3:1 Jésus entra de nouveau dans la synagogue. Il s'y trouvait un homme qui avait la main sèche.
3:2 Ils observaient Jésus, pour voir s'il le guérirait le jour du sabbat : c'était afin de pouvoir l'accuser.
3:3 Et Jésus dit à l'homme qui avait la main sèche: Lève-toi, là au milieu.
3:4 Puis il leur dit: Est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une personne ou de la tuer? Mais ils gardèrent le silence.
3:5 Alors, promenant ses regards sur eux avec indignation, et en même temps affligé de l'endurcissement de leur coeur, il dit à l'homme: Étends ta main. Il l'étendit, et sa main fut guérie.
3:6 Les pharisiens sortirent, et aussitôt ils se consultèrent avec les hérodiens sur les moyens de le faire périr.
Après le chapitre 2 où on parle du sabbat, pourquoi Jésus retourne dans la synagogue ?
Jésus ne fuit pas le conflit précédent : il revient dans la synagogue, lieu de la Loi, pour révéler le vrai sens du sabbat. Il veut montrer publiquement que le sabbat n’est pas un jour de contrainte, mais un jour de délivrance, de vie et de bien. Il retourne dans ce lieu pour affronter l’hypocrisie religieuse et manifester la compassion de Dieu au milieu d’elle. Jésus revient là où règne la rigidité religieuse car c’est justement là que Dieu veut faire un miracle. Parfois, Dieu nous ramène dans les lieux de résistance pour révéler sa grâce.
L’homme qui avait la main sèche ? Et quelle signification spirituelle ?
Dans le grec original, le mot utilisé signifie desséché, atrophié, sans vie ni force, sa main est paralysée, rétractée, sans mouvement, il est handicapé, incapable de travailler, d’agir, de donner.
La main représente l’action, le service, le don.
Avoir « la main sèche », c’est ne plus pouvoir aimer, servir, bénir. C’est l’image d’un cœur sec, inactif, coupé de la source de vie (Dieu).
Cet homme dans la synagogue symbolise le peuple d’Israël lui-même une religion devenue « sèche », sans mouvement, sans compassion.
Jésus vient redonner vie à cette main, comme il veut redonner vie à l’Église paralysée par la tradition.
“Ils observaient Jésus” qui observait, et pourquoi ?
Ce sont les pharisiens. Ils ne regardent pas Jésus pour apprendre, mais pour le piéger. Ils veulent le voir transgresser la loi en guérissant un malade le jour du sabbat.
Ils ont des yeux ouverts mais un cœur fermé.
Ils voient la Lumière, mais leur regard est biaisé par la jalousie et la peur de perdre leur autorité. C’est le danger de la religion sans amour, elle observe pour juger, au lieu d’aimer pour comprendre.
“Lève-toi, là au milieu” pourquoi Jésus lui demande-t-il cela ?
Jésus aurait pu le guérir discrètement, mais il le place au centre de l’attention. Il veut que tous voient la misère humaine, car c’est au milieu des hommes que Dieu agit. Il fait de cet homme un témoignage vivant : ce qui est “sec” va refleurir devant tous. Il met l’homme avant la loi, la personne avant le système.
Jésus place nos blessures “au milieu” pour les guérir publiquement pas pour nous humilier, mais pour montrer la gloire de Dieu.
Ce que tu caches, Jésus veut le mettre en lumière, non pour te juger, mais pour te restaurer devant tous.
“Est-il permis de faire le bien ou le mal, de sauver ou de tuer le jour du sabbat ?”
Cette question est une révélation, pas une recherche d’information. Jésus met les pharisiens face à leur propre hypocrisie :
ils pensent que guérir un homme est un péché, mais eux-mêmes complotent pour tuer et ce, le jour même du sabbat ! En posant cette question, Jésus révèle leur cœur : ils préfèrent une loi sans amour qu’un amour qui accomplit la loi.
Jésus ne répond pas parce qu’ils savent déjà la réponse. Leur silence les condamne eux-mêmes.
La Loi de Moïse n’a jamais interdit de faire le bien le jour du sabbat mais les hommes y ont ajouté leurs propres traditions.
“Promenant ses regards sur eux avec indignation, et affligé de l’endurcissement de leur cœur.”
Pourquoi cette double émotion ?
Indignation = une sainte colère, une réaction juste face à l’injustice spirituelle. Jésus n’est pas fâché par orgueil, mais révolté par la dureté du cœur religieux.
Affligé = triste, peiné. Il souffre de voir des hommes fermés à l’amour de Dieu. Jésus n’est pas indigné contre les pécheurs, mais contre ceux qui refusent la miséricorde.
Il pleure sur les cœurs durs. C’est un mélange d’amour et de douleur le regard du Père blessé par l’endurcissement de ses enfants.
“Étends ta main” est-ce un ordre ?
Oui. C’est un ordre plein d’autorité, mais aussi un appel à la foi.
L’homme aurait pu dire : “Mais je ne peux pas !”
Pourtant il obéit, il fait confiance à la Parole et c’est dans l’obéissance que le miracle se produit.
Jésus lui demande de faire l’impossible et quand il agit par foi, la puissance de Dieu agit.
Il ne dit pas : “Je vais te guérir d’abord”, mais : “Fais le geste de la foi, et tu seras guéri.”
De même, quand Jésus nous dit “pardonne”, “avance”, “aime”, “sers”, c’est en obéissant qu’on reçoit la guérison intérieure.
Les pharisiens et les hérodiens se consultent pour le faire périr
Ces deux groupes étaient normalement ennemis :
Les pharisiens : religieux, défenseurs de la loi.
Les hérodiens : partisans d’Hérode, donc pro-romains, très politiques. Mais ici, ils s’unissent contre Jésus. Le mal s’unit toujours contre la vérité. Quand la lumière agit, les ténèbres se rassemblent. Jésus vient guérir la main sèche, et en même temps, il révèle les cœurs morts.
L’homme guéri agit de sa main retrouvée, mais les religieux, eux, préparent un meurtre de leurs propres mains.
3:7 Jésus se retira vers la mer avec ses disciples. Une grande multitude le suivit de la Galilée;
3:8 et de la Judée, et de Jérusalem, et de l'Idumée, et d'au delà du Jourdain, et des environs de Tyr et de Sidon, une grande multitude, apprenant tout ce qu'il faisait, vint à lui.
Jésus se retire vers la mer de Galilée avec ses disciples. Cette retraite n’est pas un simple déplacement : elle lui permet de prendre du recul face à la foule grandissante, de se reposer et de continuer à enseigner dans un cadre plus calme.
Malgré ce retrait, une immense multitude le suit. Le texte précise d’où viennent ces personnes : de la Galilée, région où Jésus prêche habituellement ; de la Judée et de Jérusalem, centre religieux important ; d’Idumée et au-delà du Jourdain, régions périphériques ; et même des environs de Tyr et Sidon, des villes côtières phéniciennes, étrangères au peuple juif.
Cette précision géographique montre que la réputation de Jésus se répand largement, touchant non seulement les Juifs de différentes régions, mais aussi des populations étrangères. Les foules viennent à lui pour apprendre, écouter ses enseignements et chercher des guérisons.
Ainsi, ce passage souligne :
La renommée croissante de Jésus.
La diversité des personnes qui le suivent, venues de partout, y compris de régions lointaines et étrangères.
L’importance de son ministère : attirer les foules montre la portée universelle de son message.
En résumé, Jésus se retire pour mieux enseigner et se protéger, mais sa renommée attire des foules nombreuses et variées, illustrant l’impact de son message et la diffusion de son ministère au-delà des frontières locales.
3:9 Il chargea ses disciples de tenir toujours à sa disposition une petite barque, afin de ne pas être pressé par la foule.
3:10 Car, comme il guérissait beaucoup de gens, tous ceux qui avaient des maladies se jetaient sur lui pour le toucher.
3:11 Les esprits impurs, quand ils le voyaient, se prosternaient devant lui, et s'écriaient: Tu es le Fils de Dieu.
3:12 Mais il leur recommandait très sévèrement de ne pas le faire connaître.
Quand la foule devient immense, Jésus demande à ses disciples de lui préparer une petite barque. Ce n’est pas un simple détail : c’est une image forte. La barque devient un espace de calme au milieu du tumulte, un lieu d’équilibre entre la terre et la mer. Jésus reste proche des gens, mais il garde une certaine distance pour pouvoir enseigner, écouter et guérir sans être écrasé par la foule.
Les foules viennent de partout : de la Galilée, de la Judée, de Jérusalem, d’Idumée, du-delà du Jourdain, de Tyr et de Sidon. Cela montre que sa parole et ses actes touchent toutes les régions, juives et étrangères, comme une lumière qui dépasse les frontières.
Beaucoup viennent pour être guéris. Le texte dit qu’ils se jetaient sur lui pour le toucher. C’est une image très forte : on sent la détresse, la foi, le besoin d’approcher celui qui guérit les cœurs et les corps. Jésus ne repousse personne il accueille et guérit. Son amour attire les foules comme un refuge dans la souffrance.
Mais il y a aussi une autre dimension : les esprits impurs.
Chaque fois qu’ils voient Jésus, ils se prosternent et crient : « Tu es le Fils de Dieu ! ». Ce n’est pas une simple réaction humaine : ces esprits voient ce que beaucoup d’hommes ne voient pas encore. Ils reconnaissent le Fils de Dieu dans toute sa puissance. Même le mal, face à la sainteté, s’incline malgré lui.
Marc connaît ces détails parce que les disciples ont vu ces scènes : les personnes possédées tombaient à terre, criaient ces mots, et les apôtres ont compris que les esprits parlaient à travers elles. Marc rapporte ce que les témoins ont vu et entendu.
Enfin, Jésus leur interdit de le faire connaître. Ce n’est pas parce qu’il nie qui il est, mais parce que le moment n’est pas encore venu.
Il ne veut pas que son identité divine soit révélée avant que les hommes aient compris le vrai sens de sa mission : non pas un pouvoir spectaculaire, mais l’amour et le salut par la croix.
Même les esprits lui obéissent, car toute autorité, visible et invisible, est soumise à lui.
3:13 Il monta ensuite sur la montagne; il appela ceux qu'il voulut, et ils vinrent auprès de lui.
3:14 Il en établit douze, pour les avoir avec lui,
3:15 et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les démons.
3:16 Voici les douze qu'il établit: Simon, qu'il nomma Pierre;
3:17 Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques, auxquels il donna le nom de Boanergès, qui signifie fils du tonnerre;
3:18 André; Philippe; Barthélemy; Matthieu; Thomas; Jacques, fils d'Alphée; Thaddée; Simon le Cananite;
3:19 et Judas Iscariot, celui qui livra Jésus.
Jésus monte sur la montagne pour prier et chercher la volonté de Dieu. Avant toute grande décision, il prend le temps d’être seul avec le Père. Après cette prière, il appelle à lui douze hommes précis : ce seront ses apôtres, ceux qu’il choisit pour être avec lui, apprendre de lui, et être ensuite envoyés dans le monde.
Le nombre douze n’est pas un hasard : il symbolise les douze tribus d’Israël, c’est-à-dire la fondation d’un peuple nouveau, spirituel, que Jésus vient rassembler. Ces douze apôtres formeront les piliers de l’Église, appelés à annoncer le Royaume de Dieu.
Il les appelle à vivre près de lui, à écouter sa parole, et à annoncer la Bonne Nouvelle :
que Dieu aime les hommes, qu’il veut les sauver, et qu’il ouvre un chemin de vie nouvelle par Jésus-Christ. Jésus leur donne aussi le pouvoir de guérir et de chasser les démons. Ce pouvoir n’est pas physique, mais spirituel : il vient de l’autorité de Jésus sur le mal.
Cela montre que le combat du croyant n’est pas contre les hommes, mais contre les forces invisibles du mal, comme l’explique Paul :
“Nous ne luttons pas contre la chair et le sang, mais contre les puissances spirituelles du mal.” (Éphésiens 6:12)
Le texte précise ensuite les noms des douze apôtres, et cite notamment Jacques et Jean, fils de Zébédée, que Jésus surnomme “Boanergès”, c’est-à-dire fils du tonnerre.
Ce surnom a deux sens :
Leur caractère naturel :
Jacques et Jean avaient un tempérament fort, passionné et parfois impulsif.
Dans un autre passage (Luc 9:54), ils demandent à Jésus :
“Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel pour les détruire ?”
Leur ardeur était sincère, mais encore humaine. Jésus les appelle “fils du tonnerre” parce qu’ils étaient pleins de feu et de force.
Leur mission spirituelle :
Jésus leur donne ce nom aussi prophétiquement : ils deviendront plus tard des témoins puissants, dont la voix fera retentir la vérité de Dieu dans le monde. Leurs paroles “tonneront” spirituellement, annonçant la Parole avec force et autorité.
Jean, d’ailleurs, deviendra ensuite l’apôtre de l’amour, preuve que Dieu peut transformer le feu d’un caractère en feu de l’Esprit.
Enfin, le texte conclut en nommant les douze apôtres un par un, y compris Judas Iscariot, celui qui trahira Jésus. Cela montre que Jésus connaissait tout, mais laissait chacun libre de ses choix.
3:20 Ils se rendirent à la maison, et la foule s'assembla de nouveau, en sorte qu'ils ne pouvaient pas même prendre leur repas.
3:21 Les parents de Jésus, ayant appris ce qui se passait, vinrent pour se saisir de lui; car ils disaient: Il est hors de sens.
3:22 Et les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, dirent: Il est possédé de Béelzébul; c'est par le prince des démons qu'il chasse les démons.
Pourquoi les parents de Jésus vinrent le saisir et disaient « Il est hors de sens » ?
Dans le contexte, la foule est immense, Jésus est constamment entouré et harcelé par les gens qui veulent le voir ou être guéris. Ses parents voient peut-être une situation hors de contrôle : fatigue, stress, surmenage.
« Hors de sens » veut dire qu’ils pensent qu’il a perdu la raison ou qu’il agit de manière irrationnelle. Ils s’inquiètent pour lui. Donc ce n’est pas une accusation spirituelle, mais plus une préoccupation familiale.
Les scribes et leur réaction :
Les scribes sont des experts de la loi juive, mais ici ils ne reconnaissent pas l’œuvre de Dieu en Jésus. Au lieu de voir que Jésus agit avec autorité et puissance de Dieu (guérisons, exorcismes), ils disent : « Il est possédé par le prince des démons ».
C’est l’exemple extrême du malentendu et de l’aveuglement spirituel : quand quelqu’un fait le bien mais que ton cœur est fermé ou jaloux, tu peux même attribuer le bien au mal.
Pourquoi l’Évangile donne cet exemple ?
Pour montrer le contraste entre la foi et l’incrédulité, entre ceux qui reconnaissent Jésus (la foule qui vient pour être guérie) et ceux qui refusent de voir (scribes et même la famille dans un premier temps).
3:23 Jésus les appela, et leur dit sous forme de paraboles: Comment Satan peut-il chasser Satan?
3:24 Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut subsister;
3:25 et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne peut subsister.
3:26 Si donc Satan se révolte contre lui-même, il est divisé, et il ne peut subsister, mais c'en est fait de lui.
Les scribes accusaient Jésus de chasser les démons par la puissance de Satan. Jésus leur répond avec une parabole, c’est-à-dire une image simple pour révéler une vérité profonde. « Comment Satan peut-il chasser Satan ? » Jésus montre que leur accusation n’a aucun sens.
Si Satan combat ses propres démons, il se détruit lui-même. Le mal ne peut pas lutter contre le mal, sinon il s’anéantit. Autrement dit, si Jésus chasse les démons, c’est forcément par la puissance de Dieu, pas celle de Satan.
Le mot clé : la division
Jésus insiste sur la division, car c’est ce qui détruit tout : Un royaume divisé contre lui-même finit par tomber. Une maison divisée ne peut pas tenir debout. Il part d’une grande image (le royaume) pour aller jusqu’à la plus petite (la maison), pour montrer que la division, qu’elle soit politique, familiale ou spirituelle, mène toujours à la ruine.
« Si Satan se révolte contre lui-même… »
S’il est divisé à l’intérieur, il perd toute force.
Un ennemi qui se bat contre lui-même n’a plus d’avenir.
« Mais c’en est fait de lui »
Cette expression veut dire : c’en est fini de lui, il est perdu. Si Satan se retourne contre lui-même, son pouvoir est détruit, son royaume s’effondre. C’est donc absurde de dire que Jésus agit par Satan : ce serait la fin du diable lui-même !
3:28 Je vous le dis en vérité, tous les péchés seront pardonnés aux fils des hommes, et les blasphèmes qu'ils auront proférés;
3:29 mais quiconque blasphémera contre le Saint Esprit n'obtiendra jamais de pardon: il est coupable d'un péché éternel.
3:30 Jésus parla ainsi parce qu'ils disaient: Il est possédé d'un esprit impur.
“Je vous le dis en vérité” : C’est une formule forte que Jésus utilise pour souligner l’importance et la fiabilité de ce qu’il dit. Ça attire vraiment l’attention sur la gravité ou la profondeur de son message.
“Tous les péchés seront pardonnés aux fils des hommes” : Effectivement, cela signifie que tout péché peut être pardonné, même les plus graves, si la personne se tourne vers Dieu avec sincérité. Jésus insiste sur la miséricorde universelle.
“Quiconque blasphémera contre le Saint-Esprit n’obtiendra jamais de pardon” : C’est le fameux « péché impardonnable ». Mais il faut comprendre le contexte : ici, les gens disent que Jésus est possédé par un esprit impur. Le blasphème contre le Saint-Esprit n’est pas juste une parole ou une erreur ; c’est refuser volontairement et obstinément l’action de l’Esprit de Dieu, c’est-à-dire rejeter la vérité de Dieu et fermer son cœur à sa grâce.
“Jamais de pardon, péché éternel” : Cela ne signifie pas que Dieu ne veut pas pardonner, mais que la personne qui refuse constamment la grâce et l’Esprit de Dieu se ferme elle-même au pardon. C’est un péché “éternel” dans le sens où la disposition intérieure de rejet ne change pas si la personne ne se convertit pas.
3:30 Jésus parla ainsi parce qu'ils disaient: Il est possédé d'un esprit impur.
3:31 Survinrent sa mère et ses frères, qui, se tenant dehors, l'envoyèrent appeler.
3:32 La foule était assise autour de lui, et on lui dit: Voici, ta mère et tes frères sont dehors et te demandent.
3:33 Et il répondit: Qui est ma mère, et qui sont mes frères?
3:34 Puis, jetant les regards sur ceux qui étaient assis tout autour de lui: Voici, dit-il, ma mère et mes frères.
3:35 Car, quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma soeur, et ma mère.
Alors que Jésus enseigne au milieu d’une foule, on vient lui dire : « Ta mère et tes frères sont dehors, ils te cherchent. » Et Jésus répond :
« Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? » Puis, regardant autour de lui ceux qui l’écoutaient, il déclare :
« Voici ma mère et mes frères. Car quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère. »
Une parole surprenante… mais pleine de sens
À première vue, ces mots semblent étonnants, presque choquants. Comment Jésus peut-il parler ainsi, lui qui aimait profondément Marie, sa mère ? Mais Jésus ne rejette pas sa famille terrestre. Il élargit le sens du mot “famille”. Il révèle une vérité spirituelle : il existe une famille plus profonde que celle du sang la famille du Royaume de Dieu.
Les frères de Jésus, qui étaient-ils ?
Le texte parle de « ses frères », mais dans le langage de l’époque, ce mot ne désigne pas forcément des frères de sang. En araméen comme en hébreu, il peut aussi signifier cousins ou proches parents. La tradition chrétienne comprend donc qu’il s’agit de membres de la famille élargie, et non d’enfants de Marie.
« Jetant les regards autour de lui »
Ce détail est très parlant. Le verbe grec utilisé décrit un regard circulaire, attentif, profond. Jésus prend le temps de regarder chacun de ceux qui sont assis autour de lui. Ce n’est pas un regard de reproche, mais un regard d’amour et de reconnaissance.
En les regardant ainsi, il déclare : “Vous êtes ma famille, parce que vous écoutez la parole de Dieu et cherchez à la vivre.”
« Quiconque fait la volonté de Dieu »
Ce mot quiconque ouvre largement la porte. Il ne s’agit pas d’un petit cercle d’initiés, mais de toute personne qui veut suivre le chemin de Dieu.
Faire la volonté de Dieu, c’est :
Croire en Lui et en son Fils Jésus-Christ (Jean 6:40),
Aimer Dieu de tout son cœur et aimer son prochain (Marc 12:30-31),
Chercher à vivre dans la vérité, la justice et la miséricorde,
Mettre sa foi en actes, pas seulement en paroles.
Faire la volonté de Dieu, c’est donc vivre selon son cœur, même imparfaitement, mais avec sincérité.
La famille du Royaume
Par cette parole, Jésus fonde une nouvelle famille : celle des croyants. Ceux qui écoutent la Parole et la mettent en pratique deviennent frères, sœurs et même mère de Jésus, non par le sang, mais par la foi. Cette famille spirituelle dépasse les frontières, les langues et les liens humains. Elle unit tous ceux qui aiment Dieu et marchent dans sa lumière.