1:1 Commencement de l'Évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu.
Dans le tout premier verset de son livre, Marc écrit : « Commencement de l’Évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu ».
Dès l’ouverture, il annonce ce qu’il veut proclamer : Jésus n’est pas seulement un homme ou un prophète, mais le Christ, c’est-à-dire le Messie attendu, et surtout le Fils de Dieu.
Le mot « Évangile » vient du grec euangelion qui signifie « Bonne Nouvelle ». Il ne désigne pas seulement un livre, mais le message central de la foi chrétienne : Dieu agit pour sauver l’humanité par Jésus.
Quand Marc dit « commencement de l’Évangile », il parle du début de la Bonne Nouvelle, c’est-à-dire l’entrée en scène de Jésus dans sa mission publique. Contrairement à d’autres évangiles qui racontent l’enfance de Jésus, Marc commence directement par Jean-Baptiste et le baptême de Jésus, là où le salut commence à se manifester.
Ainsi, dès la première phrase, Marc pose le cœur de sa foi : la Bonne Nouvelle, c’est que Jésus est le Messie et le Fils de Dieu, venu révéler l’amour et le salut de Dieu pour tous.
1:2 Selon ce qui est écrit dans Ésaïe, le prophète: Voici, j'envoie devant toi mon messager, Qui préparera ton chemin;
1:3 C'est la voix de celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers.
1:4 Jean parut, baptisant dans le désert, et prêchant le baptême de repentance, pour la rémission des péchés.
1:5 Tout le pays de Judée et tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui; et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain.
1:6 Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.
1:7 Il prêchait, disant: Il vient après moi celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier, en me baissant, la courroie de ses souliers.
1:8 Moi, je vous ai baptisés d'eau; lui, il vous baptisera du Saint Esprit.
Dans les premiers versets de l’Évangile de Marc, Dieu envoie un messager pour préparer le chemin de son Fils. Ce messager, c’est Jean-Baptiste, prophète vivant dans le désert. Sa mission est de préparer les cœurs des habitants de Jérusalem en les appelant à la repentance, c’est-à-dire à changer de vie et revenir vers Dieu. Les gens viennent à lui, confessent leurs péchés et se font baptiser dans le fleuve du Jourdain, un lieu symbolique qui rappelle l’entrée en Terre promise.
Le baptême dans ce fleuve marque donc une nouvelle étape spirituelle, un passage vers une vie renouvelée avec Dieu.
Jean vit de manière très simple : il porte un vêtement de poils de chameau et une ceinture de cuir, et se nourrit de sauterelles et de miel sauvage. Ces détails ne sont pas anecdotiques : ils montrent que Jean est entièrement consacré à Dieu, qu’il vit dans la confiance et le détachement matériel, comme les grands prophètes d’Israël. Sa vie simple reflète sa mission : annoncer Jésus et préparer les cœurs, sans chercher le confort ou la richesse.
Jean proclame aussi que quelqu’un de plus grand que lui va venir. Lui, il baptise avec de l’eau, mais celui qui vient, Jésus, baptisera avec le Saint-Esprit. Le Saint-Esprit est la présence même de Dieu qui agit dans le cœur des hommes. Recevoir ce baptême, c’est recevoir la force, la guidance et la vie de Dieu pour être transformé intérieurement et vivre selon sa volonté.
Ainsi, Marc nous montre dès le début que l’Évangile est la Bonne Nouvelle : Jésus est le Messie et le Fils de Dieu, venu pour offrir à tous une vie nouvelle, guidée par l’Esprit de Dieu. Jean-Baptiste prépare la route, et Jésus accomplira ce salut promis.
1:9 En ce temps-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.
1:10 Au moment où il sortait de l'eau, il vit les cieux s'ouvrir, et l'Esprit descendre sur lui comme une colombe.
1:11 Et une voix fit entendre des cieux ces paroles: Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j'ai mis toute mon affection.
Jésus, bien qu’il soit le Fils de Dieu et le Messie, vient humblement de Nazareth, un petit village sans importance. Ce détail n’est pas anodin : Dieu choisit un lieu simple et méprisé pour montrer que son plan passe par l’humilité et non par la gloire humaine.
Lorsqu’il se présente à Jean-Baptiste pour être baptisé, Jésus n’a pas besoin de pardon, car il est sans péché. Mais il se fait baptiser pour nous donner l’exemple : devant Dieu et devant les hommes, il inaugure un chemin de conversion, de repentance et de vie nouvelle. En descendant dans l’eau, il s’identifie à nous ; en en ressortant, il annonce déjà la nouvelle naissance que chacun est appelé à vivre.
C’est précisément au moment où il sort de l’eau que les cieux s’ouvrent. Avant, à cause du péché, le ciel était comme fermé et une séparation existait entre Dieu et l’humanité. Mais grâce à Jésus, le chemin vers Dieu s’ouvre à nouveau : la communion est rétablie et la réconciliation est offerte. L’Esprit descend sur lui comme une colombe, signe de paix, de douceur et de la présence de Dieu qui repose désormais sur lui. Cette image rappelle aussi la colombe de Noé, qui annonçait une nouvelle alliance entre Dieu et les hommes.
Enfin, une voix se fait entendre : « Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute mon affection ». Le Père confirme publiquement que Jésus est son Fils unique, celui qui lui est cher et en qui il se réjouit pleinement.
Ce moment manifeste la Trinité :
Jésus (le Fils) dans l’eau,
l’Esprit qui descend,
le Père qui parle.
Ainsi, le baptême de Jésus marque le début de sa mission : il reçoit la confirmation du Père et la puissance de l’Esprit pour accomplir son œuvre de salut.
1:12 Aussitôt, l'Esprit poussa Jésus dans le désert,
1:13 où il passa quarante jours, tenté par Satan. Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient.
Juste après son baptême, où il est proclamé « Fils bien-aimé » par le Père, Jésus est immédiatement poussé par l’Esprit au désert. Cela montre que ce temps d’épreuve n’est pas un accident mais fait partie du plan de Dieu : l’Esprit conduit Jésus à affronter le mal pour révéler quelle sorte de Messie il sera. Contrairement à un Messie triomphant et politique, il choisit la fidélité à Dieu, même dans l’épreuve.
Le désert, dans la Bible, est à la fois un lieu de danger et de rencontre avec Dieu. Israël y a passé quarante ans après la sortie d’Égypte : tout le peuple, conduit par Moïse, a erré longtemps à cause de son manque de foi, et c’était pour lui un temps d’épreuve et de purification avant d’entrer en Terre promise. De même, Jésus vit quarante jours de tentation : pleinement homme, il affronte le combat spirituel, mais là où Adam et Israël ont failli, lui reste fidèle.
Marc précise que Jésus était avec les bêtes sauvages. Cela peut représenter à la fois le danger réel du désert, mais aussi une image plus profonde : Jésus inaugure une création réconciliée, comme le nouvel Adam au paradis, en paix avec les animaux. En même temps, ce détail souligne que Jésus est exposé aux forces hostiles de ce monde.
Enfin, les anges le servent. Cela signifie que Dieu ne l’abandonne pas dans l’épreuve : comme Élie nourri au désert, Jésus reçoit la force et la consolation nécessaires pour tenir. Ces messagers de Dieu manifestent la fidélité du Père, qui accompagne son Fils même au cœur du combat.
Ainsi, en deux phrases seulement, Marc nous dit l’essentiel : Jésus, conduit par l’Esprit, affronte Satan, traverse l’épreuve, reste fidèle, et manifeste déjà le salut d’une humanité réconciliée avec Dieu et avec la création.
1:14 Après que Jean eut été livré, Jésus alla dans la Galilée, prêchant l'Évangile de Dieu.
1:15 Il disait: Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle.
Jean-Baptiste a été arrêté par Hérode. Sa mission de préparer le chemin est terminée, et maintenant Jésus commence publiquement son ministère.
Jésus proclame alors : « Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle » .
« Le temps est accompli » : c’est le moment fixé par Dieu, celui que les prophètes avaient annoncé. Toutes les promesses convergent vers Jésus : le Sauveur est arrivé.
« Le royaume de Dieu est proche » : ce n’est pas d’abord le jugement, mais la bonne nouvelle que Dieu vient régner au milieu des hommes. Le royaume s’approche parce que Jésus, le Roi, est là. Pour ceux qui croient, c’est la grâce et la vie nouvelle ; pour ceux qui refusent, le jugement viendra plus tard.
« Repentez-vous et croyez » : c’est la première réponse que Dieu attend. Se repentir, c’est reconnaître ses péchés, changer de direction et se tourner vers Lui. Croire, c’est placer sa confiance dans Jésus et dans la bonne nouvelle qu’il apporte.
1:16 Comme il passait le long de la mer de Galilée, il vit Simon et André, frère de Simon, qui jetaient un filet dans la mer; car ils étaient pêcheurs.
1:17 Jésus leur dit: Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes.
1:18 Aussitôt, ils laissèrent leurs filets, et le suivirent.
1:19 Étant allé un peu plus loin, il vit Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, qui, eux aussi, étaient dans une barque et réparaient les filets.
1:20 Aussitôt, il les appela; et, laissant leur père Zébédée dans la barque avec les ouvriers, ils le suivirent.
Jésus passait le long de la mer de Galilée, un lieu de vie quotidienne pour les pêcheurs. Cette mer, vaste et ouverte, peut aussi symboliser le monde dans lequel Dieu veut que son peuple agisse.
En passant, Jésus vit Simon et André, qui jetaient leurs filets. Ils étaient pêcheurs de métier, mais symboliquement, tous les hommes sont « pêcheurs » dans le sens qu’ils ont besoin de salut. Jésus les appelle à un nouveau rôle : « Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes ».
Avant de pouvoir répondre à cet appel, il faut avoir un cœur ouvert. Dieu est celui qui attire les personnes vers Lui ; certains ont le cœur réceptif et répondent à son appel, d’autres le cœur fermé et ne reconnaissent pas sa voix.
Quand le cœur est ouvert, l’appel de Jésus se déroule ensuite en trois étapes :
Être appelé par Jésus : l’initiative vient toujours de Lui.
Le suivre : laisser derrière soi l’ancienne vie pour marcher avec Jésus.
L’imiter : apprendre de sa vie, de son service et de son obéissance à Dieu.
Pêcheurs d’hommes signifie que, tout comme ils prenaient des poissons dans leurs filets, ils seront maintenant amenés à rassembler des personnes pour le royaume de Dieu, à partager la bonne nouvelle et à inviter d’autres à suivre Christ.
L’autorité de Jésus se manifeste immédiatement : « Aussitôt ils laissèrent leurs filets ». En une seule parole, il transforme leur vie. Jacques et Jean, fils de Zébédée, sont également appelés et répondent de la même manière, laissant tout derrière eux pour suivre Jésus.
1:21 Ils se rendirent à Capernaüm. Et, le jour du sabbat, Jésus entra d'abord dans la synagogue, et il enseigna.
1:22 Ils étaient frappés de sa doctrine; car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme les scribes.
Jésus se rend à Capernaüm, et le jour du sabbat, il entre dans la synagogue pour enseigner. Le sabbat était le jour de repos et de rassemblement des Juifs, consacré à Dieu. C’était aussi le moment où la communauté se réunissait pour écouter la lecture des Écritures. Jésus choisit donc ce cadre pour parler, afin de toucher directement ceux qui recherchaient la Parole de Dieu.
Dans la synagogue, Jésus enseigne. Ce mot ne signifie pas seulement « donner une leçon », mais expliquer le sens profond des Écritures et révéler la volonté de Dieu. Mais, contrairement aux autres maîtres religieux, Jésus ne parle pas en citant seulement les traditions ou les anciens rabbins. Il parle avec une force intérieure, une conviction et une clarté uniques.
Les auditeurs sont frappés par sa doctrine, c’est-à-dire par son enseignement. Ils sont surpris, même bouleversés, car personne ne parlait comme lui. Ses paroles ne sont pas seulement des explications : elles portent une puissance spirituelle qui touche le cœur et transforme la vie.
Marc souligne que Jésus enseignait « avec autorité », et non comme les scribes. Les scribes répétaient ce que d’autres avaient dit avant eux, mais Jésus parlait comme celui qui détient lui-même la vérité. Son autorité venait de Dieu. Il ne faisait pas que commenter la Loi, il révélait la volonté de Dieu avec la puissance de l’Esprit.
Ainsi, dès le début de son ministère, Jésus se distingue : il ne vient pas seulement rappeler des règles, mais apporter la vie et la vérité. Ses paroles sont vivantes, elles portent en elles l’autorité divine et elles appellent à la transformation du cœur.
1:23 Il se trouva dans leur synagogue un homme qui avait un esprit impur, et qui s'écria:
1:24 Qu'y a-t-il entre nous et toi, Jésus de Nazareth? Tu es venu pour nous perdre. Je sais qui tu es: le Saint de Dieu.
Dans la synagogue se trouve un homme possédé par un esprit impur. Quand Jésus enseigne avec autorité, cet esprit réagit et crie. Ce qui est frappant, c’est que le démon parle au pluriel : « Qu’y a-t-il entre nous et toi ? » Cela montre que le combat de Jésus n’est pas contre un seul esprit, mais contre tout le royaume des ténèbres. L’ennemi se reconnaît dans une communauté de forces mauvaises, unies dans leur révolte contre Dieu.
Le démon dit aussi : « Tu es venu pour nous perdre. » C’est une confession involontaire : les puissances mauvaises savent que Jésus est venu pour les vaincre et les détruire. Là où les hommes doutent encore de qui est Jésus, les démons, eux, le savent et le craignent.
Ensuite, le démon appelle Jésus : « Le Saint de Dieu ». C’est un titre très fort. Dans l’Ancien Testament, « le Saint » désigne Dieu lui-même, séparé du mal et parfaitement pur. Ici, le démon reconnaît que Jésus est le Messie, consacré par Dieu, rempli de l’Esprit Saint, totalement pur et sans péché. En l’appelant ainsi, l’esprit impur déclare malgré lui la vérité : Jésus est celui qui vient de Dieu pour sauver les hommes et briser la puissance du mal.
1:25 Jésus le menaça, disant: Tais-toi, et sors de cet homme.
1:26 Et l'esprit impur sortit de cet homme, en l'agitant avec violence, et en poussant un grand cri.
1:27 Tous furent saisis de stupéfaction, de sorte qu'il se demandaient les uns aux autres: Qu'est-ce que ceci? Une nouvelle doctrine! Il commande avec autorité même aux esprits impurs, et ils lui obéissent!
1:28 Et sa renommée se répandit aussitôt dans tous les lieux environnants de la Galilée.
Dans l’Évangile de Marc, le premier miracle rapporté est l’expulsion d’un démon dans la synagogue de Capernaüm. Dès le début de son ministère, Jésus manifeste son autorité divine. Alors que les scribes enseignaient sans puissance réelle, lui enseigne avec une parole qui agit et qui libère. Quand il ordonne à l’esprit impur : « Tais-toi et sors de cet homme », le démon n’a pas le choix. Il peut crier, agiter l’homme avec violence, mais il ne peut pas désobéir, car face à Jésus son pouvoir est limité.
Cette scène nous révèle une vérité fondamentale : l’autorité de Jésus est illimitée. Il est le Fils de Dieu, héritier du trône, celui à qui le Père a remis toute puissance dans le ciel et sur la terre. Sa parole ne peut être contestée ni repoussée. Les démons tremblent devant lui, car ils savent qu’ils ont affaire à Dieu lui-même. Ainsi, quand Jésus parle, ils doivent se soumettre immédiatement.
Les témoins de cette délivrance furent saisis d’étonnement, car jamais ils n’avaient vu un tel pouvoir. Sa renommée se répandit aussitôt, non par une publicité humaine, mais parce que la puissance de Dieu attirait les foules. L’autorité de Jésus se manifesta dès le commencement dans trois domaines : l’appel de ses disciples, son enseignement public et la délivrance des opprimés.
Aujourd’hui encore, cette autorité reste la même. L’Église est appelée à continuer l’œuvre de Jésus : annoncer l’Évangile, enseigner la vérité et chasser les démons. Mais tout cela ne se fait pas par notre propre force ; c’est uniquement au nom de Jésus-Christ que nous pouvons agir. Lui seul a reçu tout pouvoir et toute autorité, et c’est dans sa victoire que nous avançons.
Ainsi, ce passage nous rappelle que l’autorité de Christ est sans limite, tandis que celle des démons est restreinte et condamnée. Jésus est Seigneur, et devant lui tout genou fléchira et toute langue confessera qu’il est le Fils de Dieu.
1:29 En sortant de la synagogue, ils se rendirent avec Jacques et Jean à la maison de Simon et d'André.
1:30 La belle-mère de Simon était couchée, ayant la fièvre; et aussitôt on parla d'elle à Jésus.
1:31 S'étant approché, il la fit lever en lui prenant la main, et à l'instant la fièvre la quitta. Puis elle les servit.
En sortant de la synagogue, Jésus se rend dans la maison de Simon (Pierre) et d’André, accompagné de Jacques et Jean. Là, on lui parle aussitôt de la belle-mère de Pierre qui est couchée avec de la fièvre. Jésus s’approche, lui prend la main, la relève, et aussitôt la fièvre la quitte. Elle se met alors à les servir.
Pourquoi Jacques et Jean avec Jésus ?
Jacques et Jean font partie des premiers appelés. Avec Pierre et André, ils forment un noyau proche autour de Jésus. Plus tard, Pierre, Jacques et Jean seront témoins de la transfiguration, de la résurrection de la fille de Jaïre et de Gethsémané. Déjà ici, Jésus les forme en les rendant témoins de son autorité et de sa compassion.
Jésus veut former ses disciples de près, afin qu’ils deviennent à leur tour des témoins solides.
Pourquoi aller chez Simon et André ?
Simon et André sont frères. Jésus ne reste pas seulement à la synagogue : il entre dans leur maison. Cela montre que sa puissance n’est pas limitée au lieu de culte, mais qu’elle se déploie aussi dans le quotidien, dans la vie de famille.
Jésus veut agir dans nos foyers, dans nos relations, dans la vie de tous les jours.
Jésus montre son autorité sur la maladie
Après avoir chassé un démon à la synagogue, Jésus démontre ici qu’il a aussi autorité sur le corps malade. Il s’approche, prend la main de la femme, et la relève. Son geste est à la fois tendre et puissant.
Ni les démons ni la maladie ne résistent à Jésus. Il est Seigneur de tout : du monde spirituel et du monde physique.
“Elle les servit” le signe d’une vraie guérison
Marc insiste : aussitôt guérie, la belle-mère de Pierre se met à servir. Ce n’est pas un détail. Dans cet évangile, le service est au cœur de la vie chrétienne. La guérison n’est donc pas seulement un retour à la santé physique, mais une restauration complète : du lit de la fièvre au service des autres.
Une vie touchée par Jésus devient une vie de service.
La fièvre est ici l’image de l’agitation intérieure causée par le péché. Séparé de Dieu, l’homme a perdu la paix et vit dans l’inquiétude, dans une activité centrée sur lui-même. Mais quand Jésus intervient, il relève, il restaure, et il rend capable de servir Dieu et les autres. L’amour remplace l’agitation, et le cœur trouve enfin le vrai repos.
La grâce de Jésus ne nous guérit pas seulement : elle nous transforme et nous envoie dans le service.
1:32 Le soir, après le coucher du soleil, on lui amena tous les malades et les démoniaques.
1:33 Et toute la ville était rassemblée devant sa porte.
1:34 Il guérit beaucoup de gens qui avaient diverses maladies; il chassa aussi beaucoup de démons, et il ne permettait pas aux démons de parler, parce qu'ils le connaissaient.
Ce texte nous montre plusieurs vérités importantes sur Jésus et sur la manière dont il agit.
D’abord, Marc précise que les malades furent amenés le soir, après le coucher du soleil. Pourquoi attendre ce moment-là ? Parce qu’on était à Capernaüm, un village juif qui respectait la loi du sabbat. Durant le sabbat, il était interdit de porter un fardeau ou de se déplacer pour ce genre de choses. Une fois le sabbat terminé, au coucher du soleil, le peuple pouvait alors librement se rendre chez Jésus avec leurs malades. Cela montre la foi et l’impatience du peuple : dès que la loi le permettait, ils se précipitaient pour chercher la guérison auprès de lui.
Marc ajoute : « toute la ville était rassemblée devant sa porte ». Cela ne veut pas dire que chaque habitant sans exception était présent, mais c’est une manière de dire que la foule était immense, que presque tout Capernaüm accourait. La réputation de Jésus grandissait rapidement : les gens attendaient et voulaient le voir, certains par désespoir, d’autres par curiosité, tous fascinés par la puissance qui se dégageait de lui.
Ensuite, Jésus guérit beaucoup de malades de toutes sortes de maladies. Cela montre que sa puissance n’est pas limitée à un domaine précis, mais qu’il est venu pour apporter une guérison totale, physique, spirituelle et morale. À côté des guérisons, il chassait aussi les démons : signe que le Royaume de Dieu est plus fort que les puissances des ténèbres et qu’en lui, les hommes retrouvent la liberté.
Mais un détail surprend : « il ne permettait pas aux démons de parler, parce qu’ils le connaissaient ». Pourquoi ? Parce que les démons savaient très bien qui il était : le Fils de Dieu, le Saint de Dieu. Mais Jésus ne voulait pas que son identité soit proclamée par des esprits impurs. Il voulait que cette vérité soit révélée par Dieu au cœur des hommes, et non criée au hasard par les démons. De plus, son heure n’était pas encore venue : il révélait son identité progressivement, selon le plan du Père.
1:35 Vers le matin, pendant qu'il faisait encore très sombre, il se leva, et sortit pour aller dans un lieu désert, où il pria.
Cela montre son désir de communion intime avec Dieu avant toute autre chose.
Avant de guérir, d’enseigner, ou de rencontrer les foules, il commence sa journée dans le silence, seul avec le Père. C’est une priorité spirituelle.
Cela nous apprend que pour affronter la journée, les choix, les épreuves, il faut d’abord se connecter à Dieu, avant tout le reste.
Il va dans un lieu désert
Ce n’est pas un hasard : le désert symbolise le silence, le retrait du monde, là où plus rien ne distrait. Dans la Bible, le désert est souvent le lieu de la rencontre avec Dieu (Moïse, Élie, Jean-Baptiste, Jésus). C’est l’endroit où l’on écoute, où le cœur s’apaise, où Dieu parle plus clairement.
Il prie
La prière, ici, n’est pas une simple demande.
C’est une conversation d’amour et de guidance : Jésus cherche la volonté du Père, se ressource, se renouvelle intérieurement, il prie pour se renouveler, pour garder le cap, et pour rester aligné avec la mission que Dieu lui confie.
1:36 Simon et ceux qui étaient avec lui se mirent à sa recherche;
1:37 et, quand ils l'eurent trouvé, ils lui dirent: Tous te cherchent.
1:38 Il leur répondit: Allons ailleurs, dans les bourgades voisines, afin que j'y prêche aussi; car c'est pour cela que je suis sorti.
1:39 Et il alla prêcher dans les synagogues, par toute la Galilée, et il chassa les démons.
“Tous te cherchent”
Les gens cherchaient Jésus pour ses miracles, pour obtenir de l’aide, des guérisons ou du réconfort.
Mais Jésus veut que les hommes le cherchent pour qui il est, non pour ce qu’il donne.
Ce verset montre la différence entre chercher Dieu pour ses bienfaits et chercher Dieu pour Lui-même.
“Allons ailleurs”
Jésus ne veut pas rester au même endroit, même si tout le monde le réclame. Il rappelle que sa mission n’est pas de bâtir une popularité locale, mais d’annoncer la Bonne Nouvelle partout. Il est venu pour toucher tous les hommes, pas seulement une ville ou un groupe. Cela nous enseigne qu’un vrai disciple ne se contente pas du confort ou du succès, mais suit la volonté de Dieu, même si cela veut dire aller plus loin.
“Car c’est pour cela que je suis sorti”
Cette phrase a deux sens :
Sorti de la maison ou de Capharnaüm pour aller prêcher ailleurs, concrètement.
Sorti du Père, venu du ciel pour accomplir sa mission divine : annoncer le Royaume et sauver les âmes.
Jésus rappelle ainsi qu’il a une mission céleste : il est envoyé pour proclamer la vérité, pas seulement pour faire des miracles.
“Il alla prêcher dans les synagogues”
Au début, Jésus prêche dans les synagogues, car c’est là que les Juifs se rassemblent pour lire les Écritures. Il commence par le peuple d’Israël, comme les prophéties l’avaient annoncé, avant que son message s’ouvre à toutes les nations.
“Par toute la Galilée”
La Galilée est une région au nord d’Israël, habitée à la fois par des Juifs et des non-Juifs.
Cela symbolise déjà que le message de Jésus est universel : il ne s’adresse pas qu’à un seul peuple, mais à tous ceux qui veulent écouter.
“Et il chassa les démons”
Marc précise que Jésus chassait les démons pour montrer son autorité spirituelle.
Les maladies touchent le corps, mais les démons représentent les forces du mal qui asservissent les âmes. En les chassant, Jésus montre que le Royaume de Dieu a commencé à vaincre les ténèbres.
1:40 Un lépreux vint à lui; et, se jetant à genoux, il lui dit d'un ton suppliant: Si tu le veux, tu peux me rendre pur.
1:41 Jésus, ému de compassion, étendit la main, le toucha, et dit: Je le veux, sois pur.
1:42 Aussitôt la lèpre le quitta, et il fut purifié.
1:43 Jésus le renvoya sur-le-champ, avec de sévères recommandations,
1:44 et lui dit: Garde-toi de rien dire à personne; mais va te montrer au sacrificateur, et offre pour ta purification ce que Moïse a prescrit, afin que cela leur serve de témoignage.
1:45 Mais cet homme, s'en étant allé, se mit à publier hautement la chose et à la divulguer, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer publiquement dans une ville. Il se tenait dehors, dans des lieux déserts, et l'on venait à lui de toutes parts.
Un lépreux s’approche de Jésus, tombe à genoux et lui dit avec foi : “Si tu le veux, tu peux me rendre pur.”
Cette simple phrase exprime toute la foi de cet homme. Il ne doute pas du pouvoir de Jésus (“tu peux”), mais il se soumet à sa volonté (“si tu le veux”). C’est une prière humble, confiante et respectueuse.
Dans la Bible, la lèpre symbolise le péché : une maladie qui rend impur, qui isole, qui coupe du contact avec Dieu et avec les autres. Les lépreux vivaient à l’écart, exclus de la société et considérés comme impurs selon la Loi de Moïse.
Le fait que ce lépreux s’approche de Jésus est donc un acte de foi immense. Il croit que Jésus a le pouvoir non seulement de guérir son corps, mais aussi de le purifier complètement.
“Jésus, ému de compassion, étendit la main, le toucha et dit : Je le veux, sois pur.”
Chaque mot compte ici.
“Ému de compassion” signifie littéralement “bouleversé jusqu’aux entrailles” c’est la miséricorde profonde de Jésus.
“Il étendit la main et le toucha” : un geste interdit, car toucher un lépreux rendait impur.
Mais Jésus ne devient pas impur. C’est au contraire sa pureté qui purifie l’autre.
Ce geste montre que le Christ ne craint pas notre impureté, nos fautes, nos blessures : il les touche pour nous guérir.
Quand Jésus dit “Je le veux”, sa parole agit immédiatement.
“Aussitôt la lèpre le quitta, et il fut purifié.”
Cette guérison instantanée montre que la Parole de Jésus crée ce qu’elle dit, comme au commencement du monde lorsque Dieu dit : “Que la lumière soit”, et la lumière fut.
Après le miracle, Jésus lui ordonne :
“Garde-toi de rien dire à personne, mais va te montrer au sacrificateur et offre pour ta purification ce que Moïse a prescrit, afin que cela leur serve de témoignage.”
Pourquoi ce commandement ?
Dans la Loi de Moïse (Lévitique 14), un lépreux guéri devait se présenter au prêtre pour que celui-ci constate officiellement sa guérison et offre un sacrifice de purification. C’était la preuve légale qu’il pouvait réintégrer la communauté.
Jésus respecte donc la Loi. Il veut que le prêtre voie le miracle et qu’il serve de témoignage officiel : une preuve que le Messie agit conformément à Dieu.
Mais il demande aussi le silence pour éviter les malentendus : il ne veut pas être vu comme un simple faiseur de miracles, mais comme le Sauveur venu guérir les cœurs.
Le lépreux, rempli de joie, ne peut se taire. Il annonce partout ce qui lui est arrivé.
Mais cette désobéissance a des conséquences :
“Jésus ne pouvait plus entrer publiquement dans une ville.”
Le bruit du miracle attire des foules cherchant des guérisons physiques, mais cela empêche Jésus d’enseigner librement et d’accomplir sa mission spirituelle.
C’est pour cela qu’il demandait le silence : non pas pour cacher la vérité,
mais pour que sa mission reste centrée sur la foi, pas sur le spectacle des miracles.
Le passage se termine ainsi :
“Il se tenait dehors, dans des lieux déserts, et l’on venait à lui de toutes parts.”
Ce verset est profondément symbolique. Avant, c’était le lépreux qui devait vivre “dehors”, exclu de la société. Mais maintenant, Jésus prend sa place : il devient celui qui se tient à l’extérieur.
Il s’identifie à l’exclu pour que l’exclu soit réintégré.
Et c’est “dans les lieux déserts” que les gens viennent à lui.
Le désert, dans la Bible, est le lieu de la rencontre avec Dieu un espace de silence, de dépouillement, où le cœur s’ouvre.
Spirituellement, cela signifie que c’est dans le désert du cœur, loin du bruit du monde, que nous rencontrons vraiment Jésus.