2:1 Quelques jours après, Jésus revint à Capernaüm. On apprit qu'il était à la maison,
2:2 et il s'assembla un si grand nombre de personnes que l'espace devant la porte ne pouvait plus les contenir. Il leur annonçait la parole.
2:3 Des gens vinrent à lui, amenant un paralytique porté par quatre hommes.
2:4 Comme ils ne pouvaient l'aborder, à cause de la foule, ils découvrirent le toit de la maison où il était, et ils descendirent par cette ouverture le lit sur lequel le paralytique était couché.
2:5 Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique: Mon enfant, tes péchés sont pardonnés.
Capernaüm était comme « la base » de Jésus pendant son ministère en Galilée. Il y avait déjà fait des miracles et enseigné. Il revient donc dans un lieu familier, où les gens attendent déjà quelque chose de lui sa renommée s’était répandue : les gens venaient de partout pour l’écouter et pour être guéris.
"Il leur annonçait la parole"
« La parole » ici, c’est l’Évangile du Royaume de Dieu :
Le règne de Dieu s’est approché. Convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle » (Marc 1:15). Donc, il ne fait pas que guérir les corps il enseigne, il révèle Dieu, il ouvre les cœurs. La Parole, c’est la vie de Dieu qui vient guérir de l’intérieur. Jésus ne vient pas d’abord changer les circonstances, mais le cœur humain.
"Les quatre hommes et le paralytique"
Ces quatre personnes représentent l’intercession et l’amour fraternel. Ils ne cherchent rien pour eux-mêmes, mais portent celui qui ne peut pas venir seul à Jésus. C’est un magnifique symbole de la foi communautaire. Parfois, certains ne peuvent pas avancer par eux-mêmes leur foi est « paralysée » et ils ont besoin d’être portés par la foi des autres.
Dieu se sert souvent de la foi d’autrui pour nous amener à lui.
"Le toit qu’ils découvrent"
le toit représente les obstacles qui empêchent d’accéder à Jésus. La foule empêche d’entrer, la maison est fermée alors ils montent et ouvrent une brèche. L’amour trouve toujours un chemin, même quand tout semble bloqué.
La foi ne recule pas devant les obstacles : elle les transforme en passage vers Dieu.
"Jésus, voyant leur foi… "
le texte dit « voyant leur foi », sans préciser si c’est celle du paralytique ou des quatre amis probablement celle de tous ensemble. Jésus voit la foi collective : celle de ceux qui portent et de celui qui se laisse porter. Jésus regarde le cœur, pas seulement la personne qui demande, mais l’amour qui agit à travers les autres.
"Tes péchés sont pardonnés"
C’est essentiel : avant de guérir le corps, Jésus guérit le cœur.
Il commence par le pardon, parce que la vraie paralysie, c’est celle du péché, du désespoir, de la culpabilité. Le pardon rétablit la communion avec Dieu c’est la guérison spirituelle. Jésus rend pur avant de rendre fort. Il libère l’âme avant le corps. La grâce agit du dedans vers le dehors.
2:6 Il y avait là quelques scribes, qui étaient assis, et qui se disaient au dedans d'eux:
2:7 Comment cet homme parle-t-il ainsi? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul?
2:8 Jésus, ayant aussitôt connu par son esprit ce qu'ils pensaient au dedans d'eux, leur dit: Pourquoi avez-vous de telles pensées dans vos coeurs?
2:9 Lequel est le plus aisé, de dire au paralytique: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi, prends ton lit, et marche?
2:10 Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés:
2:11 Je te l'ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison.
2:12 Et, à l'instant, il se leva, prit son lit, et sortit en présence de tout le monde, de sorte qu'ils étaient tous dans l'étonnement et glorifiaient Dieu, disant: Nous n'avons jamais rien vu de pareil.
Les scribes, spécialistes de la Loi, sont présents et écoutent en secret. Ils pensent :
« Comment cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul ? »
Pour eux, pardonner les péchés est un pouvoir divin.
Ils voient Jésus comme un homme ordinaire, donc ses paroles leur paraissent inacceptables.
Ils doutent de son autorité et ne reconnaissent pas encore sa divinité.
Jésus sait exactement ce qu’ils pensent dans leur cœur. Il leur demande :
« Pourquoi avez-vous de telles pensées dans vos cœurs ? »
Cela montre que Jésus est conscient des pensées secrètes, preuve de sa nature divine. Il ne se contente pas de parler, mais il confronte leurs doutes avec sagesse et autorité.
Le choix d’un miracle visible
Jésus leur explique :
« Lequel est le plus facile : dire au paralytique : “Tes péchés sont pardonnés” ou dire : “Lève-toi, prends ton lit, et marche” ? »
Le pardon est invisible : personne ne peut le voir directement.
La guérison est visible : tout le monde peut constater que l’homme se lève et marche.
Pour prouver qu’il a réellement l’autorité de Dieu sur la terre, Jésus accomplit un miracle public.
Jésus dit au paralytique :
« Lève-toi, prends ton lit et rentre chez toi. »
À l’instant, l’homme se lève, prend son lit et sort devant tous les témoins.
La foule est émerveillée et glorifie Dieu :
« Nous n’avons jamais rien vu de pareil ! »
Le miracle montre l’autorité de Jésus sur le pardon et sur la vie humaine.
Il confirme que sa parole est efficace et qu’il est véritablement le Fils de l’homme, c’est-à-dire le Messie envoyé par Dieu.
Jésus pardonne nos péchés. Ce passage nous rappelle que le pardon de Dieu est réel et puissant.
Jésus connaît nos cœurs. Rien n’est caché à Dieu, même nos pensées secrètes.
Les miracles confirment la parole. Le signe visible (la guérison) prouve le pardon invisible.
Le peuple reconnaît la gloire de Dieu. Les œuvres de Jésus éveillent l’admiration et la foi.
Jésus restaure totalement l’homme : le corps et l’âme sont touchés par sa puissance.
Applications pour nous aujourd’hui
Faire confiance à Jésus même quand les autres doutent. Croire que le pardon de Jésus est réel, même si on ne le voit pas. Comprendre que Jésus veut nous relever dans toutes les dimensions de notre vie : spirituelle, physique et émotionnelle. S’émerveiller de la puissance de Dieu et glorifier son nom pour ce qu’il accomplit autour de nous.
2:13 Jésus sortit de nouveau du côté de la mer. Toute la foule venait à lui, et il les enseignait.
2:14 En passant, il vit Lévi, fils d'Alphée, assis au bureau des péages. Il lui dit: Suis-moi. Lévi se leva, et le suivit.
Jésus devient de plus en plus connu. Les gens sont attirés par sa parole, ses miracles et surtout son autorité spirituelle. Il enseigne au bord du lac (probablement la mer de Galilée), un lieu symbolique de vie et de rencontre. Cela montre que Jésus n’attend pas les gens dans les synagogues : il va vers eux, là où ils se trouvent.
« En passant, il vit Lévi, fils d’Alphée, assis au bureau des péages. Il lui dit : Suis-moi. Lévi se leva, et le suivit. »
Lévi (appelé aussi Matthieu) était collecteur d’impôts, un métier mal vu à l’époque, car les publicains travaillaient pour les Romains et étaient souvent accusés d’être injustes ou corrompus. Pourtant, Jésus l’appelle ce qui montre que son message s’adresse à tous, même à ceux que la société rejette. Le simple appel « Suis-moi » suffit : Lévi quitte tout immédiatement pour suivre Jésus. C’est un acte de foi et de conversion totale.
Jésus attire les foules, mais il appelle aussi personnellement chacun à le suivre.
L’appel de Lévi montre que personne n’est exclu du Royaume de Dieu.
Le fait que Lévi devienne plus tard Matthieu, l’évangéliste, souligne comment une vie peut être transformée quand on répond à l’appel du Christ.
2:15 Comme Jésus était à table dans la maison de Lévi, beaucoup de publicains et de gens de mauvaise vie se mirent aussi à table avec lui et avec ses disciples; car ils étaient nombreux, et l'avaient suivi.
2:16 Les scribes et les pharisiens, le voyant manger avec les publicains et les gens de mauvaise vie, dirent à ses disciples: Pourquoi mange-t-il et boit-il avec les publicains et les gens de mauvaise vie?
2:17 Ce que Jésus ayant entendu, il leur dit: Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.
Dès que Jésus appelle Lévi (aussi appelé Matthieu), Lévi quitte tout pour le suivre, puis il organise un grand repas dans sa maison.
C’est une manière pour lui de remercier Jésus de l’avoir appelé, de présenter Jésus à ses amis, qui sont pour la plupart des publicains et des pécheurs. C’est donc un repas de joie et de conversion.
Qui sont les publicains ?
Les publicains étaient des collecteurs d’impôts pour le compte des Romains, souvent considérés comme traîtres par les Juifs, et réputés malhonnêtes, car ils exigeaient souvent plus d’argent que nécessaire pour s’enrichir. Donc, dans la société juive, les publicains étaient mal vus, rejetés, considérés comme « impurs ».
Qui sont les “gens de mauvaise vie” ? les personnes vivant en marge de la loi religieuse : prostituées, pécheurs publics, voleurs, marginaux, etc, en général, tous ceux que les religieux (scribes et pharisiens) jugeaient indignes de Dieu. Ils étaient exclus des synagogues et méprisés par les « justes ».
Pourquoi ils sont là avec Jésus ?
Parce que Jésus ne les rejette pas. Il les accueille, les écoute, les aime, et surtout, il leur offre une chance de changer. Ils viennent à lui parce qu’ils sentent qu’il ne les condamne pas, mais qu’il leur donne une espérance nouvelle.
C’est pour cela que Marc écrit : « ils étaient nombreux et le suivaient » Jésus attirait ceux qui avaient soif d’un vrai changement, d’un vrai amour.
Les scribes (spécialistes de la Loi) et les pharisiens (très stricts dans leurs pratiques religieuses) :
surveillaient Jésus,
cherchaient la moindre faute pour le discréditer ou le condamner,
et ne comprenaient pas sa manière d’agir.
Pour eux, manger avec des pécheurs signifiait se rendre impur. Mais Jésus, lui, voit plus loin que les apparences : il voit le cœur.
La réponse de Jésus : un message d’amour et de vérité
« Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin de médecin, mais les malades.
Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »
Jésus se compare à un médecin : il vient guérir le cœur, pas condamner.
Les « malades » sont ceux qui reconnaissent leur besoin d’aide, leur faiblesse, leur péché.
Les « justes » sont ceux qui se croient parfaits et pensent n’avoir besoin de rien Jésus ne peut rien faire pour eux s’ils ne reconnaissent pas leur besoin de salut.
2:18 Les disciples de Jean et les pharisiens jeûnaient. Ils vinrent dire à Jésus: Pourquoi les disciples de Jean et ceux des pharisiens jeûnent-ils, tandis que tes disciples ne jeûnent point?
2:19 Jésus leur répondit: Les amis de l'époux peuvent-ils jeûner pendant que l'époux est avec eux? Aussi longtemps qu'ils ont avec eux l'époux, ils ne peuvent jeûner.
2:20 Les jours viendront où l'époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront en ce jour-là.
2:21 Personne ne coud une pièce de drap neuf à un vieil habit; autrement, la pièce de drap neuf emporterait une partie du vieux, et la déchirure serait pire.
2:22 Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement, le vin fait rompre les outres, et le vin et les outres sont perdus; mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves.
Dans ce passage, les disciples de Jean-Baptiste et les pharisiens remarquent que les disciples de Jésus ne jeûnent pas comme eux. Intrigués, ils demandent pourquoi les compagnons de Jésus semblent vivre dans la joie alors qu’eux pratiquent le jeûne et la pénitence.
Les disciples de Jean suivaient l’enseignement de Jean-Baptiste, un prophète de la repentance. Ils jeûnaient pour se préparer à la venue du Messie, dans un esprit d’humilité et d’attente. Les pharisiens, quant à eux, jeûnaient par habitude religieuse, suivant leurs règles et traditions pour montrer leur piété.
Ainsi, même si leurs motivations différaient, les deux groupes partageaient une même pratique extérieure : le jeûne régulier. C’est pourquoi ils sont cités ensemble, même s’ils ne formaient pas un même camp spirituel.
Voyant que les disciples de Jésus ne jeûnent pas, ils s’interrogent : comment un maître censé venir de Dieu peut-il permettre à ses disciples de négliger un acte aussi sacré ?
Mais Jésus, avec sa sagesse divine, va leur répondre non pas en discutant des règles, mais en révélant le sens profond du moment présent et la nouveauté de sa mission.
L’époux et ses amis
Jésus répond d’abord :
« Les amis de l’époux peuvent-ils jeûner pendant que l’époux est avec eux ? »
Ici, l’époux représente Jésus lui-même, et les amis de l’époux sont ses disciples. Par cette image, il évoque la joie d’un mariage : c’est un temps de fête, non de jeûne. Tant que Jésus est là, c’est un temps de présence divine, de joie et de communion.
Mais il ajoute :
« Les jours viendront où l’époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront en ce jour-là. »
Il fait ici allusion à sa mort prochaine. Quand il sera « enlevé », c’est-à-dire crucifié et séparé d’eux, alors viendra le temps du jeûne, non plus comme un acte religieux extérieur, mais comme l’expression du manque et du désir de sa présence.
Ainsi, Jésus redéfinit le sens du jeûne : ce n’est plus une simple règle, mais une réponse du cœur à sa présence ou à son absence.
Le morceau de tissu neuf sur un vieux vêtement
Jésus poursuit avec une autre image :
« Personne ne coud une pièce de drap neuf à un vieil habit… »
Le vieux vêtement représente l’ancienne alliance, le système religieux fondé sur la Loi et les traditions. Le tissu neuf symbolise l’Évangile, la grâce et la nouveauté du Royaume de Dieu.
Si on essaie de coudre le neuf sur le vieux, la déchirure devient pire : autrement dit, on ne peut pas combiner la nouveauté de Jésus avec l’ancien système religieux.
Jésus n’est pas venu réparer ou améliorer les pratiques anciennes, mais apporter quelque chose de totalement nouveau : une alliance fondée sur la foi, l’amour et la présence de Dieu dans le cœur.
Le vin nouveau dans des outres neuves
Enfin, Jésus ajoute : « On ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres… »
À l’époque de Jésus (Ier siècle), on ne conservait pas le vin dans des bouteilles en verre elles n’existaient pas encore sous cette forme mais dans des outres, c’est-à-dire des sacs faits de peau d’animal, souvent de chèvre.
Ces peaux étaient tannées, cousues et imperméabilisées, servant de récipients souples pour le transport de liquides (eau, vin, huile…).
Pourquoi le vin nouveau posait problème :
Le vin nouveau (fraîchement fermenté) continue à produire du gaz carbonique pendant la fermentation.
Si on le plaçait dans une vieille outre, la peau déjà sèche et rigide ne pouvait plus se dilater.
Sous la pression du gaz, l’outre éclatait, perdant à la fois le vin et le récipient.
En revanche, une outre neuve, encore souple et élastique, pouvait s’étirer sans se rompre le vin pouvait donc fermenter sans danger.
Sens spirituel de la parabole : Jésus s’appuie sur ce fait concret pour enseigner que :
Le « vin nouveau » représente la vie nouvelle de l’Esprit, la grâce et la nouveauté du Royaume de Dieu.
Les « vieilles outres » symbolisent les mentalités rigides, les pratiques religieuses figées ou les cœurs qui refusent le changement.
Si on essaie de faire entrer la nouveauté divine dans des cadres anciens ou des cœurs fermés, ça « éclate » autrement dit, ça ne peut pas tenir.
À travers ces trois images l’époux, le tissu neuf et le vin nouveau Jésus révèle la nature radicalement nouvelle de son message.
L’époux : il inaugure un temps de joie et de présence divine.
Le tissu neuf : son message ne peut pas s’ajuster à l’ancien système religieux.
Le vin nouveau : il faut un cœur transformé pour accueillir la vie nouvelle qu’il apporte.
Jésus enseigne donc que le Royaume de Dieu n’est pas une amélioration de la religion ancienne, mais une réalité totalement nouvelle fondée sur la relation vivante avec lui. Le temps du Messie n’est pas celui du deuil, mais celui de la fête. Le jeûne retrouvera son sens plus tard, mais comme un élan d’amour, non comme une contrainte.
2:23 Il arriva, un jour de sabbat, que Jésus traversa des champs de blé. Ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis.
2:24 Les pharisiens lui dirent: Voici, pourquoi font-ils ce qui n'est pas permis pendant le sabbat?
2:25 Jésus leur répondit: N'avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu'il fut dans la nécessité et qu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui;
2:26 comment il entra dans la maison de Dieu, du temps du souverain sacrificateur Abiathar, et mangea les pains de proposition, qu'il n'est permis qu'aux sacrificateurs de manger, et en donna même à ceux qui étaient avec lui!
2:27 Puis il leur dit: Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat,
2:28 de sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat.
Dans l’Ancien Testament, Dieu avait ordonné à Moïse que le sabbat (le 7ᵉ jour) soit un jour de repos total :
« Le septième jour est le sabbat de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage » Exode 20:10 (4ᵉ commandement des Tables de la Loi)
Le sabbat rappelait, le repos de Dieu après la Création (Genèse 2:2-3), la libération d’Israël de l’esclavage en Égypte (Deutéronome 5:15), et devait être un jour de repos, de joie, et de communion avec Dieu.
Mais avec le temps, les pharisiens et les scribes avaient ajouté de nombreuses règles détaillées : on ne devait pas cueillir, moissonner, porter, cuisiner, etc. Ces règles humaines (le “fardeau”) avaient fini par étouffer l’esprit de la Loi.
L’incident : les disciples arrachent des épis
Les disciples avaient faim en marchant un jour de sabbat, et arrachaient des épis de blé pour les manger. Selon la tradition pharisienne, cela équivalait à “récolter”, donc un travail interdit le sabbat.
Les pharisiens accusent donc Jésus : « Pourquoi font-ils ce qui n’est pas permis pendant le sabbat ? »
La réponse de Jésus : l’exemple du roi David
Jésus leur répond par un exemple tiré des Écritures (1 Samuel 21:1-6) :
David, fuyant Saül et affamé, entra dans la Maison de Dieu. Le prêtre lui donna les pains de proposition, sacrés, normalement réservés aux prêtres. Mais Dieu n’a pas condamné David, car il agissait dans la nécessité, pas par mépris de la Loi.
Jésus rappelle donc que la Loi n’est pas faite pour détruire la vie, mais pour la protéger. La miséricorde prime sur le rite.
Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat
Jésus dit : Le sabbat a été institué pour le bien de l’homme, pas pour enchaîner l’homme sous une règle. Dieu a créé le sabbat pour donner du repos, pour bénir et renouveler l’homme. Pas pour le piéger dans une liste de prohibitions. Quand l’homme a faim, soif, ou est dans le besoin, il ne viole pas le sabbat en agissant pour vivre. Dieu préfère l’amour, la vie, et la compassion à la rigidité rituelle.
Le Fils de l’homme est maître même du sabbat
Cette phrase est très forte :
« Fils de l’homme » titre que Jésus emploie pour parler de lui-même (voir Daniel 7:13).
En disant cela, il affirme :
qu’il a autorité divine sur la Loi elle-même,
qu’il peut en révéler le sens véritable, car il vient de Dieu.
En d’autres mots :
Jésus n’abolit pas le sabbat il le réoriente vers son but initial : le salut, la vie, la compassion.
Il est Seigneur du sabbat, car il est Seigneur de la Création, celui par qui le sabbat a été institué.