagrin et le désespoir de ceux qui réalisent trop tard la gravité de leur situation, tandis que les “grincements de dents” indiquent le tourment et la frustration. Ce langage sert d’avertissement fort pour rappeler que le jugement est réel et qu’il n’est pas basé sur des privilèges extérieurs, mais sur une relation de foi sincère avec Dieu.
Jésus utilise cet exemple pour montrer que le royaume de Dieu est accessible à tous, mais seulement par la foi. Ceux qui se reposent uniquement sur leur héritage ou leur religion risquent de se trouver “dehors”, tandis que ceux qui viennent à Dieu avec une foi sincère, même s’ils sont des étrangers, entreront dans le royaume.
Ce passage renverse l’idée que les Juifs, en tant que “fils du royaume”, auraient un accès automatique aux bénédictions divines en vertu de leur héritage. Jésus avertit que sans la foi, même ceux ayant les privilèges extérieurs de la loi ou de la religion ne pourront entrer dans le royaume des cieux. L’exemple du centurion montre que le salut ne vient pas des œuvres de la loi ou des privilèges culturels, mais de la foi qui reconnaît en Jésus-Christ la source de toute autorité et puissance.
8:14 Jésus se rendit ensuite à la maison de Pierre, dont il vit la belle-mère couchée et ayant la fièvre.
8:15 Il toucha sa main, et la fièvre la quitta; puis elle se leva, et le servit.
Jésus guérit simplement en touchant la main de la belle-mère de Pierre. Il ne prononce aucune parole spéciale ni prière élaborée. Ce geste simple souligne le pouvoir et l’autorité de Jésus ; sa présence et son toucher suffisent pour restaurer la santé de cette femme.
La guérison est instantanée. La fièvre disparaît aussitôt, et la belle-mère de Pierre se lève immédiatement pour le servir. Ce détail montre non seulement la puissance de la guérison, mais aussi la reconnaissance et l’engagement de la femme qui, une fois guérie, retourne immédiatement aux tâches quotidiennes, comme un signe de gratitude et de service.
8:16 Le soir, on amena auprès de Jésus plusieurs démoniaques. Il chassa les esprits par sa parole, et il guérit tous les malades,
8:17 afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète: Il a pris nos infirmités, et il s'est chargé de nos maladies.
8:18 Jésus, voyant une grande foule autour de lui, donna l'ordre de passer à l'autre bord.
Jésus guérit les malades et chasse les démons par une simple parole, ce qui démontre non seulement sa puissance divine mais aussi la nature immédiate de ses actes. Contrairement aux guérisseurs de l’époque, qui utilisaient des rites ou des objets, Jésus se contente de parler, et cela suffit pour libérer et guérir.
L’auteur souligne que ces guérisons accomplissent la prophétie d’Ésaïe : « Lui-même a pris nos langueurs (faiblesse, souffrances..), et a porté nos maladies » (Ésaïe 53:4). Ce verset montre que Jésus ne se contente pas d’exercer une puissance extérieure ; il s’implique profondément dans la souffrance humaine, ressentant personnellement les douleurs et les infirmités de ceux qu’il guérit.
Le texte insiste sur la sympathie profonde de Jésus. Il ne guérit jamais quelqu’un de façon détachée ou impersonnelle. En tant que Sauveur pleinement humain et pleinement divin, il ressent avec empathie la douleur de chaque personne qu’il délivre. Il ne délivre pas seulement des maladies physiques mais porte aussi, dans son cœur, les souffrances spirituelles et émotionnelles des autres.
Ce point met en évidence un Jésus qui est non seulement puissant mais aussi immensément compatissant.
« Porter » nos maladies : Ici, l’auteur différencie le fait de porter les maladies et les souffrances de porter les péchés. Porter nos maladies signifie que Jésus ressent personnellement et empathiquement la souffrance humaine, ce qui est différent du fait de porter les péchés sur la croix pour subir le châtiment à la place des hommes. Pendant son ministère terrestre, Jésus expérimente de manière volontaire la souffrance et le fardeau du péché, bien qu’il n’en soit pas coupable.
8:19 Un scribe s'approcha, et lui dit: Maître, je te suivrai partout où tu iras.
8:20 Jésus lui répondit: Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête.
Le deuxième point concerne la rencontre entre Jésus et un scribe, qui souhaite devenir son disciple en disant : « Maître, je te suivrai partout où tu iras. » Ce scribe, un enseignant et interprète de la Loi juive, semble impressionné par Jésus, attiré probablement par ses enseignements et ses miracles. En voyant la popularité de Jésus et l’admiration des foules, il pense peut-être qu’en le suivant, il obtiendra également une part de ce prestige et de cette reconnaissance.
Jésus lui répond : « Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des demeures ; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. » Cette réponse signifie que le chemin de Jésus est un chemin de pauvreté, de sacrifice, et de renoncement aux conforts terrestres. Contrairement aux animaux qui ont des abris dans ce monde, Jésus, en tant que Fils de Dieu venu du ciel, ne trouve aucun lieu de repos ici-bas.
Cela révèle plusieurs aspects :
1. Le Détachement du Monde : Jésus n’a pas d’attache ou de confort matériel dans ce monde. Il est venu pour une mission spécifique : sauver l’humanité et annoncer le Royaume de Dieu. Cette mission le place en opposition avec les valeurs et priorités de ce monde, qui sont souvent centrées sur la sécurité matérielle, le statut, et le confort.
2. Un Avertissement au Scribe : En disant cela, Jésus avertit le scribe de ce que signifie réellement le suivre. Ce n’est pas un chemin de gloire ou d’avantages personnels, mais un chemin difficile, qui peut impliquer des sacrifices importants. Jésus invite le scribe à évaluer ses motivations : est-il prêt à accepter le dénuement et l’inconfort pour être fidèle à Jésus ?
3. Le Rejet du Monde : En expliquant qu’il n’a « pas où reposer sa tête », Jésus fait aussi allusion au fait que le monde, dominé par le péché et la souffrance, ne peut offrir de véritable repos pour son âme divine. Sa mission n’est pas de rendre ce monde plus confortable, mais de montrer le chemin vers un Royaume céleste, où se trouve le véritable repos et la vie éternelle.
En disant cela, Jésus explique indirectement les conditions et le coût du véritable suivi. Ceux qui veulent être ses disciples doivent être prêts à vivre comme lui, en acceptant une vie parfois marquée par l’insécurité matérielle et le rejet. Le suivre signifie aussi se détacher des préoccupations superficielles et temporaires de ce monde pour se consacrer pleinement à Dieu et à ses valeurs éternelles. Jésus invite chaque disciple à se demander s’il est prêt à renoncer aux gains matériels et à affronter les difficultés pour le suivre.
8:21 Un autre, d'entre les disciples, lui dit: Seigneur, permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père.
8:22 Mais Jésus lui répondit: Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts.
Le disciple demande à Jésus la permission d’aller ensevelir son père. Cette demande semble raisonnable et respectueuse, car elle évoque l’importance des obligations familiales, notamment le devoir de rendre hommage aux défunts. Dans la culture juive, l’ensevelissement des morts était un acte de piété filiale et un devoir social très respecté.
La Réponse de Jésus :
Jésus répond de manière frappante : « Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts. » Cette réponse est à la fois directe et provocante. Elle suggère que suivre Jésus exige une priorité totale sur toute autre obligation, même les plus traditionnelles et sacrées.
En disant « Suis-moi », Jésus souligne que son appel à le suivre doit prendre la première place dans la vie de ses disciples. L’urgence de l’appel de Jésus au discipleship est telle qu’aucun engagement terrestre, même le devoir familial, ne devrait retarder ou entraver cette décision.
L’expression « laisse les morts ensevelir leurs morts » peut être interprétée de plusieurs manières :
Symbolisme de la Vie Spirituelle : Ceux qui sont spirituellement morts (ceux qui ne suivent pas Jésus) se préoccupent des affaires de ce monde, tandis que ceux qui sont vivants en Christ doivent se concentrer sur le Royaume de Dieu. Jésus appelle ainsi son disciple à vivre selon une nouvelle perspective, une perspective de vie éternelle et de priorités spirituelles.
Réflexion sur les Valeurs Terrestres : Jésus met en avant que les préoccupations matérielles et les obligations sociales, bien qu’importantes, ne doivent pas primer sur la mission spirituelle. C’est un appel à transcender les priorités humaines pour embrasser la mission divine.
La réponse de Jésus est une invitation à une dévotion totale et radicale. Suivre Jésus implique souvent des sacrifices et la nécessité de renoncer à des liens et obligations qui pourraient entraver la foi. Cela soulève une question profonde pour tous les croyants : qu’est-ce qui prend la première place dans notre vie ? Sommes-nous prêts à mettre de côté nos préoccupations terrestres pour répondre à l’appel divin ?
8:23 Il monta dans la barque, et ses disciples le suivirent.
8:24 Et voici, il s'éleva sur la mer une si grande tempête que la barque était couverte par les flots. Et lui, il dormait.
8:25 Les disciples s'étant approchés le réveillèrent, et dirent: Seigneur, sauve-nous, nous périssons!
8:26 Il leur dit: Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi? Alors il se leva, menaça les vents et la mer, et il y eut un grand calme.
8:27 Ces hommes furent saisis d'étonnement: Quel est celui-ci, disaient-ils, à qui obéissent même les vents et la mer?
Le texte souligne que suivre Jésus ne signifie pas être exempt de difficultés. Au contraire, les disciples pourraient penser que leur proximité avec le Seigneur les protégerait des tempêtes de la vie. Cependant, la tempête qui survient pendant leur traversée en barque illustre que les épreuves sont inévitables et que Satan tente d’interrompre leur cheminement. Cette tempête, au lieu d’être un obstacle, devient une opportunité de croissance spirituelle.
Le fait que Jésus dormait pendant la tempête est très symbolique. Cela montre non seulement sa humanité, mais aussi sa paix intérieure et sa confiance en Dieu, même dans les moments de crise. Les disciples, en revanche, perdent de vue cette présence et se laissent envahir par la peur. Cela souligne notre tendance à oublier la présence de Dieu dans nos vies lorsque nous sommes confrontés à des difficultés.
La question de Jésus, « Pourquoi êtes-vous craintifs, gens de petite foi ? » est une exhortation à examiner la profondeur de leur foi. Il leur rappelle que sa présence devrait être une source de réassurance. La foi, selon ce passage, n’est pas seulement une croyance intellectuelle, mais une confiance active en la capacité de Dieu à agir pour notre bien. Les épreuves sont souvent des moments où notre foi est testée, et cela peut nous aider à grandir spirituellement.
Le fait que Jésus calme la tempête en menaçant les vents et la mer est un acte puissant qui révèle sa divinité. Cela montre qu’il n’est pas seulement un enseignant ou un guide, mais qu’il a autorité sur la nature elle-même. C’est un rappel que, quelle que soit la tempête que nous affrontons, nous avons un Sauveur capable de restaurer la paix et de calmer les tempêtes de nos vies.
La réaction des disciples leur étonnement face à la puissance de Jésus est significative. Cela les pousse à réfléchir à qui il est réellement. Cet étonnement marque un tournant dans leur compréhension de Jésus, les incitant à approfondir leur foi et à reconnaître sa nature divine.
Même dans les moments les plus sombres, nous pouvons affirmer, comme le psalmiste, que nous ne craindrons aucun mal car Dieu est avec nous. Cette assurance de la présence divine est essentielle pour vivre une vie de foi active et engagée, même au milieu des tempêtes.
8:28 Lorsqu'il fut à l'autre bord, dans le pays des Gadaréniens, deux démoniaques, sortant des sépulcres, vinrent au-devant de lui. Ils étaient si furieux que personne n'osait passer par là.
Jésus rencontre deux hommes possédés par des démons, vivant dans les sépulcres, un endroit sombre et effrayant, symbole de la mort et des ténèbres. Ces deux démoniaques sont une image de l’influence destructrice du mal dans la vie humaine. Ils sont tellement furieux et dangereux que personne n’ose même s’approcher de cet endroit, laissant ainsi ces hommes isolés et abandonnés dans leur souffrance.
Mais Jésus, en tant que lumière du monde, n’hésite pas à s’aventurer dans ce lieu redouté. Là où tout le monde voit des ténèbres, il apporte la lumière et la clarté. En osant s’approcher de ces hommes tourmentés, il montre son pouvoir sur les forces du mal et son désir de libérer ceux qui sont captifs de l’obscurité. Là où les autres reculent, Jésus avance pour apporter guérison, espoir et délivrance. Il révèle ainsi que la lumière divine n’a pas de limites et peut éclairer même les coins les plus sombres de la vie humaine.
8:29 Et voici, ils s'écrièrent: Qu'y a-t-il entre nous et toi, Fils de Dieu? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps?
Leur cri exprime une peur intense et un instinct de défense. Ils savent qu’ils sont face au “Fils de Dieu”, ce qui signifie qu’ils n’ont aucun moyen de s’opposer à lui. C’est une réaction de terreur et de soumission à une puissance qu’ils savent être infiniment supérieure à la leur.
Cette expression, « Qu’y a-t-il entre nous et toi », est une manière de dire : « Que viens-tu faire ici? Pourquoi t’intéresses-tu à nous ? » Elle exprime une séparation radicale entre les démons et Jésus.
Dès qu’ils voient Jésus, les démons le reconnaissent immédiatement comme le “Fils de Dieu”. Cela montre qu’ils savent parfaitement qui il est, alors même que beaucoup d’humains, à cette époque, ne l’avaient pas encore reconnu.
Les démons craignent Jésus car ils savent que son pouvoir dépasse largement le leur. Ils redoutent que Jésus ne les condamne ou ne les expulse.
Quand ils disent « avant le temps », ils font référence au moment du jugement final. Dans la théologie chrétienne, il est prévu un jugement ultime où les forces du mal (incluant les démons) seront définitivement vaincues et condamnées.
Les démons savent qu’un jour viendra où ils seront jugés et châtiés de manière irréversible. Ils redoutent que Jésus ne décide d’anticiper cette condamnation finale et ne les punisse dès maintenant, « avant le temps » prévu.
8:30 Il y avait loin d'eux un grand troupeau de pourceaux qui paissaient.
8:31 Les démons priaient Jésus, disant: Si tu nous chasses, envoie-nous dans ce troupeau de pourceaux.
8:32 Il leur dit: Allez! Ils sortirent, et entrèrent dans les pourceaux. Et voici, tout le troupeau se précipita des pentes escarpées dans la mer, et ils périrent dans les eaux.
Dans ce passage de Matthieu 8:30-32, les démons qui sont chassés par Jésus demandent à entrer dans un troupeau de porcs. Une fois qu’ils prennent possession des animaux, le résultat est immédiat : le troupeau entier se précipite du haut de la pente et se noie dans la mer. Ce dénouement démontre en effet la tendance destructrice inhérente aux forces démoniaques et, par extension, à toute influence du diable.
Dans la Bible, le diable est souvent associé à la tromperie, au vol et à la destruction. Jésus lui-même, en Jean 10:10, avertit : « Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance. » Cette distinction entre les deux forces est ici bien marquée : d’un côté, Jésus apporte la délivrance, la paix, et la restauration; de l’autre, les démons mènent à la perdition.
Enfin, ce passage illustre la conséquence spirituelle et morale de céder à l’influence de ce qui est mauvais. La leçon pour nous est que toute emprise du mal mène, tôt ou tard, à une forme de destruction. Jésus nous appelle, au contraire, à la vie, à l’intégrité, et à la liberté en Lui. Par Sa grâce, il offre à chacun la possibilité de vivre dans Sa paix et d’échapper aux forces destructrices qui cherchent à nous égarer.
8:33 Ceux qui les faisaient paître s'enfuirent, et allèrent dans la ville raconter tout ce qui s'était passé et ce qui était arrivé aux démoniaques.
8:34 Alors toute la ville sortit à la rencontre de Jésus; et, dès qu'ils le virent, ils le supplièrent de quitter leur territoire.
Lorsque Jésus intervient pour délivrer les possédés de leur souffrance, les habitants le prient de partir. Cette réaction est interprétée ici comme un refus symbolique de la grâce divine. L’auteur compare cette attitude à la foule qui, lors de la crucifixion, a crié : « Ôte, ôte, crucifie-le » (Jean 19:15), exprimant ainsi son rejet de Jésus. Ce rejet n’est pas seulement celui des Gergéséniens ou de ceux qui ont assisté à la crucifixion, mais il est vu comme un trait général de l’humanité : un refus du règne de Dieu et de la rédemption offerte par Jésus.
Satan comme « chef » du monde déchu
Selon la parole de Dieu, lorsque l’humanité choisit de rejeter le Christ, elle ouvre la porte à l’influence de Satan. En rejetant Jésus, le monde, symbolisé par la ville, se place sous la domination spirituelle de Satan. Satan devient alors le chef de ce monde en opposition à Dieu, non parce qu’il en est le créateur, mais parce que l’humanité s’éloigne de la lumière divine et tombe sous son pouvoir.
La patience et l’appel de Dieu
Malgré le rejet du Christ, Dieu continue d’offrir sa grâce. Il ne cesse d’appeler chaque personne à la réconciliation et use de patience, espérant que l’homme reconnaîtra son besoin de Dieu avant le jugement.
Dans cette perspective, la patience de Dieu est vue comme une opportunité offerte à tous, et un appel pressant à ceux qui n’ont pas encore accepté son salut. Le message encourage donc chacun à recevoir cette grâce sans tarder, pour échapper à la « colère à venir », c’est-à-dire au jugement final.