6:1 Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus; autrement, vous n'aurez point de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux.
6:2 Lors donc que tu fais l'aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d'être glorifiés par les hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense.
L’aumône, dans ce contexte, signifie donner aux pauvres ou faire preuve de charité envers ceux qui sont dans le besoin. C’est un acte de générosité qui, dans les traditions religieuses, est vu comme une action vertueuse et désintéressée.
Pratiquer sa justice devant les hommes
Quand Jésus parle de pratiquer sa justice devant les hommes, il fait référence à des actions justes ou pieuses, comme donner l’aumône, prier, jeûner, ou tout autre acte religieux. Mais le problème qu’il soulève ici, c’est l’intention derrière ces actions. Si quelqu’un fait ces actes avec l’intention de se montrer et d’être applaudi par les autres, cette personne le fait pour recevoir une récompense terrestre : les éloges des hommes, la reconnaissance sociale, ou même de l’admiration. Jésus explique que ceux qui cherchent à être vus et glorifiés par les hommes ont déjà “reçu leur récompense” sur Terre — c’est-à-dire l’admiration des gens —, mais ils ne recevront pas de récompense spirituelle de Dieu.
Sonner de la trompette et être hypocrites
Jésus utilise ici une image forte pour dénoncer l’hypocrisie. “Sonner de la trompette devant soi” signifie faire quelque chose de façon ostentatoire, comme pour attirer l’attention sur soi. Dans ce passage, il critique ceux qui, lorsqu’ils font des actes de charité ou des actions pieuses, le font d’une manière qui crie à tous : “Regardez-moi ! Regardez à quel point je suis vertueux et généreux !”
Ces personnes sont qualifiées d’hypocrites, non pas parce que leurs actes sont nécessairement mauvais en soi, mais parce que leurs motivations ne sont pas sincères. Ils ne font pas ces actes pour plaire à Dieu ou par amour pour leur prochain, mais pour se glorifier eux-mêmes devant les autres.
La récompense terrestre vs. la récompense spirituelle
Jésus fait ici une distinction claire entre :
• La récompense terrestre : Ceux qui agissent pour attirer l’attention et l’admiration des autres obtiennent déjà ce qu’ils recherchent : l’approbation et la reconnaissance des hommes. Mais cette récompense est temporaire et superficielle.
• La récompense spirituelle : Ceux qui agissent humblement, en secret, sans chercher à se faire remarquer, reçoivent leur récompense de Dieu. Cette récompense est spirituelle et éternelle, car elle vient d’une relation authentique avec Dieu, fondée sur l’amour, l’humilité et la sincérité.
Leçon d’humilité
L’enseignement clé de ce passage est donc l’importance de la pureté des intentions. Jésus nous invite à faire le bien non pour obtenir la reconnaissance des autres, mais pour plaire à Dieu, qui voit ce que nous faisons en secret. Il appelle à un état d’humilité où les actions justes sont faites avec le cœur pur, sans chercher à impressionner qui que ce soit.
En somme, si tu cherches une récompense spirituelle et véritable de Dieu, il faut agir avec humilité et discrétion, sans chercher à te faire remarquer ou à recevoir des félicitations humaines. Cela démontre une foi sincère et une confiance en Dieu plutôt qu’en l’approbation des hommes.
6:3 Mais quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite,
6:4 afin que ton aumône se fasse en secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
Jésus souligne que l’aumône doit se faire dans la discrétion la plus totale. Il utilise l’image frappante : “Que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite”, pour illustrer l’importance de la discrétion dans la charité. Ce verset montre que la générosité doit être désintéressée. C’est difficile à atteindre dans la pratique, car nous sommes naturellement enclins à rechercher la reconnaissance des autres pour nos actions vertueuses. Mais Jésus enseigne que la vraie charité est celle qui est faite uniquement pour plaire à Dieu, et non pour être loué par les hommes.
6:5 Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus des hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense.
6:6 Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
Jésus aborde ensuite la prière et le jeûne comme des moyens d’exprimer notre piété envers Dieu. Encore une fois, l’accent est mis sur le fait que ces pratiques doivent être faites en secret et non en public pour attirer l’attention des hommes. Lorsqu’on prie, il ne s’agit pas de faire de longues prières devant les autres pour montrer à quel point on est pieux. Au contraire, Jésus encourage la prière dans l’intimité, car Dieu voit dans le secret (v. 6). La prière est une relation directe avec Dieu, et elle ne doit pas être utilisée comme un moyen de glorification personnelle.
Définition piété : La piété désigne un sentiment de dévotion, de respect ou de vénération envers des valeurs spirituelles. Elle se manifeste par un attachement sincère aux pratiques spirituelle, comme la prière, le culte, et une conduite en accord avec les principes moraux et éthiques de sa foi.
6:7 En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés.
6:8 Ne leur ressemblez pas; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez.
Les “vaines paroles” désignent des prières répétitives et mécaniques, dépourvues de sincérité ou d’intention réelle. Jésus met en garde contre cette approche de la prière, en insistant sur l’importance d’une relation authentique avec Dieu, où la prière est un acte de confiance, de foi et de dialogue sincère. Dieu n’a pas besoin d’être convaincu par des mots longs ou nombreux ; il répond à un cœur humble et sincère.
6:9 Voici donc comment vous devez prier: Notre Père qui es aux cieux! Que ton nom soit sanctifié;
6:10 que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
6:11 Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien;
6:12 pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés;
6:13 ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen!
La prière du “Notre Père”, est l’exemple donné par Jésus sur la manière dont nous devons prier. Il est à la fois un modèle de prière simple, direct et profond. Chaque ligne de cette prière a une signification particulière qui aide à structurer notre relation avec Dieu et les autres.
1. “Notre Père qui es aux cieux” :
• Jésus commence par reconnaître Dieu comme un Père. Cela souligne la proximité, l’intimité et la relation d’amour que nous avons avec Dieu. Il n’est pas un Dieu lointain, mais un Père qui nous aime. Le fait de dire “Notre Père” rappelle aussi l’aspect communautaire de notre foi nous prions en tant que membres d’une même famille spirituelle.
2. “Que ton nom soit sanctifié” :
• Sanctifier le nom de Dieu signifie le respecter, l’honorer et le glorifier. C’est une demande pour que Dieu soit reconnu comme saint et pour que son nom soit révéré par tous les hommes.
3. “Que ton règne vienne” :
• Ici, nous prions pour que le règne de Dieu, son gouvernement juste et parfait, s’installe sur la terre. Cela exprime notre désir de voir le règne de Dieu se réaliser pleinement, que sa justice, son amour et sa paix dominent dans nos vies et dans le monde entier.
4. “Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel” :
• Nous demandons que la volonté de Dieu, qui est toujours parfaite et réalisée dans les cieux, s’accomplisse également sur la terre. Cela implique une soumission à Dieu, un désir que ses plans et ses desseins s’accomplissent dans notre vie, plutôt que nos propres désirs.
5. “Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien” :
• Cette phrase symbolise notre dépendance quotidienne envers Dieu pour nos besoins matériels et spirituels. Le “pain” représente tout ce dont nous avons besoin pour vivre, non seulement la nourriture, mais aussi tout ce qui soutient la vie physique et spirituelle.
6. “Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés” :
• Jésus lie ici le pardon de Dieu à notre capacité de pardonner aux autres. Si nous voulons recevoir le pardon de Dieu pour nos péchés, nous devons également être prêts à pardonner ceux qui nous ont fait du tort. Ce passage montre que le pardon est au cœur de la vie chrétienne.
7. “Ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin” :
• Cette demande exprime notre besoin de protection spirituelle. Nous demandons à Dieu de nous garder des épreuves qui pourraient nous faire tomber dans le péché, et de nous protéger des attaques du mal, représenté ici par le “malin” (Satan ou le mal en général).
8. “Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire” :
• C’est une déclaration finale d’adoration et de louange. En reconnaissant que le règne, la puissance et la gloire appartiennent à Dieu pour l’éternité, nous affirmons sa souveraineté et sa majesté.
6:14 Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi;
6:15 mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses.
Dans ces versets, Jésus souligne un principe fondamental de la vie spirituelle : le pardon que nous recevons de Dieu est lié à notre capacité à pardonner aux autres.
1. Le pardon de Dieu envers nous
Dieu est miséricordieux et prêt à pardonner nos péchés. Mais Jésus met une condition : pour recevoir ce pardon, nous devons aussi être capables de pardonner ceux qui nous ont offensés. Cela ne veut pas dire que Dieu nous refuse son pardon de manière arbitraire, mais que notre attitude de cœur reflète si nous avons réellement compris et accepté sa grâce.
2. Pardonner aux autres
Pardonner aux autres, ce n’est pas excuser ou minimiser leurs fautes. C’est choisir de ne pas garder de rancune, de ne pas entretenir de haine, et de libérer la personne (et nous-mêmes) du poids du ressentiment.
Le pardon est donc un acte de liberté spirituelle : en pardonnant, nous imitons Dieu et nous ouvrons la porte à sa paix dans notre cœur.
3. La gravité du refus de pardonner
Jésus dit clairement : “si vous ne pardonnez pas, votre Père ne vous pardonnera pas non plus”. Cela peut sembler dur, mais cela montre l’importance capitale du pardon dans la foi chrétienne. En refusant de pardonner, on ferme son cœur à l’amour de Dieu. On ne peut pas demander à Dieu une grâce (le pardon) qu’on refuse de partager avec les autres.
4. Une leçon de cohérence spirituelle
Le pardon reçu de Dieu et celui que nous accordons aux autres sont inséparables. Celui qui pardonne montre qu’il a compris la profondeur du pardon divin. Celui qui refuse révèle au contraire qu’il n’a pas laissé la grâce de Dieu transformer son cœur.
6:16 Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites, qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense.
6:17 Mais quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage,
6:18 afin de ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
De même pour le jeûne, Jésus recommande de ne pas montrer qu’on jeûne en ayant l’air triste et négligé (v. 16). Le jeûne est un sacrifice personnel et une manière de s’humilier devant Dieu, mais il ne doit pas devenir un acte ostentatoire pour impressionner les autres.
Récompense Divine et Louanges des Hommes
Un des enseignements cruciaux dans ces versets est la différence entre la récompense terrestre et la récompense céleste. Jésus met en garde contre la recherche des louanges des hommes, car cette récompense est temporaire et éphémère. Ceux qui agissent pour obtenir l’approbation des hommes reçoivent leur “récompense” ici-bas, mais perdent la récompense céleste, qui est infiniment plus précieuse car elle est éternelle.
La vraie récompense vient de Dieu, et elle est basée sur notre intégrité intérieure et notre sincérité. Si nous agissons uniquement pour plaire à Dieu, et non pour les yeux des hommes, Dieu, qui voit dans le secret, nous récompensera au temps voulu. C’est cette récompense spirituelle qui dure éternellement, contrairement aux louanges humaines qui sont passagères.
6:19 Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent;
6:20 mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent.
La rouille et la mite détruisent tout :
Cela signifie que les richesses matérielles, l’argent, voiture, appartement comme les biens et les possessions, sont temporaires et peuvent être détruites ou perdues. La rouille fait référence à la dégradation des métaux, tandis que les mites représentent des insectes qui mangent des vêtements et des denrées. Cela souligne l’idée que les trésors terrestres sont périssables et vulnérables aux dommages.
Les voleurs percent et dérobent :
Cette phrase indique que les biens matériels peuvent être volés ou pris par d’autres. Les voleurs symbolisent l’insécurité, car ils agressent, menacent et volent des possessions terrestres. Cela renforce l’idée qu’on ne peut pas compter sur les richesses matérielles pour la sécurité ou le bonheur, car elles sont vulnérables et sujettes à la perte.
Les trésors dans le ciel se réfèrent à des récompenses spirituelles et éternelles, comme la foi, les bonnes actions, l’amour, la miséricorde, et tout ce qui contribue à notre relation avec Dieu.
Ces trésors ne peuvent pas être détruits par la rouille et les mites, et les voleurs ne peuvent pas venir les dérober, car ils font partie de la maison de Dieu. Dans la lumière de Dieu, les ténèbres n’existent pas. Jésus encourage ainsi ses disciples à investir dans des valeurs qui ont une signification éternel, plutôt que dans des biens matériels éphémères.
6:21 Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur.
Le « trésor » dans ce verset symbolise ce que nous valorisons le plus dans la vie. Cela peut inclure des biens matériels (richesses, possessions), mais aussi des choses plus intangibles comme le pouvoir, la reconnaissance, ou même des relations. Ce que nous plaçons au sommet de nos priorités devient notre trésor.
Le « cœur » dans la Bible ne fait pas seulement référence aux émotions, mais également à la volonté, aux choix, et aux motivations profondes. Ainsi, là où nous plaçons notre trésor, c’est là que se concentreront nos pensées, nos efforts, et nos affections.
Si notre trésor est terrestre, c’est-à-dire centré sur les choses matérielles ou éphémères, notre cœur sera également tourné vers ces choses. Or, les richesses matérielles peuvent être volées, détruites ou perdues (Matthieu 6:19-20). Jésus met en garde contre le fait de concentrer sa vie sur des choses temporaires ou corruptibles.
Au contraire, Jésus exhorte à amasser des trésors dans le ciel, c’est-à-dire à accorder de la valeur aux choses éternelles, spirituelles, comme la relation avec Dieu, la justice, l’amour pour les autres, et la sainteté.
Ce verset nous invite à nous poser la question : “Où est mon trésor ?” Où investissons-nous nos ressources notre temps, notre énergie, notre argent ? Si notre trésor est tourné vers Dieu et les réalités spirituelles, alors notre cœur, nos désirs et notre vie s’orienteront naturellement vers ces choses célestes.
6:22 L'oeil est la lampe du corps. Si ton oeil est en bon état, tout ton corps sera éclairé;
6:23 mais si ton oeil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres!
L’image de l’œil comme « lampe du corps » représente notre capacité intérieure à percevoir la vérité, la bonté et la volonté de Dieu. Un « œil simple » est un regard spirituel focalisé uniquement sur Christ et ce qui lui est agréable, libre de distractions matérielles ou égoïstes. En concentrant notre attention sur des valeurs spirituelles, notre être tout entier est illuminé et guidé vers des choix justes, car cette vision maintient le cœur en communion avec Dieu.
À l’opposé, un « œil méchant » ou « en mauvais état » décrit une vision divisée, tournée vers les plaisirs et les intérêts du monde autant que vers Dieu. Un tel regard corrompu introduit les ténèbres dans l’âme, créant la confusion, l’ignorance de la vérité, et une séparation de Dieu. Jésus avertit que si notre perception est faussée au point de prendre les ténèbres pour de la lumière, notre obscurité spirituelle devient profonde et difficile à dissiper. Refuser la lumière de l’Évangile peut conduire à des ténèbres durables, qui ne seront levées qu’au jour du jugement, quand il sera trop tard pour changer.
Ce passage nous appelle donc à cultiver un regard simple et pur, centré sur Dieu, pour rester dans la lumière et éviter l’obscurité spirituelle.
Exemple simple : imagine quelqu’un qui regarde toujours les autres avec bienveillance, cherchant à voir le bon en chacun, même s’ils ont des défauts. Cette personne, ayant un « œil en bon état », abordera la vie avec plus de paix et de bonheur, car elle aura tendance à voir les aspects positifs autour d’elle. Sa vision optimiste et compatissante illuminera son quotidien, apportant un sentiment de bien-être et de lumière dans sa vie.
À l’inverse, une personne qui regarde les autres avec méfiance, en cherchant leurs défauts ou en jugeant leurs moindres erreurs, a un « œil en mauvais état ». Elle aura tendance à se concentrer sur les aspects négatifs et à vivre davantage dans la frustration ou l’amertume. Cela peut créer des « ténèbres » dans sa vie, car son attitude l’éloigne de la paix et de la joie, et elle risque de se sentir isolée et insatisfaite.
Ainsi, notre manière de voir le monde, comme l’enseigne ce passage, peut remplir notre vie de lumière ou, au contraire, la plonger dans l’obscurité.
6:24 Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon.
« Mamon » (ou « Mammon ») désigne les richesses matérielles, l’argent ou la quête de biens matériels. Ce terme apparaît dans les Évangiles, notamment dans Matthieu 6:24 et Luc 16:13, et il est souvent interprété comme une personnification de la richesse ou de l’avidité.
Dans le contexte de l’enseignement de Jésus, « Mamon » représente l’attachement excessif aux biens matériels, qui peut devenir une forme d’idolâtrie en détournant l’individu de la foi et de l’amour pour Dieu. Le message souligne qu’il est impossible de se consacrer pleinement à Dieu tout en étant esclave de la recherche de richesses, car ces deux « maîtres » ont des valeurs opposées.
6:25 C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement?
Jésus parle maintenant de l’inquiétude que nous pouvons avoir dans la vie, que ce soit pour des choses aussi essentielles que la nourriture ou les vêtements. Il utilise une question pour montrer que la vraie vie la vie spirituelle et éternelle dépasse de loin les préoccupations matérielles, et que le corps humain, destiné à une relation avec Dieu, est plus précieux que les vêtements qui le couvrent.
• Jésus veut amener ses disciples à repositionner leurs priorités. Si la vie et le corps sont plus importants que la nourriture et les vêtements, alors ils ne devraient pas être obsédés par ces choses. En mettant Dieu au centre, en faisant confiance à sa bienveillance, ils trouveront la paix intérieure, sans anxiété pour les besoins quotidiens.
• L’inquiétude est une forme de manque de confiance en Dieu. En insistant sur le fait que la vie elle-même est précieuse, Jésus enseigne que Dieu, qui nous a donné la vie, prendra également soin de tout ce qui est nécessaire pour la soutenir.
6:26 Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent rien dans des greniers; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux?
• Les oiseaux sont un exemple parfait de créatures qui ne s’inquiètent pas du lendemain. Ils ne sèment pas, ne moissonnent pas et n’amassent rien pour les jours à venir, contrairement aux humains, qui planifient, stockent, et prévoient pour l’avenir. Les oiseaux vivent chaque jour en trouvant ce dont ils ont besoin sans être accablés d’anxiété, et ils survivent grâce à ce que Dieu leur fournit.
• Les oiseaux symbolisent la confiance en Dieu : malgré leur vulnérabilité, ils trouvent toujours de quoi se nourrir. Cela illustre que, si Dieu prend soin de ces créatures relativement modestes, combien plus il prendra soin de nous, qui avons une place particulière dans sa création.
• Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? : Par cette question, Jésus rappelle que les êtres humains, créés à l’image de Dieu et aimés par lui, ont une valeur supérieure aux oiseaux. Si Dieu prend soin des oiseaux, il ne manquera pas de prendre soin de ses enfants humains. Jésus utilise cet exemple pour encourager une foi simple et confiante en Dieu, une foi qui ne dépend pas de l’accumulation ou de la prévoyance humaine, mais de la confiance en la générosité divine.
• En soulignant que les oiseaux ne sèment pas et ne moissonnent pas, Jésus n’appelle pas ses disciples à la paresse, mais à lâcher prise sur l’inquiétude excessive. Cela ne signifie pas qu’on ne doit rien faire, mais que, même en travaillant pour nos besoins, on doit abandonner la peur du manque et faire confiance à Dieu pour le reste.
6:27 Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie?
La question de Jésus, “Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ? est frappante et pleine de sens. Jésus utilise ici une image puissante pour rappeler que l’inquiétude est inutile et ne peut rien changer au cours de notre vie.
Qu’est-ce qu’une coudée ?
Une coudée est une ancienne unité de mesure basée sur la longueur de l’avant-bras, du coude jusqu’au bout des doigts. Elle mesurait environ 45 centimètres. Dans le contexte de ce verset, la coudée représente une petite unité de longueur, que Jésus utilise pour exprimer symboliquement une mesure de temps ou de durée de vie.
Cette question souligne l’inutilité de l’anxiété. Jésus veut montrer que, même en se faisant du souci, nous n’avons aucun contrôle sur certains aspects fondamentaux de notre vie, comme sa durée. Ce rappel encourage les croyants à se fier davantage à Dieu et à relâcher leur besoin de contrôle. Puisque notre vie est entre les mains de Dieu, nous sommes invités à lui faire confiance pour pourvoir à nos besoins, au lieu de nous consumer par l’inquiétude.
6:28 Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement? Considérez comment croissent les lis des champs: ils ne travaillent ni ne filent;
6:29 cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux.
6:30 Si Dieu revêt ainsi l'herbe des champs, qui existe aujourd'hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi?
Lis des champs (ou “fleurs des champs” dans certaines traductions), il se réfère aux fleurs sauvages qui poussent spontanément dans les champs de la région, et qui n’ont besoin d’aucun soin particulier pour fleurir en beauté.
Salomon représente la gloire, la richesse, et la sagesse au summum. Salomon était le fils du roi David et a été l’un des rois les plus célèbres d’Israël. Sa royauté est connue pour sa grande prospérité, son palais somptueux, et surtout pour la construction du premier Temple de Jérusalem. On le décrit comme extrêmement riche et sage, doté d’une intelligence que Dieu lui avait accordée en réponse à sa demande pour gouverner le peuple avec justice.
En disant que les lis des champs sont mieux vêtus que Salomon dans toute sa gloire, Jésus nous enseigne plusieurs choses :
1. Même la richesse et l’apparat de Salomon ne peuvent rivaliser avec la beauté simple et naturelle des fleurs. Cela montre que la création de Dieu est d’une perfection et d’une beauté incomparables, même sans intervention humaine.
2. Salomon, dans toute sa gloire, est associé à des accomplissements humains exceptionnels, mais les fleurs des champs, sans aucune richesse, travail ou effort, manifestent la générosité et la beauté de Dieu. Jésus utilise cette comparaison pour dire que Dieu prend soin de chaque détail dans la nature, et cela devrait nous encourager à lui faire confiance pour notre propre vie.
3. Jésus nous invite, par cet exemple, à réfléchir à ce que nous valorisons. Si la gloire de Salomon, considérée comme un modèle de splendeur terrestre, est surpassée par de simples fleurs, alors l’attention que nous accordons aux biens matériels doit être réévaluée. La beauté des lis vient de Dieu, pas des efforts humains, et Jésus nous encourage à valoriser cette dépendance à Dieu plutôt que la recherche d’une gloire terrestre.
En somme, l’exemple de Salomon souligne la confiance que nous pouvons avoir en Dieu : si Dieu se préoccupe des plus petites créatures et leur donne une beauté naturelle qui dépasse celle des réalisations humaines, combien plus nous bénira-t-il, nous qui sommes encore plus précieux à ses yeux.
6:31 Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas: Que mangerons-nous? que boirons-nous? de quoi serons-nous vêtus?
6:32 Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
6:33 Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus.
6:34 Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine.
Dans Matthieu 6:33, Jésus nous assure que nous ne devons pas nous inquiéter pour nos besoins matériels. Il s’agit d’une promesse de Dieu, qui est toujours fidèle et ne ment jamais. Jésus nous exhorte à chercher en premier le royaume de Dieu et sa justice. En plaçant nos priorités sur les choses spirituelles, nous pouvons avoir la certitude que tous nos besoins matériels — comme la nourriture et les vêtements — nous seront donnés en retour. Ainsi, en mettant notre confiance en Dieu et en ne nous inquiétant pas, nous pouvons vivre sereinement, sachant qu’il prendra soin de nous.