16:1 Les pharisiens et les sadducéens abordèrent Jésus et, pour l'éprouver, lui demandèrent de leur faire voir un signe venant du ciel.
16:2 Jésus leur répondit: Le soir, vous dites: Il fera beau, car le ciel est rouge; et le matin:
16:3 Il y aura de l'orage aujourd'hui, car le ciel est d'un rouge sombre. Vous savez discerner l'aspect du ciel, et vous ne pouvez discerner les signes des temps.
16:4 Une génération méchante et adultère demande un miracle; il ne lui sera donné d'autre miracle que celui de Jonas. Puis il les quitta, et s'en alla.
Les pharisiens et les sadducéens, deux groupes religieux influents en Israël, viennent éprouver Jésus en lui demandant un signe du ciel.
Les pharisiens étaient stricts dans l’obéissance à la Loi et aux traditions orales. Les sadducéens ne croyaient ni aux anges, ni à la résurrection, ni à l’âme après la mort.
Normalement, ces deux groupes étaient opposés, mais ici, ils s’unissent contre Jésus, ce qui montre la gravité de leur rejet envers lui.
Ils demandent un signe venant du ciel, c’est-à-dire un miracle spectaculaire, visible dans le ciel, pour prouver qu’il est bien le Messie. Pourtant, Jésus avait déjà accompli de nombreux miracles sur terre (guérisons, multiplication des pains, marche sur l’eau…), mais ils refusaient d’y croire.
Jésus leur fait remarquer qu’ils savent interpréter les signes naturels pour prévoir le temps :
Le soir, un ciel rouge annonce du beau temps, le matin, un ciel rouge sombre annonce un orage.
Ils utilisent leur intelligence pour comprendre les phénomènes naturels, mais ils sont incapables de discerner les signes spirituels qui annoncent la venue du Messie.
Hypocrisie des chefs religieux
Ils savent interpréter le climat, mais pas l’accomplissement des prophéties messianiques.
Jésus avait accompli beaucoup de signes prophétiques (guérisons, enseignements, exorcismes), mais ils restaient aveugles spirituellement par leur incrédulité.
Les “signes des temps” font référence aux prophéties messianiques, Jean-Baptiste avait annoncé Jésus (Matthieu 3:3).
Jésus accomplissait les miracles annoncés dans l’Ancien Testament (Ésaïe 35:5-6). Son enseignement révélait l’autorité divine, pourtant ils refusaient de le reconnaître.
Leur demande était une mise à l’épreuve, pas un acte de foi. Ils ne cherchaient pas sincèrement la vérité, mais voulaient piéger Jésus. Même un signe du ciel ne les aurait pas convaincus (Luc 16:31 dit que même si quelqu’un ressuscite, ceux qui refusent de croire ne seront pas convaincus).
Beaucoup cherchent des preuves visibles de Dieu mais ignorent les signes déjà présents dans leur vie (ex. : l’accomplissement des prophéties bibliques, les changements dans la vie des croyants…).
La véritable foi ne dépend pas des miracles visibles, mais de la confiance en la Parole de Dieu.
Sommes-nous attentifs aux “signes des temps” ? La Bible parle de nombreux signes annonçant le retour de Jésus (Matthieu 24). Sommes-nous prêts à les discerner ?
Jésus conclura en disant que la seule preuve qu’ils recevront sera le signe de Jonas, c’est-à-dire sa résurrection après trois jours, ce qui est la plus grande preuve de sa divinité.
16:5 Les disciples, en passant à l'autre bord, avaient oublié de prendre des pains.
16:6 Jésus leur dit: Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et des sadducéens.
16:7 Les disciples raisonnaient en eux-mêmes, et disaient: C'est parce que nous n'avons pas pris de pains.
16:8 Jésus, l'ayant connu, dit: Pourquoi raisonnez-vous en vous-mêmes, gens de peu de foi, sur ce que vous n'avez pas pris de pains?
16:9 Etes-vous encore sans intelligence, et ne vous rappelez-vous plus les cinq pains des cinq mille hommes et combien de paniers vous avez emportés,
16:10 ni les sept pains des quatre mille hommes et combien de corbeilles vous avez emportées?
16:11 Comment ne comprenez-vous pas que ce n'est pas au sujet de pains que je vous ai parlé? Gardez-vous du levain des pharisiens et des sadducéens.
16:12 Alors ils comprirent que ce n'était pas du levain du pain qu'il avait dit de se garder, mais de l'enseignement des pharisiens et des sadducéens.
Jésus parle à ses disciples et met en lumière leur manque de compréhension spirituelle, malgré tout ce qu’ils ont vu et vécu avec lui.
“L’autre bord” Un passage symbolique Dans ce passage il est dit :
“Les disciples, en passant à l’autre bord, avaient oublié de prendre des pains.”
L’autre bord représente un changement de lieu, mais aussi un changement spirituel.
Jésus et ses disciples voyagent physiquement, mais spirituellement, ils sont aussi appelés à passer à un autre niveau de compréhension et de foi.
Cependant, en oubliant le pain, ils montrent qu’ils sont encore préoccupés par des besoins matériels plutôt que par la nourriture spirituelle que Jésus leur donne.
“Ils ont oublié de prendre du pain” Un oubli physique et spirituel
L’oubli du pain physique signifie qu’ils n’ont pas emporté de quoi se nourrir.
Mais cet oubli est aussi symbolique : ils ne réalisent pas que le vrai pain dont ils ont besoin, c’est Jésus et son enseignement.
Jésus a déjà multiplié les pains (Matthieu 14:13-21 et 15:32-39), donc ils auraient dû comprendre qu’avec Lui, ils ne manqueraient de rien.
Leur cœur est encore fermé, ils ne saisissent pas encore pleinement que Jésus est le pain de vie (Jean 6:35).
“Gardez-vous du levain des pharisiens et des sadducéens” Le danger d’un enseignement corrompu
Le levain est un ferment qui fait lever la pâte. Jésus utilise cette image pour montrer comment une influence peut se répandre et transformer tout un peuple.
Dans la Bible, le levain est souvent associé au péché, à l’hypocrisie et aux fausses doctrines.
Que représente le levain des pharisiens et des sadducéens ?
Le levain des pharisiens → L’hypocrisie religieuse
Les pharisiens suivaient strictement la Loi, mais leur cœur était éloigné de Dieu (Matthieu 23:27).
Ils enseignaient des traditions humaines au lieu de la vérité divine.
Leur influence pouvait “contaminer” le peuple en les poussant à un ritualisme vide plutôt qu’à une vraie relation avec Dieu.
Le levain des sadducéens → Le rationalisme et l’incrédulité
Les sadducéens ne croyaient pas à la résurrection, aux anges ni aux esprits (Actes 23:8).
ls représentaient une approche matérialiste et sceptique de la foi.
Leur influence pouvait amener les gens à douter des vérités spirituelles et de la puissance de Dieu..
Jésus voulait que ses disciples comprennent qu’ils n’avaient pas seulement oublié du pain matériel, mais aussi le pain spirituel.
Il leur rappelle que le vrai danger n’est pas le manque de nourriture physique, mais l’influence des faux enseignements.
Aujourd’hui encore, nous devons nous nourrir de la Parole de Dieu et veiller à ne pas être contaminés par des doctrines trompeuses.
“L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.”
16:13 Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples: Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l'homme?
16:14 Ils répondirent: Les uns disent que tu es Jean Baptiste; les autres, Élie; les autres, Jérémie, ou l'un des prophètes.
16:15 Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis?
16:16 Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.
Quand Jésus demande “Qui dit-on que je suis ?”, les disciples répondent que les gens pensent qu’il est :
Jean-Baptiste : Certains croyaient que Jean-Baptiste, qui avait été exécuté par Hérode, était revenu à la vie sous la personne de Jésus.
Élie : D’autres pensaient qu’il était le prophète Élie, qui selon la prophétie de Malachie (Malachie 4:5), devait revenir avant le jour du Seigneur.
Jérémie ou un autre prophète : Certains le voyaient comme un grand prophète, mais sans reconnaître pleinement son identité messianique.
Ces réponses montrent que le peuple voyait en Jésus un personnage important et prophétique, mais pas encore le Messie divin.
Pourquoi Jésus demande ensuite : “Et vous, qui dites-vous que je suis ?”
Après avoir entendu ce que les autres pensent, Jésus se tourne directement vers ses disciples.
Cette question est essentielle car suivre Jésus implique une confession personnelle de foi, et non simplement l’opinion des autres. Il teste leur foi et leur perception spirituelle.
Beaucoup voyaient Jésus comme un prophète, mais seuls ceux qui avaient reçu une révélation divine pouvaient voir qu’il était plus qu’un prophète : le Messie et le Fils de Dieu.
La réponse de Pierre : Une révélation divine
Simon Pierre répond : “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.”
Cette déclaration est la première confession claire du rôle messianique de Jésus dans l’Évangile. Elle est fondamentale car :
“Le Christ” signifie l’Oint, celui qui est envoyé par Dieu pour accomplir le salut.
“Le Fils du Dieu vivant” affirme que Jésus n’est pas seulement un homme ou un prophète, mais qu’il a une nature divine.
Cette réponse montre que Pierre ne se fie pas aux opinions du peuple, mais qu’il a reçu une révélation spirituelle de la part de Dieu.
L’importance de cette question aujourd’hui
Jésus continue de poser cette question à chacun de nous : “Et vous, qui dites-vous que je suis ?”
Il ne suffit pas de connaître des théories ou des opinions sur Jésus.
Ce qui compte, c’est notre réponse personnelle basée sur une rencontre et une révélation avec Lui.
Réflexion personnelle : Qui est Jésus pour toi ?
Jésus est-il pour toi juste un grand enseignant ou prophète ? Ou est-il ton Sauveur, le Christ, le Fils du Dieu vivant ? Ce passage nous invite à aller au-delà des idées populaires et à avoir une révélation personnelle de Christ dans notre vie.
16:17 Jésus, reprenant la parole, lui dit: Tu es heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux.
Jésus lui dit qu’il est heureux parce que :
Il a reçu une révélation divine : Cette vérité ne vient pas de son intelligence humaine, mais de Dieu.
Sa foi ne repose pas sur des opinions humaines : Contrairement à ceux qui voyaient Jésus comme un prophète, Pierre reconnaît son identité divine.
Cette révélation est un don de Dieu : Jésus souligne que ce n’est pas par des efforts intellectuels ou religieux que Pierre a compris, mais par une grâce venant d’en haut.
Une révélation qui vient de Dieu et non de la chair
La chair et le sang représentent les limites humaines : notre raison, nos expériences, notre culture.
La vraie connaissance de Christ ne vient pas d’une compréhension intellectuelle, mais d’une révélation de Dieu.
Dieu frappe à la porte de notre cœur et veut nous révéler la vérité, mais :
Il faut avoir un cœur ouvert pour entendre. Il faut être disposé à accueillir la grâce. C’est un appel à être réceptif à la révélation de Dieu.
Pourquoi cette révélation rend Pierre “heureux” ?
Parce que connaître et reconnaître Jésus comme le Fils de Dieu est la plus grande bénédiction.
Parce que cette révélation est la clé du salut et du Royaume de Dieu.
Jésus nous pose aussi cette question aujourd’hui :
Sommes-nous ouverts à recevoir cette révélation ?
Acceptons-nous d’être éclairés par Dieu, au-delà de nos pensées humaines ?
16:18 Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.
16:19 Je te donnerai les clefs du royaume des cieux: ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.
Pourquoi Pierre joue un rôle spécial ?
Pierre est le premier à reconnaître pleinement la divinité de Jésus. Jésus souligne que Pierre a reçu une illumination divine, ce qui marque son rôle de leader spirituel parmi les disciples.
Pierre devient un fondement dans l’Église naissante.
Jésus dit : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » Pierre (en grec Petros, qui signifie “rocher” ou “pierre”) joue un rôle fondamental dans l’établissement de l’Église.
Il est celui qui ouvre le royaume des cieux aux Juifs (Actes 2, Pentecôte) et aux païens (Actes 10, Corneille).
Jésus utilise Pierre comme un pilier, mais l’Église repose sur Christ lui-même et la foi en Lui.
“Les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle”
Qu’est-ce que “le séjour des morts” ?
En grec, “Hadès” désigne le royaume des morts, une métaphore de la mort et des puissances du mal.
Symboliquement, cela représente toutes les forces opposées à Dieu, y compris Satan et le péché.
L’Église de Christ ne sera jamais détruite, même face aux attaques du mal. La mort elle-même ne pourra pas l’arrêter, car Jésus a triomphé par sa résurrection (1 Corinthiens 15:54-57). Le diable et les ténèbres ne l’emporteront pas sur l’Église malgré les persécutions, elle persiste à travers l’histoire.
Quand Jésus dit à Pierre :
“Je te donnerai les clefs du royaume des cieux” (Matthieu 16:19),
il lui confie un rôle d’ouverture et d’autorité spirituelle pour introduire différents groupes dans le royaume de Dieu.
Les“clés” utilisées par Pierre :
Les Juifs (Actes 2 – Pentecôte) : Il leur annonce que Jésus est le Messie crucifié et ressuscité → 3 000 Juifs sont baptisés.
Les Samaritains (Actes 8) : Il valide leur inclusion dans l’Église en imposant les mains pour qu’ils reçoivent le Saint-Esprit.
Les Païens (Actes 10 – Corneille) : Il reconnaît que le salut est pour toutes les nations → Les premiers non-Juifs entrent dans le royaume.
Ces trois moments sont les “ouvertures de portes” qui marquent l’élargissement progressif du Royaume : d’Israël → aux voisins méprisés (Samaritains) → au reste du monde (les nations).
Après Pierre, c’est effectivement Paul qui prend le relais pour annoncer largement l’Évangile aux païens, mais Pierre a eu ce rôle unique d’initier et de légitimer l’entrée de chacun de ces groupes.
16:20 Alors il recommanda aux disciples de ne dire à personne qu'il était le Christ.
16:21 Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu'il fallait qu'il allât à Jérusalem, qu'il souffrît beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât le troisième jour.
Jusque-là, les disciples suivaient Jésus en voyant ses miracles et son enseignement, mais ils n’avaient pas encore pleinement saisi la nature de sa mission. Ils s’attendaient à un Messie qui viendrait établir un règne terrestre, mais Jésus leur montre que son royaume passe par la croix avant la gloire.
En leur annonçant sa souffrance et sa mort, il veut les préparer mentalement et spirituellement afin qu’ils ne soient pas totalement déstabilisés lorsque cela arrivera.
Jésus n’est pas victime des événements, tout est prévu et annoncé à l’avance. Il ne subira pas la mort par hasard, mais parce que c’est le plan de Dieu (Ésaïe 53 avait prophétisé cela). Il veut que les disciples comprennent que même dans la souffrance, Dieu accomplit son plan parfait.
Les disciples pensaient encore à un Messie triomphant sur le plan politique. Jésus leur montre que son rôle est d’abord spirituel: il vient non pas pour renverser les Romains, mais pour vaincre le péché et la mort.
En leur annonçant sa résurrection, il veut aussi leur donner une espérance, même si, à ce moment-là, ils ne comprennent pas pleinement ce que cela signifie.
16:22 Pierre, l'ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit: A Dieu ne plaise, Seigneur! Cela ne t'arrivera pas.
16:23 Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre: Arrière de moi, Satan! tu m'es en scandale; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes.
En traitant Pierre de “Satan”, Jésus lui donne un avertissement sévère : toute tentative de détourner Jésus de sa mission divine, même bien intentionnée, est une forme de péché. Cela montre à quel point il est crucial de comprendre la volonté de Dieu et de ne pas chercher à la remplacer par nos propres désirs ou idées. Pierre, dans son amour pour Jésus, ne réalise pas qu’il est en train d’entraver ce que Dieu veut accomplir à travers la mort du Christ. En appelant Pierre “Satan”, Jésus souligne le danger d’être influencé par des pensées qui ne sont pas en accord avec la volonté de Dieu, même si ces pensées semblent sincères ou nobles.
Jésus, en réprimandant Pierre, met en lumière la différence fondamentale entre les pensées de l’homme et celles de Dieu. L’homme, naturellement, cherche à préserver sa propre vie, à éviter la souffrance et à jouir des plaisirs terrestres. Mais Dieu, dans sa sagesse, sait que la véritable vie ne vient pas par la préservation de soi, mais par le sacrifice et la participation à l’œuvre rédemptrice de Christ. Ce passage nous invite à aligner nos pensées et nos priorités sur celles de Dieu, même si elles vont à l’encontre de notre logique humaine.
Cette réprimande de Jésus à Pierre nous rappelle que suivre Christ n’est pas simplement accepter une vision humaine de ce que cela signifie être chrétien. Cela implique de comprendre que la souffrance fait partie du plan divin et qu’elle est nécessaire pour atteindre la gloire éternelle. En tant que disciples, nous devons apprendre à renoncer à nos propres idées, à accepter la volonté de Dieu, même lorsque cela semble difficile ou paradoxal. Et, comme Pierre, nous sommes souvent invités à dépasser nos attentes humaines pour embrasser la vérité divine qui dépasse largement notre compréhension immédiate.
16:24 Alors Jésus dit à ses disciples: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive.
16:25 Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera.
“Si quelqu’un veut venir après moi”
Cela signifie qu’une personne qui souhaite être un disciple de Jésus doit le suivre, non seulement dans la foi, mais aussi dans la manière de vivre. “Venir après moi” implique un engagement à suivre Jésus dans ses pas, à adopter ses enseignements, et à suivre son exemple. C’est une invitation à une vie de disciple, qui n’est pas simplement de connaître Jésus, mais de vivre comme lui, dans l’obéissance à Dieu, dans la justice et l’amour.
“Qu’il renonce à lui-même”
Renoncer à soi-même signifie renoncer à l’égoïsme, à la recherche des plaisirs ou des ambitions personnels qui nous écartent de Dieu. Ce n’est pas simplement renoncer à des biens matériels ou à des privilèges, mais c’est faire une rupture intérieure avec les désirs qui nous éloignent de la volonté de Dieu. Cela implique une détachement de soi, de ses propres attentes, de ses ambitions et de ses plaisirs personnels, afin de vivre pour Dieu et pour les autres. Ce renoncement peut impliquer des sacrifices, comme renoncer à des choix de vie qui ne correspondent pas aux valeurs chrétiennes.
“Qu’il se charge de sa croix”
Porter sa croix, dans ce contexte, signifie accepter les difficultés, les épreuves et les sacrifices que l’on peut rencontrer en suivant Jésus. La croix est le symbole de la souffrance et du sacrifice de Jésus. Pour être disciple de Jésus, il faut être prêt à vivre une vie marquée par l’abnégation, l’humilité, et parfois la souffrance, en suivant Jésus dans sa mission de rédemption. Cela peut aussi signifier faire face à des persécutions ou des moqueries pour sa foi, ou renoncer à des choses importantes dans sa vie pour rester fidèle à Jésus.
“Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra”
Cela fait référence à la tentation humaine de vouloir préserver sa propre vie, de se concentrer sur ses propres désirs et intérêts, au détriment des valeurs spirituelles. “Sauver sa vie” signifie vouloir préserver son confort, ses ambitions personnelles, et éviter la souffrance ou les sacrifices. Mais Jésus enseigne ici que ceux qui cherchent à préserver leur vie selon leurs désirs égoïstes finissent par la perdre, car ces choix ne mènent pas à la vie éternelle.
“Mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera”
Cela signifie que ceux qui, pour suivre Jésus, renoncent à leur vie égoïste (leurs ambitions, leur confort, etc.) et choisissent de vivre selon sa volonté, découvriront une vie plus grande, celle que Dieu leur offre : une vie éternelle, une paix profonde et une relation intime avec Dieu. En d’autres termes, perdre sa vie pour Jésus (en renonçant à ses désirs personnels pour suivre ses enseignements) conduit à trouver la véritable vie, celle qui est en communion avec Dieu et qui est remplie de sens.
En résumé, ces versets nous enseignent que suivre Jésus implique un renoncement à soi-même, à ses désirs égoïstes, à ses ambitions personnelles, et cela peut parfois signifier des sacrifices ou des souffrances. Mais en perdant notre vie pour Jésus (c’est-à-dire en faisant passer ses priorités avant les nôtres), nous trouvons la véritable vie, une vie qui est en communion avec Dieu et qui porte des fruits éternels. La “perte” de la vie en ce sens est en réalité une libération et une transformation, qui conduit à la plénitude et à la vie éternelle avec Dieu.
16:26 Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perdait son âme? ou, que donnerait un homme en échange de son âme?
“Gagner le monde”, c’est accumuler tout ce que ce monde peut offrir :
• Argent
• Pouvoir
• Réputation et célébrité
• Succès matériel
• Plaisirs et conforts terrestres
Jésus ne dit pas que ces choses sont forcément mauvaises, mais il avertit du danger de les rechercher au détriment de son âme.
Exemple :
Une personne peut devenir très riche et influente, mais si elle meurt sans Dieu, toute sa richesse devient inutile. Un homme d’affaires peut bâtir un empire, mais s’il meurt sans salut, son empire ne le suivra pas dans l’éternité.
Jésus nous rappelle que les richesses et les plaisirs de ce monde sont temporaires, mais l’âme est éternelle.
Qu’est-ce que “perdre son âme” ?
L’âme est la partie éternelle de nous, celle qui existe après la mort.
“Perdre son âme”, c’est être séparé de Dieu pour l’éternité, c’est-à-dire :
Vivre sans Christ et rejeter le salut qu’il offre. Chercher à tout gagner sur cette terre, mais perdre la vie éternelle.
“Que donnerait un homme en échange de son âme ?”
Un homme peut tout perdre dans ce monde (argent, maison, travail) et toujours reconstruire sa vie.
Mais s’il perd son âme, il n’y a plus de retour possible après la mort.
Il n’existe rien que nous puissions offrir à Dieu pour “racheter” notre âme une fois qu’elle est perdue.
Après la mort, le destin éternel est scellé.
Le choix de l’éternité
Ce verset nous pose une question cruciale : Qu’est-ce qui a le plus de valeur pour nous ?
Si nous cherchons à gagner ce monde sans Dieu, nous perdrons ce qui est le plus précieux : notre âme. Mais si nous donnons notre vie à Christ, nous recevrons la vraie vie, éternelle, avec Dieu. Notre âme vaut plus que tout l’or du monde, car elle est éternelle.
Que choisis-tu : les richesses temporaires de ce monde, ou la vie éternelle avec Dieu ?
16:27 Car le Fils de l'homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges; et alors il rendra à chacun selon ses oeuvres.
16:28 Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point, qu'ils n'aient vu le Fils de l'homme venir dans son règne.
Pourquoi juger selon les œuvres si le salut est par la foi ?
La Bible enseigne que le salut est par la foi en Jésus-Christ (Éphésiens 2:8-9 : “Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie.”).
Mais les œuvres sont le fruit visible de la foi véritable (Jacques 2:26 : “La foi sans les œuvres est morte.”).
Ce jugement ne signifie pas que les œuvres sauvent, mais qu’elles sont la preuve de la foi. Ceux qui auront cru en Christ et qui auront vécu selon sa volonté seront récompensés, tandis que ceux qui auront rejeté Dieu seront jugés.